Xavier Tartakover

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Xavier Tartakover
Xavier Tartakover

Xavier Tartakover (né Savielly Tartakover le 22 février 1887 à Rostov-sur-le-Don, Russie - 4 février 1956 à Paris) est un joueur d'échecs.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Il est né d'un père autrichien et d'une mère polonaise. Ses parents étaient juifs et à 12 ans, il fut témoin de leur assassinat lors d'un pogrom.

Réfugié à Vienne, il étudia le droit aux universités de Vienne et de Genève. C'est durant ses études qu'il se passionna pour les échecs. Il jouait dans les cafés. Il rencontra aussi les grands joueurs de son époque contre lesquels il joua des parties brillantes. Pendant la Première Guerre mondiale, il combattit dans les rangs de l'armée austro-hongroise. Après la guerre, il s'installa à Paris et, curieusement, prit la nationalité polonaise alors qu'il ne connaissait pas le polonais.

[modifier] Carrière professionnelle

Lorsqu'il arriva en France, il décida de devenir un joueur d'échecs professionnel. Avec d'autres grands maîtres, tels Aaron Nimzowitsch et Richard Réti, il faisait partie de l'école hypermoderne et ne dédaignait pas les débuts dits irréguliers comme la Défense hollandaise.

Sa meilleure période couvre les années 1920-1935. Tartakover participa à de grands tournois, remporta le tournoi de Hastings et partagea la première place avec Nimzowitsch au tournoi de Londres en 1927. Dans les années 1930, il participa 6 fois aux Olympiades d'échecs avec la Pologne et donna 5 médailles à son équipe. Il gagna deux fois le championnat de Pologne en 1935 à Varsovie et en 1937 à Jurata.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il participa à la Résistance, puis, la Pologne étant devenue communiste, il opta pour la nationalité française, représentant la France aux Olympiades d'échecs de 1950 et gagnant le championnat de France en 1953 à Paris.

Brûlant ses gains au casino, Tartakover finit sa vie en 1956, pauvre et solitaire.

[modifier] L'enseignement des échecs

Il écrivit d'abord des articles dans des magazines d'échecs puis, finalement, publia avec un certain succès plusieurs livres sur les échecs, le principal ayant pour titre La Partie d'échecs hypermoderne.

Son Bréviaire des Échecs, qui a formé des générations de débutants, montre son talent pédagogique puisqu'il n'hésite pas à commencer par les fins de partie (roi et dame contre roi seul, etc.), qui sont plus simples et montrent la valeur des pièces ; il passe ensuite aux milieux de partie et c'est par les ouvertures qu'il termine ; et le lecteur n'y voit rien de mal : c'est seulement ensuite, en y réfléchissant, qu'il constate l'originalité et l'étrangeté de ce plan. Outre son Bréviaire, Tartakover écrivit une trentaine d'ouvrage sur les échecs et collabora à de nombreuses revues, y gagnant le titre de Champion des journalistes d'échecs.

[modifier] Anecdotes

Tartakover était tellement féru de mondanités que ses collègues le surnommaient malicieusement « Tartakaviar ».

Personnage haut en couleur, il aimait l'originalité, ce qui se manifesta de plusieurs manières, brillantes, dans sa carrière : il introduisit deux ouvertures (et bien des variantes) dont aucune ne porte son nom.

Il introduisit la première (1. b4) lors du Tournoi de New York, 1924, cherchant un plan stratégique pour « justifier » un début si original ; ce plan lui vint soudainement à l'esprit lorsque, durant sa visite du zoo de New York, il vit un orang-outan grimper à une liane : on pouvait jouer b5, chassant le cavalier en c6, avec à la fois l'idée de l'attaque à l'aile dame et l'affaiblissement relatif de la case e5, il appela donc son ouverture « début orang-outan » (aujourd'hui aussi connue sous l'appellation moins zoologique de début Sokolsky).

La deuxième fut introduite avec panache lors du tournoi de Barcelone : lors du banquet d'ouverture de ce tournoi fermé, il annonça avec légèreté aux organisateurs qu'il introduirait un nouveau système d'ouverture. Ce fut donc lors de ce tournoi que vit le jour le début catalan, qui allie à la poussée d4 le fianchetto du fou en g2.

[modifier] Parties remarquables

[modifier] Citations

Il était connu pour ses aphorismes et ses jeux de mots, comme par exemple :

  • « On n'a jamais gagné une partie en abandonnant! »
  • « Il est encore meilleur de sacrifier les pièces de son adversaire. »
  • « Les fautes sont là, sur l'échiquier, attendant d'être commises. »
  • « Tout est finement imaginé; mais les dieux, avant la fin de la partie, ont placé le milieu de jeu. »
  • « Le Maître a dit: "Qu'il faut, pour être le veinard, Des Gaffes aux Echecs, faire l'avant dernière." »
  • « La Tactique consiste à savoir ce qu'il faut faire quand il y a quelque chose à faire. La Stratégie consiste à savoir ce qu'il faut faire quand il n'y a rien à faire. »
  • « Ne jouez donc aux Echecs que pour vous distraire; c'est le plus beau des jeux, mais c'est un jeu. Ses lauriers sont trompeurs, sont ambition est maladive. »

[modifier] Bibliograhie

  • Xavier Tartakover, Le bréviaire des échecs, Livre de Poche, ISBN 2253046205
  • Xavier Tartakover, Tartakover vous parle


  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Savielly Tartakower ».