Tupaia (navigateur)

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Tupaia, né vers 1725 et mort en 1770, était un navigateur et Tohunga polynésien, originaire de Raiatea. Ses talents de navigateurs et sa connaissance géographique du Pacifique furent employés par l'explorateur britannique James Cook; Tupaia l'accompagna à bord du HMB Endeavour. Il rejoignit l'expédition de Cook en 1769, près de Tahiti, à la demande de Sir Joseph Banks. Cook établit une carte de la Polynésie à partir des connaissances géographiques de Tupaia.[1] [2] Cette carte était suffisamment précise pour permettre à Cook de « découvrir » plusieurs îles -dont Niue- aux emplacements indiqués par le navigateur polynésien.

Cook écrivit à son propos:

« [Il] sait plus de choses sur la géographie des îles situées dans ces mers, sur la production, les lois religieuses et les coutumes de leurs habitants, que n’importe qui d’autre que nous ayions rencontré. »[3]

Tupaia se rendit en Nouvelle-Zélande avec Cook, et y servit d'interprète entre les Maori et les Britanniques.[4] Il fut horrifié par le cannibalisme des Maori, et tenta de les persuader que cette coutume était mauvaise.[5] Il servit également de diplomate auprès des Aborigènes d'Australie, bien qu'il ne comprit pas leur langue.[6]

Atteint du scorbut et du paludisme, il décéda à Batavia. Cook enregistra le décès de Tupaia dans son journal de bord le 26 décembre 1770, et écrivit: « C’était un homme intelligent, perspicace, ingénieux, mais également fier et obstiné »[7].

Tupaia, compagnon de voyage polynésien d'étranges visiteurs blancs, devint apparemment célèbre parmi les Maori; lorsque Cook visita à nouveau la Nouvelle-Zélande en 1773, des peuples maori avec qui ni Cook, ni Tupaia n'avaient eu de contact s'inquirent à son sujet[8].

En 1774, lors d'une visite à Raiatea, terre natale de Tupaia, Cook le mentionna de nouveau dans son journal. Il écrivit que Tupaia lui avait été d'une aide précieuse pour comprendre les coutumes religieuses polynésiennes, et que, en son absence, l'équipage britannique ne pouvait que faire des observations et interprétations hazardeuses:

« Nous n’avons plus jamais rencontré un homme qui ait autant de savoir que lui, et en conséquence nous n’avons rien pu ajouter à ce qu’il nous a dit de leur religion [celle de Raiatea], si ce n’est des notions superstitieuses. »[9]

[modifier] Sources

  1. S. Percy Smith, "The Polynesian Sojourn in Fiji", Journal of the Polynesian Society, vol.3, septembre 1894, p.146
  2. La carte de Tupaia
  3. The Journals of Captain Cook, ISBN 0-14-043647-2, p.65
  4. The Journals of Captain Cook, op.cit., pp.70, 94, 108...
  5. The Journals of Captain Cook, op.cit., p.321
  6. The Journals of Captain Cook, op.cit., p.152. Le maori est une langue polynésienne, tout comme le tahitien parlé par Tupaia; les deux langues sont très similaires. En revanche, les langues aborigènes d'Australie ne s'apparentent pas aux langues polynésiennes.
  7. The Journals of Captain Cook, op.cit., pp.189-190
  8. The Journals of Captain Cook, op.cit., pp.274-275
  9. The Journals of Captain Cook, op.cit., p.363
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