Écologie rétrospective

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La notion d'écologie rétropective désigne les approches visant à comprendre les origines des caractéristiques écologiques d'un écosystème, la dynamique évolutive, éventuellement cyclique, d'un habitat ou d'une population ou d'une espèce, par l'étude de l'histoire des écosystèmes locaux et régionaux.

Sommaire

[modifier] Contenu

Cette discipline naissante, s'inscrit dans le champ pluridisciplinaire de l'histoire de l'environnement. Elle cherche notamment à comprendre les dynamiques de colonisations et recolonisations, d'invasion biologique et de disparition d'espèces. (ex : en France, sur 699 espèces de Vertébrés, 51 ont disparu[1] au cours de l'Holocène (de la fin de la dernière glaciation à nos jours), probablement en raison de la chasse et de la modifications par l'Homme de leur habitat, depuis le 6e millénaire avant J.-C. en Europe par l'agriculture et l'élevage, et depuis plus longtemps en Asie du sud-est ou en Afrique.

Pour ce faire, le chercheur s'appuie sur les observations de terrain et sur la paléoécologie, l'archéozoologie, la palynologie, l'archéologie, la paléoclimatologie et la paléontologie notamment. Pour les périodes récentes, il s'appuie aussi sur l'étude des archives historiques et en particulier des atlas et cartes anciennes (par exemple en France, les cartes de Cassini, l'Atlas de Trudaine[2] ou certains documents plus anciens tels que les illustrations faites pour les Albums de Croÿ.

Dans le cas de l'étude des écosystèmes contemporains, la recherche cible le plus souvent l'Holocène. Au delà on parle plutôt de paléoécologie et de paléoenvironnement

[modifier] Histoire

Ce concept a notamment été développé dans les années 1970-1980 par des personnalités telle que le Dr. Wojciech Beblo (Directeur de l’écologie de la Voïvodie de Katowice (Pologne), dans les années 1990, notamment chargé de la mise en place d'un réseau de corridors biologiques), par le Pr. Tuxen en Allemagne ou le Pr. Jean-Marie Gehu en France ou le Dr. Akira Miyawaki au Japon au travers du concept d'étude et de cartographie de la végétation potentielle naturelle.

[modifier] Champ d'application actuel

C'est un champ d'étude qui intéresse de nombreux domaines  ;

paléontologie, archéologie, Palynologie, histoire et histoire naturelle, biogéographie, écologie, épidémiologie, écologie du paysage, ou encore la génétique, certaines prospectives et gestions de crise (type grippe aviaire) pour lesquelles il est utile de savoir comment les Hommes et/ou les animaux ont dans le passé réagi à des stress de ce type.

Les toxicologues, écotoxicologues, épidémiologistes et écoépidémiologistes, climatologues s'intéressent aussi aux relations passées de l'homme avec son environnement, et en particulier aux premières pollutions et impacts environnementaux des activités humaines.

Pour un passé plus récent, un autre champ d'application est celui des études d'impacts et celui des mesures compensatoires ou conservatoires qui cherchent à retrouver un état de naturalité minimal ou supposé avoir existé dans un passé proche. De plus en plus ; on ne cherche pas à reconstituer un paysage, mais les fonctionnalités des écosystèmes, pour retrouver les services que rendaient et que devraient rendre les écosystèmes (Par exemple, la DCE (Directive cadre sur l'eau) demande de retrouver en 2015 un "bon état écologique des milieux aquatiques et donc des bassins versant)


[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France, invasions et disparitions (INRA, CNRS, Muséum National d'Histoire Naturelle. Rapport au Ministère de l'Écologie et du Développement Durable (Direction de la Nature et des Paysages), Paris, France. Version définitive du 10 juillet 2003 : 381 pages).

[modifier] Notes et références

  1. Rapport INRA/CNRS/Museum
  2. Exemples de planches aquarellées de l'Atlas de Daniel-Charles Trudaine