Épinac

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Épinac
Armes d'Épinac
Carte de localisation de Épinac
Pays France France
Région Bourgogne
Département Saône-et-Loire
Arrondissement Arrondissement d'Autun
Canton Canton d'Épinac
(chef-lieu)
Code Insee 71190
Code postal 71360
Maire
Mandat en cours

2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes de la Vallée de la Drée
Latitude
Longitude
46° 59′ 32″ Nord
         4° 30′ 52″ Est
/ 46.9922222222, 4.51444444444
Altitude 314 m (mini) – 475 m (maxi)
Superficie 25,77 km²
Population sans
doubles comptes
2 522 hab.
(1999)
Densité 97 hab./km²

Épinac est une commune française, située dans le département de Saône-et-Loire et la région Bourgogne.

Sommaire

[modifier] Géographie

Terre de transition entre le Morvan, (Autun) et le vignoble de la Côte-d'Or, (Dijon).

[modifier] Histoire

Ancienne cité minière, le site historique Malakoff serait hautement pollué.

L'époque gallo-romaine

À l'époque gallo-romaine déjà quelques maisons romaines devaient occuper la place, plusieurs traces d'une occupation y ont été trouvées. En l'an 21 de notre ère Julius Sacrovir subit une défaite dans le bassin d'Epinac.

Le Moyen Age

C'est en 1209 qu'apparaît l'ancien nom d'Épinac, Monestoy (le monastère) dans les archives de la ville d'Autun ; c'est plus précisément le quartier de Dinay que l'on y évoque. En 1475 une recherche de feu (resencement de nos jours) fait apparaître que le village compte 44 foyers pour environ 200 habitants. À Dinay on signale 17 foyers, le Vesvre 13 foyers, Ressille 14 foyers et enfin Grandvault 15 foyers.
Une autre recherche de feu date précisément au 14 avril 1645. Les collecteurs d'impôt sont MM Jean Preuney et Claude Perot, si au cours de cette opération il est dénombré 128 habitants dont 29 tiennent charrue le nombre d'habitants est de 640 âmes. En 1656 le roi Louis XIV fait rebaptiser la commune Épinac, devenant un comté qui couvre les hameaux du Chatellot, Lavaivre, Grandvaux, Ressille, Saisy, Laforêt, Changey, Dinay et Thury. En 1789, dans le cadres des États Généraux les cahiers de doléance d'Epinac signalent un sol ingrat, peu fertile, les habitants accusant le Clergé de piller les maigres resources sans même donner la charité.

Les Seigneurs d'Épinac


  1. Hugues de Monestoy (vers 1226)
  2. Arnulphe de Monestoy (vers 1226 - fils du précédent)
  3. Renaud de Monestoy (frère de précédent)
  4. famille de Beauffremont
  5. Nicolas Rolin (à partir de 1429)
  6. Guillaume de Beauchamp (frère du précédent)
  7. François Rolin
  8. Jean Rolin
  9. Jean Maréchal (seigneurerie par alliance de Madeleine Chambellan)
  10. Jean d'Epinac (même personne que le précédent)
  11. Gaspard d'Epinac (à partir de 1583)
  12. Louis II de Pernes (en 1650 effective en 1656 par alliance) 1er comte d'Epinac
  13. Louis III de Pernes, comte d'Epinac (mort sans postérité)
  14. Roger de Clermont-Tonnerre (par alliance) comte d'Epinac
  15. Gaspard de Clermond Tonnerre en 1735-1781
  16. Charles Gaspard de Clermond Tonnerre 1781-1794 guillotiné)

L'ère industrielle

Le chemin de fer d'Épinac fut l'un des plus anciens de France, l'autorisation de sa construction fut signée par le roi le 7 avril 1830, son exploitation commencera en 1835, pour une ouverture officielle en novembre 1836, il restera en service jusqu'en 1979 mais la dernière locomotive passera dans la toute fin des années 1980.

En 1858, le village compte 3273 habitants, cinq moulins à blé, un moulin à tan, six fours à chaux, quatre tuileries, deux bureaux de tabac, deux huissiers, une brigade de Gendarmerie et un Commissaire de Police. L'actuelle église est construite sur l'emplacement de l'ancienne chapelle romane, inaugurée en 1856, demeure en son sein la table de communion, le Christ en croix ainsi que les statues de St Pierre et Ste Barbe (cette dernière datée de 1852). La mairie d'Épinac est construite en 1875 remplaçant ainsi l'ancienne située rue d'Amont, elle est rénovée dans les années 1990. l'actuel monument aux morts de la guerre de 1870 est inauguré en 1911, il est alors placé devant la mairie presque à l'emplacement de l'actuelle vasque commemorative du passage de la Flamme Olympique. il sera déplacé après la Seconde Guerre mondiale.

