Théophile (empereur byzantin)

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Théophile
Théophile

Théophile est un empereur byzantin qui règne de 829 à 842. Il est le fils de Michel II le Bègue[1], le fondateur de la dynastie amorienne, et reçoit une excellente éducation, en particulier de la part de Jean le Grammairien, un ardent iconoclaste. Cette influence se retrouve dès l'accession au trône de Théophile en 829 car il se révèle l'un des plus ardents empereurs iconoclastes. En 832, un édit impérial interdit strictement l'utilisation des icônes, puis en 833, un décret ordonne l'arrestation de ceux qui ne suivent pas l'Église officielle, notamment les Stoudites. Les récits des traitements cruels que reçoivent les récalcitrants sont nombreux et sans doute parfois exagérés. La propre femme de l'empereur, Théodora, est une adoratrice des images, ce qui entraîne des conflits avec son mari.

Théophile est un empereur assez controversé. Certains historiens en font un des souverains les plus capables de Byzance, d'autres au contraire un despote oriental au règne insignifiant. Ce qui est certain, c'est qu'il s'attaque avec courage à la corruption de son administration et s'attèle à l'assainissement des finances. Un incident frappa ainsi fortement ses contemporains : un navire ayant apporté des marchandises de Syrie dans le port de son palais, Théophile fit demander à qui était destiné son chargement. Le capitaine répondit qu'il était pour l'impératrice. Théophile fit brûler le navire et conseilla à sa femme de faire ses achats au marché de Constantinople pour ne pas priver l'État des taxes qui y étaient prélevées.

Théophile, Chronique de Jean Skylitzès
Théophile, Chronique de Jean Skylitzès

Sous son règne, les musulmans s'emparent de la quasi-totalité de la Sicile à l'exception de Syracuse. Palerme tombe ainsi en 831. Théophile réagit peu car il est occupé par la guerre, qu'il a déclenchée, contre les califes de Bagdad. En effet il avait au début de son règne accueilli des réfugiés persans opposés aux différents califes. L'un de ces réfugiés, Théophobus, épouse Héléna, la propre sœur de l'empereur, et devient l'un de ses généraux. Ces réfugiés poussent à la guerre contre Bagdad. Théophile est victorieux dans un premier temps et son armée ravage la ville syrienne de Zapetra, ville natale du calife Al-Mu’tasim (837). Ce dernier riposte en levant une énorme armée (les chroniqueurs parlent de 200 000 hommes), qu'il divise en deux corps d'armée, l'un dirigé contre l'armée de Théophile et l'autre contre Amorium en Phrygie, le berceau de la dynastie qui gouverne l'empire. Théophile est battu à Dasymon (838), son meilleur général, Manuel l'Arménien étant tué dans l'affrontement. Quant à Amorium, elle tombe le 23 septembre 838, sans doute par trahison, et est rasée par les troupes du calife. Plus de 30 000 personnes sont tuées et les autres vendues comme esclaves. De nombreux chefs militaires byzantins sont tués ou torturés. Cependant, en 841, Théophile parvient à rétablir la situation en exploitant les dissensions dans le camp musulman et signe une trêve avec Al-Mu'tasim.

Dans le domaine économique, malgré la guerre, son règne correspond à une période prospère, encouragée par les dépenses de l'empereur pour des grands travaux, dont la restauration des murs de Constantinople et la construction d'un hôpital qui fonctionne jusqu'à la chute de l'empire byzantin. Amateur d'art et de musique, Théophile favorise la constitution d'une grande université à Constantinople et favorise l'augmentation du nombre d'ateliers de copistes.

Touché physiquement par la prise de sa ville natale, Amorium, et malade, Théophile meurt le 20 janvier 842. Son fils Michel III lui succède.

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[modifier] Notes

  1. Il a été associé au pouvoir par son père dès 821 puis, après son accession au pouvoir, il associe au pouvoir sa belle-mère, Euphrosyne, fille de Constantin VI.


Empereur romain d'Orient ou Basileus
Précédé par
Michel II l'Amorien

Théophile
Suivi par
Michel III