Wang Jingwei

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Wang Jingwei est un nom chinois, coréen, khmer ou vietnamien ; le nom de famille, Wang, précède donc le prénom.

Wang Jingwei (chinois traditionnel : 汪精衛 ; chinois simplifié : 汪精卫 ; pinyin : Wāng Jīngwèi) (4 mai 1883 - 10 novembre 1944), est un homme politique chinois. Il fut membre de l’aile gauche du Guomindang (KMT) et se rendit célèbre en rompant avec Tchang Kaï-chek et en formant un gouvernement qui collabora avec les Japonais à Nankin. Il est considéré comme le plus infâme traître des Chinois Han (Hanjian).

Sommaire

[modifier] Montée au pouvoir

Né à Panyu, dans la province du Guangdong, Wang alla au Japon comme étudiant international parrainé par le gouvernement de l’empire Qing en 1903 et rejoignit le Tongmenghui (mouvement créé par Sun Yat-sen et Song Jiaoren) en 1905. Il fut arrêté pour avoir comploté l’assassinat du régent, le deuxième prince Chun, et resta en prison de 1910 jusqu’au soulèvement de Wuchang l’année suivante.

Wang Jingwei, le « Quisling chinois », poursuivit une vie politique complexe et souvent inconstante, variant de l’extrême gauche à l’extrême droite, parsemée de périodes d’exil. Il fut un membre important au début du Guomindang, et fut un assistant de Sun Yat-sen qui honora son testament.

Au début des années 1920, Wang occupa plusieurs postes dans le gouvernement révolutionnaire de Sun Yat-sen dans le Guangzhou, mais suite à la mort de Sun en 1925 il fut confronté à un défi pour le contrôle du KMT.

[modifier] Rivalité avec Tchang Kaï-chek

Au cours de l’expédition du Nord, Wang était un de ceux parmi la faction gauchisante du KMT qui appelait à une coopération continue avec le Parti communiste chinois et le Komintern et à un arrêt de l’expédition du Nord. La faction de Wang qui avait établi une nouvelle capitale du KMT à Wuhan, était opposée à Tchang Kaï-chek, qui était en train de faire une purge sanglante parmi les communistes de Shanghai et appelait à une plus grande poussée vers le Nord. N’ayant ni les ressources financières, ni les ressources militaires pour s’opposer à Tchang toujours plus puissant, la faction de Wang s’effondra et Tchang Kaï-chek continua ses purges.

En 1930, Wang essaya un autre coup contre Tchang qui avorta, cette fois avec l’aide de Feng Yuxiang et de Yan Xishan. Après ces incidents, il voyagea en Allemagne, et maintint quelques contacts avec Adolf Hitler. Après son échec, Wang se réconcilia avec le gouvernement de Tchang à Nankin au début des années 1930. Il occupa des postes importants pendant la décennie et accompagna le gouvernement dans sa retraite à Chongqing au début de la guerre sino-japonaise (1937-1945). À cette époque, il organisa des groupes d’extrême droite dans la lignée des partis fascistes européens au sein du KMT. Wang était à l’origine un va-t'en-guerre, mais après les défaites chinoises à la bataille de Shanghai (1932) et dans la défense de la Grande Muraille, Wang devint pessimiste sur les chances de la Chine dans une guerre contre le Japon. Il se fit le porte-parole d’opinions défaitistes au sein des dirigeants du KMT. Wang croyait que la Chine devait négocier avec le Japon de manière à survivre paisiblement.

[modifier] Collaborateur japonais

Fin 1938, Wang quitta Chongqing et se retrouva à Shanghai, ouvertement pour négocier avec l’envahisseur japonais. Le 30 mars 1940, il devint chef d'État d’un État fantôme basé à Nankin, exerçant la fonction de président du yuan (exécutif) et de président du gouvernement national (行政院長兼國民政府主席). Il maintint durant cette période des contacts avec les fascistes allemands et italiens. Puis Wang vécut au Japon durant la guerre jusqu’à sa mort quatre ans plus tard à Nagoya.

Wang fut enterré à Nankin près du mausolée Sun Yat-sen, dans une tombe très élaborée. Quelques années plus tard, le Japon vaincu, le gouvernement du Guomindang sous la houlette de Tchang Kaï-chek ramena la capitale à Nankin et détruisit la tombe de Wang. Aujourd’hui un petit pavillon a été dressé.

À cause de son rôle dans la guerre sino-japonaise, Wang a été vilipendé par la plupart des historiens chinois. Cependant d’autres considèrent qu’il a collaboré de bonne foi avec les Japonais de manière à préserver la Chine.

[modifier] Cinéma

Le film Désir, danger met en scène un groupe d'étudiants chinois liés au Guomindang et déterminés à assassiner un proche collaborateur de Wang Jingwei.