La verrerie

La Verrerie d'Épinac ouvrit ses portes vers 1755, elle était la première verrerie à Houille, son but principal était de produire les bouteilles de vins de Bourgogne, elle compte 80 souffleurs, en 1782 elle produit 15000 bouteilles par jour. En 1837 la société de verreries d'Épinac est créée avec le but de produire à l'année 3 millions de bouteilles. Quatre imposants immeubles sont bâtis juste à l'entrée de celle-ci, si deux des batiments insalubres furent démolis dans les années 1990, deux autres demeurent toujours au bas de la rue du 11 Novembre et ont été rénovés. À noter que les plus anciens habitants de la rue appellent cette partie de la rue du 11 Novembre "la rue Bouteille"

Épinac les Mines

En 1905 Epinac devient Épinac les Mines à la suite de l'expansion des mines dans la cité, la première mine ouvre ses portes à Ressille en 1774 au puits de l'Ouche d'une profondeur de 58 mètres, la concession des mines d'Épinac fut créée en 1805, elle fut élargie à Sully en 1858, le nombre des puits augmentera le plus dans les période 1829 à 1863 environ. Le déclin des houillères d'Épinac commença à la fin des années 1920 mais durant l'occupation allemande, quelques puits furent réouverts (Puits Hottinger); le dernier puits est fermé le 28 février 1966. Au total 70 puits sont recensés, il existe même une cartographie des galeries au musée de la Mine d'Épinac, où l'on peut voir le tracé de toutes les galeries de mine superposé à un plan de la municipalité.

Liste (non exhaustive) des puits épinacois

  1. Fontaine-Bonnard (-106 mètres) fermé en 1928
  2. Champs-Pialey (-86 mètres)
  3. Sainte Barbe (-265 mètres) fermé en 1932
  4. Le Curier (-185 mètres)
  5. La Garenne (-500 mètres)
  6. Micheneau (-350 mètres) fermé en 1928
  7. Hottinger (-618 mètres remblayé à -558 mètres) fermé en 1936 (réouvert en 1940 - 1944)
  8. Lestiboudois (-410 mètres)
  9. St Charles (-280 mètres) fermé en 1942
  10. Descendrie Laplanche (-213 mètres) fermé en 1966
  11. Hagerman (-190 mètres)
  12. Champ-Pialey (-88 mètres) fermé en 1924
  13. Fontaine Bonnard (-63.90 mètres) fermé en 1928

La cité de la Garenne

La citée de la Garenne, plus communément appelée la Garenne fut construite en deux parties, la première fut bâtie en 1836, et comprenait 92 maisons. Dix ans plus tard furent bâties les maisons des Maîtres Mineurs rue de Normandie. La nouvelle cité fut construite en 1864 et 1865, elle est facilement identifiable à ses rues en angle droit causes d'accidents pour les conducteurs actuels n'étant pas du cru.
Dans la cité de la Garenne, fut aussi construite la maison du Peuple, toujours visible de nos jours, des Halles (détruites de nos jours) une statue de la Vierge (toujours visible de nos jours) deux écoles, (fille et garçons) et enfin une chapelle, servie par un chapelin payé par les mines. Deux coopératives (Union de la Mine et Aux Amis Réunis) La cité à l'époque était indépendante d'Épinac même, en 1867 il y avait 1500 habitants, en 1914 il y avait 1670 habitants. La cité de la Garenne est depuis toujours restée un peu plus "indépendante culturellement" du bourg d'Epinac.

Le puits Hottinger

Le puits en lui-même est un momument facilement identifiable à plusieurs kilomètres à la ronde. La construction du puits commence le 26 mai 1863, de 4.25 mètres de diamètre il fut construit jusqu'à 618 mètres en faisant ainsi l'un des puits les plus profonds de France. Plusieurs accidents dramatiques y eurent lieu, l'un d'eux en 1897 fit trois morts à la suite de la chute de l'ascenceur jusqu'à -265 mètres. Au fond du puits on mesurait selon la saison une température entre 30 et 45°. En 1910 une centrale électrique fut adjointe au batiment monumental, cette centrale alimentait en électricité jusqu'à Pommard et Volnay, elle cessa de fonctionner le 16 juin 1943. Le fait le plus marquant concernant le puits Hottinger fut son explosion dans les années 1990 à la suite de l'incendie de la société "Bitulac" faisant un feu d'artifice en pleine nuit.

