Tristan Derème

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Tristan Derème (Philippe Huc, dit Tristan) (autres pseudonymes : Théodore Decalandre, Philippe Raubert) (Marmande, 1889 - Oloron-Sainte-Marie, 1941) poète français.

Fondateur de l'École fantaisiste avec Francis Carco et Robert de La Vaissière. On lui doit de nombreux recueils de poèmes souvent humoristiques.

Sommaire

[modifier] Éléments biographiques

De son vrai nom Philippe Huc, il est né « par hasard » à Marmande le 13 février 1889 et il a suivi une scolarité vagabonde au gré des garnisons de son père, officier. Sa mère, Sophie Sandrin, est issue d’une vieille famille béarnaise, apparentée à l’illustre Pierre de Marca. Elle possède à Oloron-Sainte-Marie une maison au quartier Saint-Pée, où il séjournera souvent, point d’ancrage tout au long de sa vie et cadre fréquent de ses récits et poèmes.

Dès 1906, il se lie d’amitié avec Francis Carco et Robert de la Vaissière : embryon d’où naîtra l’École fantaisiste. De 1908 à 1921 il travaille dans l’administration des impôts. En 1908 il collabore aux revues Hélios et L’Oliphant. Il adopte le pseudonyme de Tristan Derème.

Dans les années d’avant-guerre, le groupe fantaisiste rassemble des noms comme Paul-Jean Toulet, Jean-Marc Bernard, Jean Pellerin, Francis Carco, Léon Vérane, Robert de la Vaissière, René Bizet, Noël Ruet, etc.

En 1914, il est mobilisé.

Il devient secrétaire du député des Hautes Pyrénées Achille-Armand Fould qu’il suit jusqu’au ministère de l’Agriculture (1930-1932). Il est l’ami de Louis Barthou, député d’Oloron Sainte-Marie, président du Conseil et plusieurs fois ministre de la Troisième République. Il correspond avec Francis Jammes qui comme lui a des attaches en Béarn.

En 1922, il est élu membre de La Pléiade, aux côtés de Charles Maurras, Anna de Noailles, Paul Valéry.

En 1923 il rencontre Béatrix Dassane, la Clymène de ses poèmes. De 1927 à 1929, il collabore au Figaro avec une rubrique hebdomadaire.

En 1938 il reçoit le Grand Prix de Littérature de l’Académie française.

Il vit à Paris mais vient souvent se ressourcer à Oloron Sainte-Marie où il meurt le 24 octobre 1941 ; il est inhumé au cimetière de Saint-Pé.

Tristan Derème est l'auteur de poèmes, ainsi que de recueils d’articles et de prose, parsemés de poèmes dont Patachou, petit garçon sur la vie quotidienne d’un enfant curieux et espiègle.

Chez les Fantaisistes, école provinciale, tout est musique douce, mélancolie voilée, émotion discrète, souci de liberté spirituelle. L’œuvre de Tristan Derème peut se résumer par ces mots : élégance, simplicité, amour de la nature.

[modifier] Œuvre

[modifier] Poésie

  • La Verdure dorée, Paris, Émile-Paul Frères, 1922.
  • Le Zodiaque ou les étoiles sur Paris, Paris, Émile-Paul Frères, 1927, 15 pointes-sèches originales, dont une pour la couverture, par Hermine David.
  • Poèmes des colombes, 1929.
  • Le Poème des Griffons, Grasset, 1938.
  • Tristan Derème, Sa poésie. Anthologie de 100 textes. Infocompo, Pau, 1989.

[modifier] Prose

  • L'Enlèvement sans clair de lune ou les propos et les amours de M. Théodore Decalandre. Paris, Émile-Paul Frères, 1925.
  • Toulouse. Paris, Émile-Paul Frères, coll. "Portrait de la France", n° 13, 1927. Frontispice d'Hermine David.
  • Patachou, petit garçon, Paris, Émile-Paul Frères, 1929.
    • Jack Rollan éditeur, Lausanne, 1956. Illustrations de Creux.
    • Infocompo, Pau, 1989. Préface de Daniel Aranjo. Illustrations de R. Petit-Lorraine.
  • Le Poisson rouge. Paris, Grasset, 1934.
  • Le Violon des Muses. Paris, Grasset.
  • L'Escargot bleu. Paris, Grasset, 1936.
  • La Tortue indigo. Paris, Grasset, 1937.
  • L'Onagre orangé. Paris, Grasset, 1939.
  • La Libellule violette. Paris, Grasset, 1942.

[modifier] Morceaux choisis

Regarde. La glycine a jauni sur la porte,
Et voici que l’automne aux tempes couronnées
De lierre caduc et de roses fanées
S’avance et d’un pied lourd foule les feuilles mortes.
Il marche et son manteau de pourpre au crépuscule
Se dénoue et se mêle aux nuances champêtres.
Leur destinée en est plus magnifique encore.
C’est un laurier fleuri d’étoiles qui décorent
Ceux dont l’aube ne fut qu’un prélude à la mort.
Je dirai pour l’instruction des biographes
Que ton corsage avait quarante-deux agrafes,
Que dans tes bras toute la nuit j’étais inclus,
Que c’était le bon temps, que je ne quittais plus
Ta chambre qu’embaumait un pot d’héliotrope.
Un jour, les écoliers penchés sur leurs pupitres
En écoutant vibrer les mouches sur les vitres
Trouveront-ils au fond de collèges moisis
Une page de moi dans leurs morceaux choisis.

[modifier] Sur Tristan Derème

  • Centenaire de la naissance de Tristan Derème(collectif), Revue Pyrénées, 1989.
  • Guirlande pour Tristan Derème, Revue de Pau et du Béarn, 1989.
  • Daniel Aranjo, Tristan Derème (1889-1941). Le télescope et le danseur. Anglet, Atlantica, 2001.
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