Édit d'union

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L'édit d'Union (ou quelquefois de Réunion) est une paix qu'Henri III est contraint de signer à Rouen le 15 juillet 1588 avec la Ligue, et consacre l'alliance étroite entre la monarchie et la Ligue.

Cet édit de pacification est la conséquence de l'insurrection des Parisiens le 12 mai 1588, connue comme la journée des barricades, à la suite de laquelle le roi dut s’enfuir de Paris. Le duc de Guise, chef de la Ligue, n'osa pas prendre le pouvoir suite à une insurrection, et demanda à traiter avec Henri III.

Le roi s'engagea ainsi à combattre les protestants et exclut tout protestant à la succession au trône de France, éliminant par ce fait Henri de Navarre au profit de la maison de Guise, Henri III n'ayant pas d'héritier.

Cet édit fut renouvellé en octobre lors des États généraux à Blois, démonstration de la puissance de la Ligue.

Le roi réagira contre cette toute-puisance en assassinant le duc de Guise le 23 décembre de la même année.

[modifier] Texte[1]

« Henry (...) Considérant l'infinie et spéciale obligation que nous avons à Dieu notre créateur qui nous a mis en main le sceptre du plus noble royaume qui soit au monde (...) A ces causes, remettant devant nos yeux ce à quoi le devoir de bon roi très chrétien et premier fils de l'Église nous oblige, avons résolu (...) de pourvoir (...) à ce que de notre vivant il soit établi au fait de notre dite religion catholique et romaine un bon et assuré repos (...) Ce qu'ayant dès longtemps par nous été mis en considération, et eu sur le tout le très bon et très prudent avis de la reine notre très honorée dame et mère, des princes et seigneurs de notre conseil, avons voulu, statué et ordonné, voulons, statuons et ordonnons et nous plaît que les articles suivants soient tenus pour loi inviolable et fondamentale de (...) notre royaume.

1. – Et premièrement nous jurons et renouvelons le serment par nous fait en notre sacre, de vivre et mourir en la religion catholique et romaine, promouvoir l'avancement et conservation d'icelle, employer de bonne foi toutes nos forces et moyens, sans épargner notre propre vie, pour extirper de notre royaume, pays et terres de notre obéissance, tous schismes et hérésies condamnés par les saints conciles et principalement par celui de Trente, sans faire jamais aucune paix ou trêve avec les hérétiques ni aucun édit en leur faveur.

2. – Voulons et ordonnons que tous nos sujets, princes, seigneurs, (...) ecclésiastiques, gentilshommes, habitants de villes et plat pays qu'autres, de quelque qualité et condition qu'ils soient, s'unissent et joignent en cette cause avec nous et fassent pareil serment d'employer avec nous toutes leurs forces et moyens jusques à leurs propres vies, pour l'extermination desdits hérétiques.

3. – Jurons et aussi promettons de ne les favoriser ni avancer de notre vivant ; ordonnons et voulons que tous nos sujets unis jurent et promettent dès à présent et pour jamais, après qu'il aura plu à Dieu de disposer de notre vie sans donner des enfants, de ne recevoit à être roi (ni) prêter obéissance à prince quelconque qui soit hérétique ou fauteur d'hérésie.

4. – Déclarons et promettons de n'employer (...) à jamais aux charges militaires de notre royaume que personnes qui seront catholiques et feront notoirement profession de la religion catholique, apostolique et romaine ; et défendons très expressément que nul (ne) soit reçu à l'exercice d'aucun office de judicature et de finance en (...) notre royaume, pays et terres de notre obéissance, qu'auparavant il n'apparaisse de sa religion catholique, apostolique et romaine ».

[modifier] Notes et références

  1. L'orthographe est modernisée