Wesendonck-Lieder

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Mathilde von Wesendonk
Mathilde von Wesendonk

Les Wesendonck Lieder[1] sont un cycle de chants composé par Richard Wagner au moment où il composait La Walkyrie, en 1857-1858. Cette œuvre, ainsi que l'Idylle de Siegfried, sont ses deux compositions hors opéra encore régulièrement jouées.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le cycle est composé sur des poèmes de Mathilde von Wesendonck (née Agnes Mathilda Luckemeyer, 1828-1902), la femme d'un des patrons de Wagner. Wagner avait fait la connaissance avec Otto von Wesendonck à Zurich, où il s'était enfui de Saxe après l'Insurrection de Mai à Dresde en 1849. Pour quelque temps, Wagner et sa femme Minna vécurent ensemble dans l'Asyl (allemand, "Asylum"), une petite résidence sur la propriété des Wesendonck.

Il est parfois prétendu que Wagner et Mathilde eurent une relation amoureuse ; peu importe, la situation et l'engouement mutuel ont certainement contribué à l'intensité du premier acte de La Walkyrie — que Wagner travaillait à l'époque — et la conception d'une œuvre inspirée des légendes de Tristan et Iseut ; il y a certainement aussi eu l'influence des poèmes de Mathilde.

Les poèmes sont d'une écriture pensive, influencée par Wilhelm Müller, l'auteur de poèmes utilisés par Schubert plus tôt dans le siècle. Par contre, le langage est plus affiné et intense puisque le style romantique s'est beaucoup développé.

Wagner lui-même nomma deux des chants du cycle études pour Tristan et Isolde, utilisant pour la première fois des idées musicales développées par la suite dans l'opéra. Dans Träume, on peut entendre les mélodies du duo d'amour du deuxième acte, alors que dans Im Treibhaus (le dernier des cinq chants à avoir été composé), Wagner utilise des airs plus tard grandement développés dans le Prélude au troisième acte. Le style harmonique chromatique de Tristan se fait sentir dans tous les chants et les unit pour former le cycle.

Wagner écrivit originallement les chants pour voix de femme et piano seul, mais produisit par la suite une version orchestrale de Träume, qui devait être jouée par un orchestre de chambre sous la fenêtre de Mathilde lors de son anniversaire, le 23 décembre 1857. Le cycle entier fut joué pour la première fois devant public le 30 juillet 1862 sous le titre Cinq chants pour voix de femme.

L'orchestration du cycle complet fut faite par Felix Mottl, le chef d'orchestre de Wagner. En 1976, le compositeur allemand Hans Werner Henze produisit une version de chambre du cycle.

[modifier] Les chants

  1. Der Engel (L'Ange), composé en novembre 1857
  2. Stehe still! (Stand still!), composé en février 1858
  3. Im Treibhaus - Studie zu Tristan und Isolde (Dans la serre), composé en mai 1858
  4. Schmerzen (Chagrins), composé en décembre 1857
  5. Träume - Studie zu Tristan und Isolde (Rêves), composé en décembre 1857

[modifier] Notes

  1. Note sur l'épellation : Otto et Mathilde utilisait l'épellation Wesendonck. Leur fils se nommait Franz von Wesendonk (il y eut plusieurs "réformes" d'épellation en Allemagne à la fin du XIXe siècle). Aujourd'hui, les formes Wesendonck et Wesendonk se trouvent dans d'égales proportions dans la littérature wagnérienne.

[modifier] Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Wesendonck Lieder ».

[modifier] Enregistrements

[modifier] Liens externes