Yéti

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Yéti (illustration)
Yéti (illustration)

Le yéti ou « abominable homme des neiges » est une créature mystérieuse faisant partie des légendes népalaises. Il est appelé migö (prononcer "migou") au Tibet.

Sommaire

[modifier] Historique des observations

En 1936, le géologue suisse Augusto Gansser effectue un voyage d’exploration pendant 8 mois au Garhwal, entre le Nanga Parbat et l’Everest, au cœur de l’Himalaya. Il a alors la révélation de cet être, mythique ou réel : le yéti.

Si le yéti est mentionné en Europe dès le XIXe siècle, ce sont les photos d'empreintes rapportées par l'expédition Shipton sur l'Everest de 1951 qui l'ont révélé au public occidental.

En juillet 1986, dans une vallée perdue de l’Himalaya, Reinhold Messner croise pour la première fois une créature effrayante qui lui rappelle les récits colportés par les sherpas sur le yéti.

En 1997, comme d'autres occidentaux avant eux, deux aventuriers français, Alexandre Poussin et Sylvain Tesson, découvrent, en franchissant la Bobang pass au Cachemire indien, de mystérieuses traces dans la neige qui ne sont ni celles d'un homme ni celles d'un ours. Elles montent droit dans la pente : « Une prouesse extraordinaire... et absurde à cette altitude (4 600 mètres) ».

[modifier] Caractéristiques

Le yéti serait un primate velu, ayant un visage ressemblant à celui de l'homme. Sa taille se situerait entre 1,50 et 3,75 mètres. Selon certains témoins, la démarche bipède ressemblerait plus à celle d'un ursidé qu'à celle d'un primate. Ceci est en contradiction avec le fait que les traces laissées ont pu être suivies sur de très longue distances ; un ours ne peut en effet marcher debout que sur quelques mètres.

[modifier] Interprétations

Les hypothèses concernant l'origine et la nature du yéti sont nombreuses. L'une d'elle le fait descendre d'un grand singe connu en Chine du sud au Pléistocène, le gigantopithèque. D'autres le rapprochent de primates fossiles de l'Inde ou de l'orang-outang, et certaines de l'homme de Néandertal.

Selon Bernard Heuvelmans, docteur en zoologie de l'Université libre de Bruxelles, les traditions qui tournent autour de l'homme-des-neiges pourraient renvoyer à trois types de primates dont les aires de répartition se recoupent quelquefois.

En dehors des nombreux témoignages, les principaux indices qui semblent accréditer la thèse de l'existence du yéti sont des traces de pas caractéristiques dans la neige, des excréments dont l'étude parasitologique aurait révélé la présence d'espèces de parasites intestinaux encore inconnues et des poils dont l'étude par un scientifique du Muséum national d'histoire naturelle semble indiquer qu'ils proviennent d'un primate proche de l'orang-outang[réf. nécessaire]. Certains cryptozoologues comme Richard Nolane pensent que le gigantopithèque serait probablement l'ancêtre probable du yéti et du Bigfoot, l'équivalent nord-américain du yéti : le gigantopithèque aurait traversé le détroit de Béring pour atteindre le continent américain [1]

Le problème a bien plus d'implications que l'on pourrait le croire : il existerait en Asie trois espèces de yétis. L'une de ces espèces correspondrait plutôt aux « hommes sauvages » (notamment en Chine). Selon Bernard Heuvelmans et Boris Porchnev, il s'agirait de néandertaliens ayant survécu ou, selon d'autres auteurs [réf. nécessaire], il s'agirait de représentants de l'espèce Homo erectus ou Homo sapiens ayant évoluée parallèlement à l'espèce Homo sapiens sapiens[2]. Ce problème se rapproche de l'étude de Marie-Jeanne Koffman sur l'Almasty du Caucase.

Pour la plupart des scientifiques, anthropologues ou sociologues, le yéti est une créature légendaire relevant de la mythologie des groupes himalayens. Les arguments contre l'existence réelle du yéti, comme de la plupart des autres cryptides, sont nombreux :

  • absence de fossile ou de cadavre d'individu susceptible d'être étudié scientifiquement,
  • impossibilité pour une population vivante de se maintenir au cours du temps avec moins de 200 à 500 individus (et donc de passer quasiment inaperçue, y compris pour des expéditions parties à sa recherche),
  • légèreté de la plupart des témoignages et des observations, d'autant que l'authenticité de certaines preuves a été contestée [3],
  • cohérence entre les descriptions et les mythes liés aux hommes sauvages qui semblent constituer un universel chez les sociétés humains montagnardes (cf. Almasty, Basajaun, etc.) [4].

[modifier] Restes attribués au yéti

Une main momifiée attribuée au Yéti est conservée dans le temple de Pangbotchi.

Les « scalps » de yéti conservés dans le monastère de Pangbotchi sont en réalité fabriqués par les sherpas à partir de la peau et des poils du garrot d'une chèvre sauvage locale, le serow (Naemorhedus sumatraensis), ainsi que l'a démontré Bernard Heuvelmans en 1961. Ils s'en servent lors de cérémonies pour jouer le rôle du yéti, après avoir couvert leur tête avec ce scalp. Ils trempent ensuite la tête du yéti dans du vin mélangé à de l'huile qui servira a faire une peinture dite « joulienne » [réf. nécessaire].

[modifier] Culture populaire

  • Dans Tintin au Tibet, le yéti fait sa plus célèbre apparition dans la bande dessinée francophone. L'abominable homme des neiges y est décrit comme une créature capable de sentiments.
  • Dans la bande dessinée Mandrake le magicien, le héros enquête sur les yétis au Népal. Il découvre que ces créatures sont des extra-terrestres à l'apparence humaine, déguisés, qui ont vécu sur Terre depuis des millénaires et secrètement aidé l'humanité à progresser. Le thème des yétis extra-terrestres se retrouve dans une multitude de films de série B.
  • Dans Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes de Jijé (1955), les deux héros découvrent que les yétis sont une espèce évoluée vivant cachée au Tibet et voyageant en soucoupe volante.
  • Dans Himalaya (1992) du romancier anglais Nicholas Luard, Iona une petite anglaise de 12 ans, perdue au cours d'une expédition au Népal, est recueillie par un yéti et vit quatre mois parmi son peuple, nourrie et protégée avant de revenir parmi les humains.
  • Le Yéti est aussi le populaire héros des jeux Yetisports, créé par Chris Hilgert. Parmi eux : le lancer de pingouins, le golf pingouin, la course de surf contre des pingouins...
  • Le mot "Yéti" se retrouve aussi dans le second album d'Amon Duul II en temps que titre principales de l'oeuvre et que deux chansons : Yeti ( improvisation de 18minutes) et Yeti talks to yogi ( improvisation de 6minutes)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Richard D Nolane, Sur les traces du Yéti et autres créatures clandestines, Collection Plein Sud, 1998.
  2. Jean Roche, Sauvages et velus, éditions Exergue, 2000.
  3. Sasquatch (et autres géants velus mythiques)
  4. Demoule, J.-P. (1992) - « Sciences de l'Homme : le retour de l'irrationnel ? », La Recherche, n° 246, vol. 23, pp. 1036-1040.

[modifier] Livres

  • Le Yéti, du mythe à la réalité, Reinhold Messner, Glénat (2000) ISBN 2723432947
  • Le Yeti....si...no...Forse, Augusto Gansser, (2003)
  • La marche dans le ciel : 5000 kilomètres à pieds à travers l'Himalaya, A. Poussin et S. Tesson, France-Loisirs (1999) ISBN 2744122378

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes