Xe Flottiglia MAS

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Xe Flottiglia MAS ou DECIMA MAS est une unité de plongeurs militaires italiens qui opérait au cours de la Seconde Guerre mondiale. Elle fut l'une des unités précurseurs en ce domaine au cours de l'ère moderne.

Son nom signifie Dixième flottille MAS (MAS du latin Memento audere semper : souviens-toi d'oser toujours).

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Les précurseurs

En octobre 1918, à la fin de la première Guerre mondiale, deux officiers italiens, le capitaine du génie maritime Raffaele Rossetti et le médecin de 2e classe Raffaele Paolucci décident de tenter une opération particulièrement audacieuse en vue de couler deux navires autrichiens, le Viribus Unitis et le Prinz Eugen, dans le port yougoslave de Pula.

Dans la nuit du 31 octobre 1918, à califourchon sur une torpille de leur confection, ils se font déposer au large du port par une vedette italienne. Navigant ensuite au ras des flots, ils s’approchent du Viribus Unitis et y fixent deux charges de 180 kg d'explosif. Le navire amiral de la flotte autrichienne sera la première victime de ces nageurs de combat des temps modernes.

[modifier] Les Maïale

En 1935, deux officiers italiens reprennent l'idée de la torpille de leurs anciens. C'est ainsi que l'ingénieur de 2e classe des constructions navales Teseo Tesei et le capitaine du génie maritime Elios Toschi vont créer les torpilles humaines qui seront utilisées au cours de la Seconde Guerre mondiale, les siluro a lenta corsa (SLC ou silure à marche lente), appelées aussi maïale (cochon) en raison de leur fonctionnement capricieux.

[modifier] La DECIMA MAS

En mai 1939, la marine italienne décide de créer une unité spéciale chargée de saboter les navires de la flotte britannique en Méditerranée. Cette unité prend le nom de « Xe Flottiglia MAS ».

Le commandant du sous-marin Sciré, le prince Junio Valerio Borghese, chargé de transporter les hommes de cette unité en deviendra rapidement le chef. Son prestige est tel que son nom restera dans l'histoire des nageurs de combat italiens comme celui du chef des Maïale.

De 1940 à 1943, l'unité agira dans toute la Méditerranée, de la Turquie à Gibraltar, en passant par Alexandrie et l'Afrique du Nord, causant de lourdes pertes dans les rangs des marines alliées.

[modifier] Fin de la guerre

Après la chute de Benito Mussolini et la vague d'épuration qui s'ensuivit, de nombreuses unités de l'armée italienne disparurent.

Une partie des plongeurs de l'unité décida de suivre le prince Borghese dans la lutte nationaliste tandis que d'autres furent sauvés des persécutions et des exécutions par leurs anciens ennemis britanniques. Ils participèrent alors aux opérations de déminage sur les côtes italiennes jusqu'à la fin de la guerre.

[modifier] Techniques

  • les Barchini

Les barchini sont des petits canot légers et rapides. Ils emportent uniquement le carburant nécessaire pour la mission ainsi qu'une forte charge d'explosifs. Le pilote dirige alors l'embarcation vers le bateau cible avant de sauter à l'eau à quelques centaines de mètres de la cible.

  • les Maïale

Les maïale sont des « hommes-torpilles » qui dirigent des torpilles modifiées afin de s'approcher des bateaux pour y fixer des charges explosives.

  • les gamma

Les gamma sont des nageurs de combats équipés de chaussures lestées de scaphandriers pieds-lourds et/ou de palmes. Ils marchent sur le fond ou palment pour atteindre leurs objectifs.

Les maïale et les gamma utilisaient des appareils à circuit fermé de type Pirelli fonctionnant à l'oxygène pur ou au mélange suroxygéné. Ces nageurs pouvaient alors transporter deux types de charges :

  • la sangsue : charge de 3 kg d'explosifs dans une enveloppe métallique équipé d'une ventouse de fixation ; leur flottabilité nulle permettait aux nageurs d'en porter 3 ou 4 sur un baudrier dédié ;
  • la mallette : charge plus importante, elle était équipée d'un dispositif à hélice tournant lorsque la vitesse du bateau atteignait 5 nœuds. Après un certain nombre de tours d'hélice programmé par le plongeur, le système de déclenchement à horlogerie se mettait en marche. L'explosion se produisait donc en dehors du port, pouvant laisser croire à la rencontre avec une mine sous-marine.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources