Toponymes dénaturés
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Sommaire |
[modifier] Réinterprétations populaires
On note de nombreuses déformations de toponymes par attraction paronymique :
- L'écluse (FR 66) : réinterprétation de Les Cluses, comme si quelque péniche avait pu s'y aventurer pour traverser les Pyrénées.
- l'Araignée : interprétation de l'Arénier, a priori de arena 'sable', en tout cas de *ar 'pierre'.
- Le Blanc (FR 36) : pour un préceltique Oblenko.
- Le Bar-sur-Loup : originellement Albarn > Aubarn
- Bonnoeil (FR 14) : rien à voir avec 'bon œil' ; du gaulois Bono-ialo 'défrichage de *Bonos'
- Bordeaux (FR 33) : ancien Burdigala, devenu *Burdial, réinterprété en un diminutif masculin de borde 'grange', devient Bordeu en gascon, Bordeau en Français, vite équipé d'un x pluriel de majesté ; il est aujourd'hui interprétable par 'bord de l'eau' alors que son origine est tout autre.
- La Bonnœuvre (FR 44) : rien à voir avec une bonne œuvre ; du gaulois Banno-briga 'place forte de Banna'.
- Corps-Nuds (FR 35) : ancien Cornut (villa de Cornutus).
- Orgueil (FR 82) : du gaulois Orgo-ialo 'défrichage de *Orgos'.
- Trasponte 'après le pont' est réinterprété en Trespuentes 'trois ponts' (ES Alaba).
- les deux sœurs : déformation de les deux sources
- l’Homme, et ses variantes (la plus célèbre : l'Homme mort, les deux hommes, etc.) : de ulmus, orme (donc l'orme mort, etc.)
Parfois de belles histoires sous-tendent les transformations. Ainsi le rude Guatarram, nom d'une grotte creusée par une rivière souterraine, est-il sublimé en Betharram ('beau rameau' en Gascon) qui aurait sauvé de la noyade une fillette en perdition.
D'autres fois les assimilations sont moins plaisantes. Pourquoi continuer à trouver "Vilaine" la Visnaine (en Latin Vicinonia) ?
Il existe de très nombreux autres exemples de toponymes dénaturés et des centaines de toponymes dont le nom est expliqué par une "légende toponymique" fondée sur une étymologie populaire. Voir à ce sujet l'ouvrage de Jacques E. Merceron, La Vieille Carcas de Carcassonne. Florilège de l'humour et de l'imaginaire des noms de lieux en France, Paris, Seuil, 2006.
[modifier] Faux Saints
- Saint-Dos (FR 64) : d'un basque Sendoz, gascon Sendoç.
- Saint-Goin (FR 64) : d'un basque *Zingurren.
- Saint-Igny-de-Vers (FR 69) : d'un nom gallo-roman Sentiniacum.
- Saint-Inglevert (FR 62) : d'un toponymie germanique Santingeveld.
Bibliographie sur le sujet: Jacques E. Merceron, Dictionnaire des saints imaginaires et facétieux, Paris, Seuil, 2002.
[modifier] Noms de Saints déformés
- St Chély (FR 12) : de Sanch Ely (St Eloy).
- Saint-Chinian, commune de l'Hérault: de Sanch Inhan, en occitan (ou Saint Aignan).
- Ste Olive (FR 01) : de Sanctus Ellidius (St Illog).
- Saint-Merd pour Saint Médard[1]
[modifier] Graphies ambiguës
- Le Néouvielle est écrit avec des conventions hispaniques : v = b et -elle = -eille ; la prononciation devrait être Néoubieille du Gascon neu bielja, Oc neu vielha 'vieille neige'.
[modifier] Agglutination de l'article
Le phénomène est très fréquent avec les noms de rivière :
Il existe même des doubles agglutinations :
- Lalacelle (Orne), à l'origine seulement La Celle.
[modifier] Extraction de l'article
Le phénomène inverse se produit pour :
- Le Bar (FR 06) d'un ancien Albarn.
- La Nive pour un ancien *Unibar > Gascon lou Nibà(r) > lou Nibe, Français la Nive.
- La Rhune pour Larrune, du Basque Larr-hun 'lieu de lande'.
[modifier] Voir aussi
- Toponymie
- Toponymie française
- Noms de lieux insolites
[modifier] Notes
- ↑ Il s'agit en fait d'une hypercorrection pour « Saint-Mard » (« Mard » représentant l'évolution phonétique normale de « Medardu(s) ». Comme le [e] devant un [r] implosif s'était ouvert en [a] dans la langue populaire (voir « Piarrot » pour « Pierrot » chez Molière), on cru bien faire en revenant au [e], comme c'est le cas de « gerbe » qui devrait se dire « jarbe ».