La légende de la dame de Montarteau

Cette chapelle située à Ressille fut construite vers 1724 et abrite de nos jours encore une statue de la Vierge. La légende dit qu'en 1260 en pleine sécheresse, un coin de pré restait vert, semblant se jouer de la sécheresse, deux compères commencèrent à creuser et découvrirent une statue de la Vierge. Celle-ci fut soigneusement déterrée et posée sur une charette tirée par les boeufs les plus vigoureux. L'attelage avança, descendit jusqu'au pont situé en bas de la descente mais refusa de passer celui ci. On alla chercher d'autre boeufs en renfort mais rien n'y fit. Le ciel se couvrit soudainement et la pluie commença à tomber, l'attelage fit demi-tour et là, les boeufs se mirent à courir vers Ressille!.

Aujourd'hui encore, la Vierge est toujours dans la chapelle (fermée au public) plus personne n'a jamais osé tenter de lui faire traverser le ruisseau!. Petite astuce les curieux pourront l'observer par le trou de la serrure!

La Seconde Guerre Mondiale et l'occupation

En juin 1940 les troupes allemandes arrivèrent à Epinac, un mat fut installé devant la mairie pour faire flotter le drapeau nazi, une sentinelle y effectuant une surveillance de jour comme de nuit, afin de prévenir une action de la Résistance. Plusieurs témoignages signalèrent des exactions de la "5e Colonne" contre les travailleur italiens et espagnols, l'un d'eux ne trouvant son salut qu'en se cachant dans un tas de pommes de terre chez Jean Bathiard rue du 11 Novembre 1918. Épinac ne demeura pas inactive , puisque le maquis Martial commandé par le lieutenant (FFI) Branchey. Plusieurs témoignages signaleront diverses actions de ce groupe, ainsi les aiguillages de la gare d'Épinac furent plastiqués, d'autres témoignages signalèrent une embuscade au bas de la rue Jean Bouveri (au carrefour vers l'ancienne boite de nuit non loin du cabinet de docteur Jean François Nicolas).

Le 9 juillet 1944, un résistant, André Prudhon fut arrêté par la Gestapo, emmené à la gare d'Épinac en vue de son transfert il réussit à s'échapper de la voiture dans laquelle il se trouvait, hélas rattrapé par ses gardiens il est exécuté sommairement, devant plusieurs témoins à proximité des anciens abattoirs, un monument s'y trouve de nos jours et commémore son souvenir.

À noter également que le groupe du maquis Martial cachait ses armes dans une tombe du cimetière d'Épinac, de nos jours cette tombe est toujours en place. Dans la nuit du 6 septembre 1944, un Handley Page Halifax du 298 Squadron de la Royal Air Force effectua un larguage de parachutes sur le centre-ville, avec des conteneurs d'armement, l'un des point de chute fut la toiture de l'actuelle Caisse d'Epargne!. Notons qu'une fusillade eut lieu entre un fermier qui abattit deux soldats allemands, par peur des représailles de l'armée allemande en déroute (qui attaquait au hasard les civils dans le secteur), leur dépouilles furent jetées dans le puits du chateau, ils y reposent encore de nos jours. Autre fait impressionnant, au lieu-dit les "terres rouges" (sur la route Autun-Beaune) des chasseurs bombardiers américains P-47 Thunderbolt attaquèrent la colonne allemande en déroute, un camion fut incendié ainsi qu'une citerne, au même endroit au début des années 1990 d'importants stocks d'obus furent découverts durant des travaux et désamorcés.

Mais le fait le plus marquant fut les obsèques de quatre jeunes aviateurs anglais, décédés tragiquement dans l'accident de leur avion, un Handley Page Halifax du Squadron 298 de la RAF à Lavaut (21) le 11 septembre 1944. Leur dépouilles furent exposés dans une chapelle ardente dans le hall de la mairie. Le 13 septembre 1944 ils furent inhumés avec la présence de 5000 personnes!.

[modifier] Héraldique

Blasonnement : écartelé, au premier et au quatrième d'argent au lion de gueules, à la bordure de sable chargée de huit besants du champ, au deuxième et au troisième d'azur à la croix alésée d'argent

[modifier] Rappel à la réalité

À la date du 6 juillet 2007 je reçois un document émanant de la direction de la région qui stipule à ce sujet : ...Depuis, le site a connu une évolution qui a conduit à prendre des mesures de dépollution. Ces travaux sont aujourd'hui en passe d'être achevés...

