Taslima Nasreen

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Taslima Nasreen en 2005 feuilletant son Vent en rafales
Taslima Nasreen en 2005 feuilletant son Vent en rafales

Taslima Nasreen (ou Taslima Nasrin, en bengali : তসলিমা নাসরিন) est une écrivaine bangladeshi née le 25 août 1962 à Mymensigh au Bangladesh.

Taslima Nasreen fait campagne pour l'émancipation des femmes et contre l'oppression des minorités non-islamiques dans les sociétés islamiques telles que son pays d'origine, le Bangladesh.

Sommaire

[modifier] Biographie

Issue d'une famille aisée et cultivée, elle a fait des études de médecine spécialisées en gynécologie et a exercé dans un hôpital public dès 1986.

Menacée par des fondamentalistes islamiques à la suite de la publication de son premier roman Lajja (La honte), dénonçant l'oppression courante sur la communauté hindoue au Bangladesh, elle a été obligée de quitter son pays en août 1994 et de s'installer en Suède. En juin 1995, elle choisit d'habiter à Berlin. Depuis elle habite à Stockholm, New York (où sa sœur réside), et surtout Kolkata, la capitale de l'État indien du Bengale occidental, où elle tente d'obtenir la nationalité indienne, qui lui est refusée.

En mars 2007, sa tête a été mise à prix par un groupe islamiste indien [1]. La prime pour sa décapitation est de 500 000 roupies (environ 9 000 €).

Fin novembre 2007, elle est forcée de fuir Kolkata, à la suite de violentes manifestations contre sa présence. Dans les jours suivants, elle est exfiltrée de ville en ville sous la pression de groupes islamistes qui veulent la voir expulser du pays ou assassiner pour avoir tenu des propos blasphématoires contre l'Islam. Le 28 novembre, le ministre des Affaires étrangères indien, Pranab Mukherjee, promet que son pays protègera l'écrivaine. Les services secrets indiens la sortent alors de New Delhi pour l'amener dans un lieu tenu secret [2].

Elle estime à présent que l'exercice de la médecine lui sera définitivement impossible[3].

Mi-février 2008, elle obtient la prolongation de son visa indien pour six mois, jurant que l'Inde était devenu sa seconde patrie et refusant de venir à Paris pour recevoir le prix Simone-de-Beauvoir qui venait de lui être décerné.

Le 19 mars 2008, elle est obligée de se réfugier définitivement en Europe où elle avait déjà été contrainte en 1994 de trouver refuge après avoir été accusée de blasphème par des musulmans radicaux en Inde. La veille, elle avait affirmé que « le gouvernement indien ne vaut pas mieux que les fondamentalistes religieux ». Elle accuse le gouvernement indien d'avoir tenté de la faire tuer par empoisonnement en lui fournissant des médicaments qui ne lui convenaient pas pour son hypertension après l'avoir fait retirer de l'hôpital où elle était soignée.

Le 21 mai 2008, elle reçoit le Prix Simone de Beauvoir des mains de Rama Yade, Secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, après avoir rencontré la Présidente du Mouvement Ni Putes Ni Soumises, Sihem Habchi.

[modifier] Œuvres

  • Lajjā : la Honte (selon les éditions), roman. Paris : Stock, coll. « Nouveau cabinet cosmopolite », 1994. 286 p. Traduit du bengali par C. B. Sultan, d'après Lajjā.
  • Lieux et non-lieux de l'imaginaire, choix de poèmes. Co-édition, Arles : Actes Sud, coll. « Babel » 119 ; Paris : Maison des cultures du monde, coll. « Internationale de l'imaginaire. Nouvelle série », n° 2, 1994. 131 p.
  • Femmes, manifestez-vous !. Paris : Des femmes, 1994. 105 p. Traduit du bengali par Shishir Bhattacharja et Thérèse Réveillé, d'après Nirbachito column.
  • Une autre vie : poèmes. Paris : Stock, coll. « Nouveau cabinet cosmopolite », 1995. 143 p. Traduits du bengali et adaptés par France Bhattacharya et André Velter.
  • Un retour ; suivi de Scènes de mariage, récits. Paris : le Grand livre du mois, 1995. 341 p. Traduits du bengali par Pralay Dutta Gupta et Paul Ray, d'après Fera.
  • l'Alternative ; suivi de Un destin de femme : récits. Paris : Stock, coll. « Nouveau cabinet cosmopolite », 1997. 263 p. Traduit du bengali par Philippe Benoît, d'après Aparpaksha et Bhramar kaiyo giya
  • Enfance, au féminin. Paris : Stock, coll. « Nouveau cabinet cosmopolite », 1998. 457 p. Traduit du bengali par Philippe Benoît, d'après Amar meebela.
  • Femmes : poèmes d'amour et de combat. Paris : Librio, n° 514, 2002. 94 p. Traduits de l'anglais par Pascale Haas, d'après All about women ; avec une préface de Danielle Charest.
  • Vent en rafales, récit. Paris : P. Rey, 2003. 379 p. trad. du bengali par Philippe Daron, d'après Utal hawa.

Œuvres écrites en anglais ou traduites en anglais (à reclasser) :

  • Meyebela (My Bengali Girlhood - A Memoir of Growing Up Female in a Muslim World)
  • The Game in Reverse (Poèmes)

[modifier] Prix et distinctions

[modifier] Références

  1. « Indian Muslim group calls for beheading of writer », Khaleej Times online / AFP, 17 mars 2007.
  2. « Les autorités indiennes promettent de protéger Talisma Nasreen », Le Monde, 28 novembre 2007.
  3. Le Monde, 11 janvier 2008.
  4. communiqué de l'ambassade de France à New Delhi 7 décembre 2007, consulté le 17 février 2008

[modifier] Liens externes