Temple Malatesta

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Façade
Façade
Sigismond Malatesta priant saint Sigismond fresque de Piero della Francesca
Sigismond Malatesta priant saint Sigismond
fresque de Piero della Francesca
Le tombeau d'Isotta degli Atti
Le tombeau d'Isotta degli Atti
La Pietà de la chapelle des martyrs
La Pietà de la chapelle des martyrs

Le Temple Malatesta (Tempio Malatestiano) est le nom communément donné à la cathédrale de Rimini. Il abrite les tombeaux de la famille de Sigismond Malatesta.

Sommaire

[modifier] Histoire

Une première église bénédictine, Santa Maria in Trivio, existait dès le IXe siècle. Elle fut remplacée au XIIe siècle par l’église conventuelle San Francesco (dédiée à saint François ) de style gothique. Au XVe siècle, Sigismond Malatesta (1417-1468), condottiere et seigneur de Rimini, décida de reconstruire l'église San Francesco, et d‘en faire un mausolée dédié à sa dynastie. « L’agrandissement des chapelles votives n’était pas suffisant : une grande chapelle , dédiée à Saint Sigismond fut prévue, à la fin de 1447, et finalement, le renouvellement entier de l’édifice[1].» Malatesta fit appel pour cela à Leon Battista Alberti. Matteo de' Pasti réalisa pour l’occasion une médaille qui nous donne une idée de ce qu'aurait du être l'état final du projet d'Alberti.

Le plan d'Alberti est à une nef unique et huit chapelles. C'est Matteo de' Pasti qui fut chargé de l'exécuter.

Agostino di Duccio et Matteo de' Pasti collaborérent pour la réalisation du décor, inspiré par les humanistes Basino da Parma et Roberto Valturio . Le pape Pie II condamna le mélange de thèmes religieux et de thèmes empruntés à l'Antiquité et à la mythologie, dans ses Commentaires. Pour lui, le nouvel édifice était « rempli d'oeuvres païennes au point qu'il semblait moins une église chrétienne que le temple d'infidèles adorant le démon[2]. »

Le décès de Sigismond Malatesta , survenu le 9 octobre 1468, entraîna l’arrêt total des travaux. L’immense coupole qui était prévue ne fut jamais construite, pas plus que le transept. Le programme iconographique, lui, resta inachevé.

L’image d'un Sigismond Malatesta, païen et « éternel ennemi de l’église[3] » (particulièrement de Pie II), fut longue à se dissiper et il faut attendre le XIXe siècle pour qu’apparaisse l’expression Tempio Malatestiano[4].

Le Temple Malatesta fut endommagé par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale en 1943 et restauré vers 1950.

[modifier] Les chapelles

Elles sont au nombre de huit : A droite (par rapport à l'entrée):

  • La chapelle de saint Sigismond (Cappella di San Sigismondo).
  • La chapelle de saint Michel Archange (Cappella di San Michele Arcangelo). Elle contient le tombeau d'Isotta degli Atti.
  • Chapelle des Planètes (Cappella dei Pianeti). Les piliers ont été décorés par Agostino da Duccio. Il a représenté des sujets mythologiques, comme le Dieu Mars brandissant son épée et son bouclier, ou Vénus sur un char tiré par deux cygnes[5]

A gauche (par rapport à l'entrée) :

  • La chapelle des Martyrs (Cappella dei Martiri). Elle contient une Pietà en albâtre du début du Quattrocento.
  • La chapelle des Morts (Cappella dei Caduti).
  • La chapelle de san Gaudenzo (Cappella di San Gaudenzo). San Gaudenzo est le saint patron de la ville de Rimini. Son reliquaire en argent a été offert à la cathédrale par le Pape Pie IX.
  • La chapelle de San Giuseppe (Cappella di San Giuseppe).
  • La chapelle du saint Sacrement (Cappella del SS. Sacramento)

[modifier] Architecture et sculpture

  • Façade, inspirée de l'arc d'Auguste, et qui reste inachevée dans le haut ; elle été construite avec les marbres provenant de la Basilique Sant'Apollinare in Classe de Ravenne.
  • Tombeaux de la famille Malatesta sont placées sous les arcatures du flanc droit (première chapelle) ; au nombre de sept, elles sont d'Agostino di Duccio et de son atelier comme de nombreuses décorations.
  • Transennes en marbre du Véronais Matteo de' Pasti, isolant les chapelles de la nef gothique.
  • Tombeau d'Isotta degli Atti, troisième et dernière femme de Sigismond, de Matteo de' Pasti (deuxième chapelle à droite).
    Y figurent les armoiries des Malatesta : la Rose (amour des lettres et des arts), et l'Éléphant (férocité).


[modifier] Peintures

Chiffres S et I
Chiffres S et I
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[modifier] Notes et références

  1. André Chastel, Art et humanisme à Florence au temps de Laurent le Magnifique, P.U.F, 1961.
  2. Enea Silvio Piccolomini Commentarii rerum memorabilium quae temporibus suis contingerunt.
  3. Nicolas Machiavel, Histoire de Florence.
  4. Helen S. Ettlinger, The Sepulchre on the Facade : A Re-Evaluation of Sigismondo Malatesta's Rebuilding of San Francesco in Rimini, Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, Vol. 53, (1990).
  5. André Chastel, Renaissance italienne, 1460-1500, 1965, puis 1999.