== Pour l'histoire == : Il est bon de rappeler son passé.

Ces bâtiments, construits entre 1872 et 1876, abritaient un mode d’extraction par un système atmosphérique révolutionnaire (piston se déplaçant dans un tube de 558 m de hauteur, usiné au Creusot; technique originale de l’ingénieur Zulma Blanchet), non par câbles traditionnels qui ne permettaient pas, à cette époque, de descendre aussi bas. La houille ne sera trouvée dans ce puits qu'à –618 m, le 17 novembre 1871.
Par ses dimensions et son originalité de construction, le bâtiment du puits Hottinguer est unique en France. Cette architecture dite de tour Malakoff, était assez répandue en Allemagne. En effet, dans un même ensemble était regroupés le chevalement et la machine d’extraction. Choix atypique des Houillères d’Épinac inspiré des systèmes belges ou allemands, mais aussi par les contraintes liées à la spécificité du procédé atmosphérique qui nécessitait d’abriter des installations au jour très encombrantes et très aériennes, d’où la hauteur de la tour.
L’intérêt patrimonial porté à cette tour n’est pas récent. À la fin du XIXe siècle, ce puits considéré comme unique en France accueillait déjà de nombreux visiteurs. En 1893 les membres de la Société de l’Industrie Minérale de France organisent son congrès annuel en Bourgogne et la seule visite de site historique sera celle du puits Hottinguer.

Ce puits et ses bâtiments, suffisamment intéressants, feront également l’objet de mémoires rédigés par de nombreux élèves de l’École Nationale Supérieure des Mines de Paris. Pour la période actuelle, la prise de conscience (en dehors du bassin d’Epinac) de l’intérêt patrimonial du puits Hottinguer remonte aux années 1980. Un ouvrage, fondateur de l’archéologie industrielle en France, publié aux Éditions Robert Laffont, présente d’importants développements concernant le caractère unique de ce bâtiment. Le CILAC, principale association française de conservation et de valorisation du patrimoine industriel, a publié un article sur le puits dans ses premières revues. (il y a plus de 20 ans) en 2004, lors du colloque célébrant son 25e anniversaire, qui s’est tenu au Creusot, les membres du CILAC ont tenu à visiter le puits Hottinguer.

Aujourd’hui un ouvrage intitulé Les Routes de l’énergie, Epinac, Autun, Morvan, écrit par Jean-Philippe Passaqui, Professeur au lycée militaire, docteur en histoire, et Dominique Chabard, Conservateur du Muséum d’Histoire Naturelle d’Autun va être mis à la disposition du public. Il traite notamment de la houille à Épinac, en particulier du puits Hottinguer qui sera en couverture.
Il faut rappeler que lors de la fermeture des mines la destruction des installations a été importante mais les bâtiments du puits Hottinguer n’ont pas subi ce sort.
Ils constituent donc un témoignage des plus importants de notre patrimoine industriel, puisqu’ils sont parvenus jusqu’à nous dans un assez bon état de conservation, (d’après les spécialistes de sauvegarde des sites industriels.)
La Bourgogne ne doit pas seulement s’intéresser à son vignoble et à sa gastronomie, mais elle a été et reste une terre d’industrie, elle se doit de conserver cette forme originale de patrimoine. [1]

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 juin 2005 Georges Grillot
juin 2005 mars 2007 Jean Pelletier
mars 2007 Jeanine Thibaudin
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1645 1858 1962 1968 1975 1982 1990 1999
640 3273 2973 3120 2891 2636 2569 2522
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

* Château d'Épinac : propriété privée qui ne peut être visitée.

* Prieuré du Val-Saint-Benoît : prieuré fondé au XIIIe siècle par des religieux dépendant du Val des Choux, dans le diocèse de Langres. Ce prieuré, abandonné depuis la fin du XVIIe siècle, dut attendre les années 1970 pour que des premières mesures de sauvegarde fussent entreprises. En 1982 les sœurs de Bethléem s'installèrent sur ce lieu et créèrent le monastère Notre-Dame d'Adoration.(1)


[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Épinac sur le site de l'Insee

Le Canton d'Epinac au début de siècle de Lucien Taupenot Édition "Image de Saône et Loire"

[modifier] Liens externes