Vignoble de Châteauneuf-du-Pape

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Le village castelpapal, sommé du château des papes d'Avignon, entouré de ses vignes
Le village castelpapal, sommé du château des papes d'Avignon, entouré de ses vignes

Le Vignoble de Châteauneuf-du-Pape, situé dans le département de Vaucluse, fait parti des côtes-du-rhône méridionales. L'appellation, la seconde en importance après Saint-Émilion, couvre les communes de Châteauneuf-du-Pape, et une partie de celles d'Orange, Bédarrides, Sorgues et Courthézon.

Sommaire

[modifier] Vignoble

[modifier] Présentation

C'est ici que pris corps pour la première fois la notion d'AOC (appellation d'origine contrôlée) avec la constitution en 1923 par le baron Leroy de Boiseaumarié d'un syndicat de défense.

[modifier] Géologie et climatologie

La grande majorité du terroir est constitué par un terrain alluvial très spécifique où des galets de quartzite, furieusement roulés par le Rhône, se sont englués dans une matrice rouge d'argile décomposée.

Balayé par le mistral, c'est l'un des secteurs le plus sec de la vallée du Rhône avec 2 800 heures d'ensoleillement par an. Les gros galets qui recouvrent le sol restituent aux raisins durant la nuit la chaleur qu'ils ont emmagasiné le jour.

[modifier] Quartiers et lieux-dits

Ce fut sous le pontificat de Clément VI, en 1344, que les premiers terroirs connus de ce vignoble furent répertoriés. Le premier était dit Vieille Vigne et de nos jours Bois de la Vieille[1]. Il était suivi de Blaquières, Bois Évêscal[2], Bois Renard[3], Cabrières, Charbonnières, Colombis, Fargueirol, Maupertuis et Mourredon[4].

[modifier] Vins, gastronomie et températures de service

Les vins rouges, avec leur robe intense, présentent à l'agitation un nez de fruits rouges et d'épices qui évolue avec l'âge vers des arômes d'anis, de réglisse et de cuir. En bouche, ces vins possédant une très longue persistance aromatique, sont tout en rodeur et en onctuosité. Ils se comportent parfaitement sur les venaisons les plus riches. Les restaurateurs le servent en particulier sur un civet de sanglier, un lièvre à la royale ou un chevreuil grand veneur.

Les vins blancs, revêtus d'une élégante robe jaune pâle, propsent une palette florale allant du narcisse au chèvrefeuille en passant par la fleur de vigne. Ils se caractérisent par une bouche ample et de belle longueur. Ces vins se servent sur les poissons de rivière, les viandes blanches et la charcuterie de montagne. Ils accompagnent aussi les fromages les plus corsés à pâte cuite ou persillée et sont parfaits sur un fromage de chèvre.

[modifier] Styles de vins

Les vins de ce terroir, reconnaissables entre tous, ont un style inimitable. Mais la multiplicité des cépages et les assemblages qu'ils permettent ainsi que les durées de cuvaison, qui restent à la libre appréciation du vigneron ou du vinificateur, ont permis de faire des distinguo subtils en déterminant trois groupes bien typés[5].

Un millésime atypique
Un millésime atypique

Il y a une tradition des « vins robustes »[6] parfaitement illustrée par la production du « Vieux Télégraphe », de « Font de Michelle » ou du « Château la Nerthe ». Les « vins classiques »[7] trouvent leurs références à « Château Rayas », au « Domaine de Beaucastel », au « Vieux Lazaret » et au « Domaine de Beaurenard ». Les propriétaires de « Château de la Gardine », « Clos de l'Oratoire des Papes », « Domaine de Nalys » et « Château Maucoil » ont opté pour le style des « vins élégants » [8].

[modifier] Millésimes

Les vins rouges de Châteauneuf-du-Pape ont une très bonne aptitude au vieillissement comme en témoignent encore aujourd'hui les vins magnifiques des années 1966 ou 1978 ou plus récemment 1990. Les bons millésimes peuvent se garder 15 à 20 ans.

Dans les millésimes récents, seule 2002 est une année où la qualité n'a pas été au rendez vous (un déluge de 600mm de pluie en quelques jours de vendanges) . En dehors de ce millésime, l'appellation a bénéficié depuis 1998 d'une qualité de récolte qui va de « très bonne » à « extraordinaire » (1999, 2000, 2004, 1998, 2001, 2005) avec une année atypique (2003) où la majorité des vins a su garder une belle fraicheur mais dont la garde semble très variable suivant les domaines. 2006 s'annonce comme un millésime généralement réussi (sans atteindre probablement le niveau de qualité de 2005) avec une très belle qualité de fruit, une bouche plus ronde que 2005 et peut être moins de structure tannique.

[modifier] Notes et références

  1. R. Bailly, op. cité.
  2. Le Bois Évêscal ou Éveschal (Bois de l'Évêque) est depuis devenu le « Bois des Sénéchaux ».
  3. Ce quartier a pris de nos jours le nom de Beau Renanrd ou Beaurenard.
  4. C'est l'actuel Mont Redon.
  5. Le premier à faire ce classement fut Robert W. Mayberry, Cf. op. cité. Ce classement interne à l'intérieur de l'AOC Châteauneuf-du-pape n'est en rien qualitatif mais permet d'orienter le goût ou la préférence d'un amateur vers un style de production.
  6. Le style robuste concerne les vins qui ont du corps et un pourcentage alcoolique parfaitement équilibré par des tanins puissants. Difficiles à boire jeunes, ces vins s'affinent en vieillissant et certaines de ces bouteilles peuvent traverser les âges.
  7. Ce style classique se caractérise par une présence importante de tanins obtenue par une cuvaison longue. Ces vins ont du corps et de la générosité, ce qui ne les empêche pas d'avoir de la grâce qui va s'affirmer lors de son vieillissement.
  8. Ce style élégant implique un pourcentage alcoolique plus modéré et des tanins très arrondis, pour fournir un vin coulant et désaltérant pouvant être bu dans sa jeunesse tout en ayant la possibilité de vieillir.

[modifier] Bibliographie

  • P. Le Roy de Boiseaumarié, Histoire de l'appellation côtes-du-rhône, Éd. Reflets Méditerranées, Avignon, 1978.
  • Robert Bailly, Histoire de la vigne et des grands vins des Côtes du Rhône, Avignon, 1978.
  • Pierre Charnay, Vignobles et vins des Côtes-du-Rhône, Éd. Aubanel, Avignon, 1985.
  • Robert W. Mayberry, Wines of the Rhône Valley, a guide to origins, Rowman & Littlefield Publishers, Totawa, New Jersey, U.S.A. , 1987.
  • Guy Jacquemont et Patrick Galant, Le Grand Livre des côtes-du-rhône, Éd. du Chêne, Paris, 1988.
  • Charles Pomerol, sous la direction de, Terroirs et vins de France. Itinéraires œnologiques et géologiques, Éd. du BRGM, Orléans, 1990.
  • Aude Lutun, Châteauneuf-du-Pape, son terroir, sa dégustation, Éd. Flammarion, Paris, 2001.
  • Jean-Pierre Saltarelli, Les côtes-du-rhône méridionales et Les grands vins de la vallée du Rhône, Vins magazine, n° 32 et 45, 1999 et 2002.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes