Ténès

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Ténès est une ville côtière d'Algérie appartenant à la wilaya de Chlef. Son histoire se perd aux confins des âges préhistoriques. Elle fut occupée dès l’atérien (Paléolithique moyen et supérieur).Les Ibéromaurusiens (epipaleolithique)ont surtout occupes les grottes du cap Ténès au N-E.de la ville. Plusieurs civilisations se sont installées à Ténès : les Phéniciens, les Romains, les Vandales, les Espagnols, les Turcs, les Arabes et les Français. Cette ville est connue par son port, sa nature et son poisson de grande qualité.

L'histoire urbaine de Ténès a commencé au IXe siècle av. J.-C., avec les occupations successives des Phéniciens, des Carthaginois, des Berbères, des Romains, des Vandales, des Byzantins, des Arabes, des Turcs et des Français. L'histoire et la culture de cette cité sont a réhabiliter pour permettre a tous et a chacun de trouver une réponse a ses interrogations.

Ténès, comme le rapporte l'Anglais Shaw : « Au temps de Moïse, les gens de Ténès étaient des magiciens renommés. Le Pharaon d'Égypte en aurait fait venir quelques-uns, parmi les plus habiles, pour les opposer à un thaumaturge israélite qui battait tous les magiciens du bord du Nil. » Mais ca reste qu une legende ! Ténès n existait pas a cette epoque !

Sommaire

[modifier] Les Phéniciens

Vers le VIIIe siècle av. J.-C., les Phéniciens installèrent a Ténès un comptoir commercial, ce qui supposait qu'il existait bien à cette période des habitants avec qui les nouveaux venus exerçaient leurs talents commerciaux. Des tombeaux existent à ce jour sur la cote de la ville. À partir de ce moment la ville porta le nom de Karthennae, mot qui vient de Carth qui signifie ville et Thenna qui était le nom de la rivière qui traversait la région. Ou bien, autre hypothèse possible, du radical amazigh ens, qui signifie bivouaquer ou passer la nuit .Karth(enns) voudrait dire alors , la ville du bivouac.

D'autres sources avancent le nom de Carthennas, d'origine punique qui donnera plus tard le nom actuel de Ténès.

[modifier] Les Berbères

Au temps des royaumes berbères, Ténès était située aux confins de la Numidie orientale (Massilia) et elle était placée sous le commandement de Syphax. À la fin du IIIe siècle av. J.-C., elle connut la domination carthaginoise et elle en fut délivrée par Massinissa.

[modifier] Les Romains

En l'an 30 AV. J.-C., les Romains conquirent la ville et lui donnèrent définitivement le nom de CARTENNA. Auguste en fit une colonie militaire formée essentiellement de soldats de la 2e Légion. Beaucoup de vestiges datant de cette époque ont été retrouves comme par exemple : des mosaïques avec des inscriptions romaines : Caius Fulcinius Optatus soldat de la 2e Légion, ou bien celle de Victoria, fille de descendance sénatoriale décrite dans le livre : "le Trésor de Ténès"

[modifier] Les Arabes

La région fut conquise entre 675 et 682 par le chef militaire Abou El Mouhajir Dinar. Elle a été gouvernée par différents États : les Rostemides, les Idrissides, les Mérinides, les Almoravides, les Almohades, et les Zianides. En l'an 302, les Andalous commencèrent la construction de la ville nouvelle (Ténès el hadhar) appelée paradoxalement le Vieux Ténès par les colons français, et ou se trouve la mosquée de Sidi Maiza (considérée comme la 3e du pays et datant du début du Xe siècle). Ténès fut a cette période connue comme une ville universitaire ou séjournaient des étudiants venus d'autres régions et d'autres universités pour parfaire leurs connaissances sous la direction d'éminents professeurs et savants tels que: Ibrahim Ibn Yekhlef Ibn Abdessalem Abou Ishak Ettensi, Ibrahim Ibn Abderrahmane Abou Ishak Ettensi, Muhammad Ibn Abdeljalil Abou Abdallah Ettensi ou bien encore Abou El Hassen Ibn Yekhlef Ettensi qui créa avec ses enfants plusieurs universités à Tlemcen et ou il y enseigna, le musée actuel, une ancienne mosquée, porte son nom. Des géographes arabes tels que El Bekri (1068) ou Al Yaakubi ont séjourné et décrit Ténès.

[modifier] Les Turcs

Les Espagnols occupaient Ténès depuis 1505 et ils en furent chassés par les Turcs et à leur tête Kheireddine Barberousse en 1516. La ville restera sous domination turque jusqu'à la colonisation française.

[modifier] Les Français

Ténès fut occupée par le colonel Changarnier le 22 décembre 1841, il abandonna la place n'y trouvant pas d'abris suffisants et aucune ressource pour sa cavalerie. En 1843, le maréchal Bugeaud décide de la création du port de Ténès et le 28 avril 1843, il part pour Ténès; et il y laissera le colonel Cavaignac avec de nombreux travailleurs militaires. En 1845, un soulèvement éclate aux portes mêmes de la cité, mais après deux années de lutte dans le Dahra, le chef du soulèvement Mohamed El Kalii dénommé Boumaaza, natif du Vieux Ténès, est vaincu et fait prisonnier. À partir du 1er novembre 1954 commence la guerre de libération nationale qui se terminera avec l'indépendance de l'Algérie en 1962. - Ténès de 1830 à 1962

TENES TRADITIONS ET LEGENDES TENES, en plus de sa très riche histoire, possède une multitude de faits qui ne peuvent être classes comme historiques, ils font néanmoins partie des traditions et des légendes

DONATISTES,ROGATISTES,CATHOLIQUES.

LES DONATISTES: En poussant le schéma à l’ extrême on pourrait avoir la représentation suivante : d’un côté l’Église des « purs », des « intègres », qui se présentaient comme tels, parce que lors de la dernière persécution, ils n’avaient pas livre les livres saints au persécuteur. De l’autre côté, il y avait les moins purs, les moins saints, ceux qui avaient fait semblant de livrer les livres et objets du culte, les catholiques. Les premiers avaient suivi un évêque nomme Donat, et on les appela donatistes. Ils avaient la réputation d’être relativement violents.

LES ROGATISTES : Dans le diocèse de Cartenna (Ténès) et ses environs la situation était plus complexe. Un évêque donatiste, Rogatus Maurus (Maurus, parce qu’il était vraisemblablement du pays) avait condamne la violence des donatistes et devint le fondateur d’un sous schisme, le Rogatisme. Ses adeptes étaient considérés comme des non violents.

LES CATHOLIQUES : C’est la partie qui était considérée comme la moins « pure » par ceux qui constituaient la partie donatiste.

LES CHRETIENS CELEBRES DE TENES :

ROGATUS MAURUS : 1er évêque connu de Ténès (vers 370) La 2e moitié du IVe siècle était dominée par la forte présence de l’évêque donatiste de Ténès, Rogatus Maurus. Il se sépara du parti de Donat après l’édit de Julien l’Apostat (361 – 363) qui accordait aux Donatistes, sur leur demande, la restitution de leurs Eglises. Son désaccord avec les Donatistes était base sur le recours à la violence des Circoncellions, utilise parfois par des Evêques donatistes a l’encontre des Catholiques. Sans quitter la pensée donatiste, l'évêque Rogatus fonda une Église dissidente qui eut a souffrir de nombreuses fois des attaques des bandes armées de Firmus, dont la famille dominait la Kabylie occidentale.

VINCENTIUS: Evêque rogatiste de Ténès (370 à décembre 419): Il est connu grâce a une très longue lettre (50 pages) que lui adressa en 408 Saint Augustin, en réponse a une lettre , perdue, de l’Evêque Vincentius. Vincentius et Saint Augustin étaient compagnons d’études à Carthage.

RUSTICUS: Catholique (vers 418): Le nom du prédécesseur de Rusticus n’étant pas connu, on sait par contre qu’il a eu beaucoup de problèmes dont Rusticus a subi les conséquences. Il y avait dans le diocèse de Ténès, un évêque catholique en surnombre, l’évêque Honorius, un évêque sans siège épiscopal. À la mort de Deuterius (vers 419) évêque de Cesaree (Cherchel), la population de cette cite réclama Honorius comme évêque. L’évêque de Tenes, Rusticus, fut considéré comme responsable de ce désordre. Saint Augustin, délégué du pape, fut chargé de veiller à ce que cette affaire aboutisse dans les meilleures conditions.

VINCENT – VICTOR: Laïc, jeune intellectuel de Ténès (catholique venu au rogatisme) : Il avait écrit deux livres sur l’origine et la nature de l’ âme, dont les thèses sont connues par la réfutation qu’en a faite Saint Augustin dans son traite « de la nature et de l’origine de l’âme Ce jeune intellectuel était courageux, il appliqua a Saint Augustin le verset 13 du psaume 48 : « cet homme honorable n’a rien compris, on l’a compare aux bêtes sans raison et il leur est devenu semblable. » Saint Augustin ne ménagea pas son jeune « frère ». Tout rentra dans l’ordre par la suite et certains pensent que Vincent – Victor devint plus tard l’évêque Victor de Ténès, vers 450, et il a laissé beaucoup d’écrits

MUSULMANS CELEBRES DE TENES :

Depuis l’arrivée des musulmans et durant tout leur règne, Ténès a connu un prestige indéniable, du en particulier aux savants de cette époque qui, par l’étendue de leur connaissance et leur savoir, dans les domaines scientifique, théologique, philosophique et des sciences sociales, ont fait connaître leur ville d’origine a travers le Maghreb, l’Orient et le monde musulman en général. Parmi ces illustres hommes, les plus connus sont :

ABOU ISHAK IBRAHIM IBN YEKHLEF IBN ABDESSALEM ETTENSI : Natif de Ténès, il partit pour Bejaia en quête de sciences et se déplaça en Orient, ou il étudia la Logique et d’autres sciences auprès de El Karafi, Ibn Eddakik Elaid ou bien Chems Eddine El Isbahani et puis retourna a Ténès. Lorsque Yaghmoracen Ibn Ziane occupa la ville, il le prit avec lui a Tlemcen pour enseigner la Théologie et la Philosophie. Parmi ses élèves on peut citer : Abou Abdallah Ibn Merzoug, Djed El Djed, Abou Abdallah Ibn Elhadj El Abdari auteur du « Medkhel ». L’œuvre la plus importante se trouve être l’explication en dix volumes du livre de Ibn Abi Mohamed Abdelwahid El Maliki: « Méthodes et pédagogie de l’enseignement » Il mourut en 680 de l’Hégire (1302).

ABOU EL HASSEN IBN YEKHLEF ETTENSI: Frère de Abou Ishak Ibrahim, il le remplaça dans l’enseignement. il eut une grande notoriété auprès du Roi Yaghmoracen et de Abou Said Ier. Parmi ses œuvres, on peut citer : Explication de la diction œuvre en dix volumes ; Logique et méthodes de calcul. Ceci en plus de plusieurs œuvres de théologie (El Batin oua Dhahir, El Mahçoul, etc.). Il mourut a Tlemcen en 706 de l’Hégire (1328), il fut enterré à côté de Abou Mediene Chouaib.

ALI IBN MOHAMAD BEN AHMED BEN MOHAMAD ETTENSI : Il est le neveu de El Badr Mohamed Ben Ahmed, frère de Chihab Ahmed. Homme de sciences il forma plusieurs générations d’intellectuels et d’enseignants. Il écrivit de nombreuses fetwa. Il siégea entre autres dans les cours de Syrie en qualité de docteur de loi. Parmi ses nombreuses œuvres, El oussol fi dîne ( ) , El aadh ( ) , Métaphores et rythme, "sciences de la communication ". Né a Ténès en 831(1455), il mourut le 7 Choual 875 de l’Hégire (1497).

MOHAMAD IBN ABDELDJALIL ABOU ABDALLAH ETTENSI: Il apprit des savants tels que Abi El Fadhil Ibn Merzoug, El Okbani, Ennediari, Tazi et Ibn El Abbas. Il enseigna la philosophie, la psychologie, les sciences juridiques. Ses œuvres les plus importantes : Structure des hiérarchies et la désobéissance dans l’État Zianide, Sciences juridiques (Edhabt), L’Âme des âmes.

Il fut le premier a parler de l’existence des Juifs du Taout. Il mourut en 899 de l’Hégire (1521).

[modifier] Liens externes

http://www.tenes.info/expliq.php - liste des habitants

(fr) http://www.deramchi.org

Site de Sidi Moussa, dans la daira de Taougrite: http://sidimoussachlef.ifrance.com

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