Équation quintique

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En mathématiques, une équation quintique est une équation polynôme dans laquelle le plus grand exposant de la variable inconnue est 5. Elle est de forme générale :

ax^5+bx^4+cx^3+dx^2+ex+f=0\,

a, b, c, d, e, et f appartiennent à un corps (habituellement les nombres rationnels, les nombres réels ou les nombres complexes), et a \ne 0\,.

Polynôme de degré 5 : f(x) = (x+4)(x+2)(x+1)(x-1)(x-3)/20+2
Polynôme de degré 5 : f(x) = (x+4)(x+2)(x+1)(x-1)(x-3)/20+2

La fonction x\mapsto ax^5+bx^4+cx^3+dx^2+ex+f est une fonction quintique. Parce qu'elles ont un degré impair, les fonctions quintiques normales apparaissent similaires aux fonctions cubiques normales lorsqu'elles sont tracées, excepté sur le nombre de maxima locaux et minima locaux. La dérivée d'une fonction quintique est une fonction quartique.

Sommaire

[modifier] Trouver les racines d'une équation quintique

Trouver les racines d'un polynôme - valeurs de x qui satisfont une équation polynomiale - dans le cas des coefficients rationnels donnés a été un problème essentiel en mathématiques.

Résoudre les équations linéaires, quadratiques, cubique et quartique en factorisant par radicaux est relativement direct lorsque les racines sont rationnelles et réelles ; il existe aussi des formules qui fournissent les solutions cherchées. Par contre, il n'existe pas de formule pour les équations quintiques générales sur les rationnels en termes de radicaux ; ceci fut d'abord démontré par le théorème d'Abel-Ruffini découvert par Paolo Ruffini et Niels Henrik Abel. Publié en 1824, ce fut une des premières applications de la théorie des groupes en algèbre. Ce résultat est aussi valable pour les équations de degrés plus élevés. Cela est assez surprenant ; même s'il y a des racines, il n'y a pas d'expression algébrique finie de +\,, -\,, \times\,, / \,, et \sqrt()\, qui puissent les produire à partir des coefficients pour tous les quintiques.

Certaines équations de degré cinq peuvent être résolues par factorisation en radicaux, par exemple :

x^5 - x^4 - x + 1 = 0\,, qui peut être écrit sous la forme (x^2 + 1)(x + 1)(x - 1)^2 = 0\,.

D'autres quintiques comme x^5 - x + 1 = 0\, ne peuvent pas être factorisées facilement et résolues de cette manière.

Évariste Galois développa des techniques pour déterminer si une équation donnée peut être résolue par radicaux, mais ceci touche au domaine de la théorie de Galois. En utilisant la théorie de Galois, John Stuart Glashan, George Paxton Young et Carl Runge montrèrent en 1885 que toute quintique irréductible résoluble dans la forme de Bring-Jerrard, x^5 + ax + b = 0\,

doit avoir la forme suivante :

x^5 + \frac{5\mu^4(4\nu + 3)}{\nu^2 + 1}x + \frac{4\mu^5(2\nu + 1)(4\nu + 3)}{\nu^2 + 1} = 0

\mu\, et \nu\, sont rationnels. En 1994, Spearman et Williams donnèrent une forme alternative,

x^5 + \frac{5e^4(3-4c\epsilon)}{c^2 + 1}x + \frac{-4e^5(11\epsilon+2c)}{c^2 + 1} = 0

avec \epsilon = \pm 1\,. Puisqu'avec un usage judicieux de la transformation de Tschirnhaus, il est possible de transformer toute quintique en une forme de Bring-Jerrard, ceci donne une condition nécessaire et suffisante pour une quintique d'être résolue par radicaux. La relation entre les paramétrisations de 1885 et 1994 peut être vue en définissant l'expression

b = (4/5)(a+20+2\sqrt{(20-a)(5+a)})

a = \frac{5(4v+3)}{v^2+1}

et en utilisant le cas négatif de la racine carrée, cela fournit, après ajustement des variables, la première paramétrisation tandis que le cas positif donne la seconde avec \epsilon = -1\,. C'est alors une condition nécessaire (mais non suffisante) pour que la quintique résoluble irréductible

z^5 + a\mu^4z + b\mu^5 = 0\,

avec des coefficients rationnels doit satisfaire la simple courbe quadratique

y^2 = (20-a)(5+a)\,

pour certain rationnels a,y.

Il existe aussi d'autre méthodes de résolution de quintiques. Aux environs de 1835, Jerrard montra que les quintiques peuvent être résolues en utilisant les ultraradicaux (aussi connus sous le nom radicaux de Bring), les racines réelles de t^5 +  t - a\, pour les nombres réels a. En 1858 Charles Hermite montra que les radicaux de Bring pouvaient être caractérisés en termes de fonctions theta de Jacobi et leur fonctions modulaires elliptiques associées, en utilisant une approche similaire à l'approche familière de résolution des équations cubiques par rapports de fonctions trigonométriques. Environ au même moment, Leopold Kronecker, en utilisant la théorie des groupes développa une manière plus simple dérivant des résultats d'Hermite, comme Francesco Brioschi. Plus tard, Felix Klein intervint avec une méthode particulièrement élégante qui relie les symétries de l'icosaèdre, la théorie de Galois et les fonctions elliptiques modulaires qui interviennent dans la solution d'Hermite, donnant une explication sur la raison de leur apparition, et développa sa propre solution en terme de fonctions hypergéométriques généralisées.

Les méthodes numériques telles que la méthode de Newton-Raphson avec des essais et des erreurs donnent des résultats très rapidement si seules les valeurs numériques pour les racines sont cherchées, ou s'il est connu que les solutions comprennent seulement des expressions simples (telles que celles des examens). D'autres méthodes telles que la méthode de Laguerre ou la méthode de Jenkins-Traub peuvent aussi être utilisées pour trouver numériquement de manière sûre les racines d'équations quintiques.

[modifier] Références

  • Charles Hermite, "Sur la Résolution de L'Equation Du Cinquème Degré" (1858) in Œuvres de Charles Hermite, t.2, pp. 5-21, Gauthier-Villars, 1908.
  • Felix Klein, Lectures on the Icosahedron and the Solution of Equations of the Fifth Degree, trans. George Gavin Morrice, Trübner & Co., 1888. ISBN 0-486-49528-0.
  • Ian Stewart, Galois Theory 2nd Edition, Chapman and Hall, 1989. ISBN 0-412-34550-1. Discusses Galois Theory in general including a proof of insolvability of the general quintic.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes