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Le Coq hardi, symbole de la Wallonie
Le Coq hardi, symbole de la Wallonie

La Wallonie est à la fois une «terre romane» et un projet de société qui se rapporte à ce territoire. Terre romane qui constitue une vieille avancée latine dans l'Europe des langues germaniques et qui a une culture commune. Projet de société basé sur les idéaux de la tradition politique française, avec une identité wallonne élective. Ce concept de Wallonie[1] revendiqué depuis 1886 par le mouvement wallon s'est concrétisé politiquement par la création en 1980 de la Région wallonne que l'on nomme également Wallonie dans l'usage courant.[2]

Sommaire

[modifier] Étymologie

Icône de détail Article détaillé : Histoire du terme Wallon.

Le mot Wallonie vient du terme Wallon, lui-même venant de Walh, un très ancien mot germanique utilisé pour désigner les populations celtophones ou romanes.

La première apparition reconnue du mot Wallonie est en 1842 dans l'Essai d'étymologie philosophique d'un philologue et anthropologiste namurois, l'abbé Honoré Chavée qui l'utilise pour désigner le monde roman en opposition à l'Allemagne. Son «sens véritable», selon Albert Henry[3], arrive deux ans plus tard sous la plume de François Grandgagnage qui par ce mot désigne «cette fois, plus ou moins nettement, la partie romane du jeune Etat unitaire Belgique.»[4] C'est en 1886 qu'avec l'écrivain et militant wallon Albert Mockel le mot prend «son sens politique d'affirmation culturelle régionale»[5], en opposition au mot Flandre utilisé par le Mouvement flamand.

[modifier] Symboles

Fosses-la-Ville, niche avec le coq wallon.
Fosses-la-Ville, niche avec le coq wallon.

Les militants wallons ont créé des symboles pour les attacher à la Wallonie. Le principal est le coq hardi qui est très largement utilisé, particulièrement pour les drapeaux. Il fut choisi par l'Assemblée wallonne le 20 avril 1913. Les militants wallons utilisent également Le Chant des Wallons comme hymne. On organise la fête de Wallonie dont la première a lieu à Verviers le 21 septembre 1913. La devise de la Wallonie est «Wallon toujours» («Walon todi» en wallon).

De ces quatre symboles choisis par le mouvement wallon, seuls les trois premiers furent repris officiellement comme emblème de la Région wallonne et seul le coq hardi pour la Communauté française de Belgique.

[modifier] Terre romane

Selon le mouvement wallon, la Wallonie a depuis l'époque romaine toujours été une terre romane et constitue une avancée latine dans l'Europe germanique. Le livre La Wallonie, Terre Romane de Félix Rousseau commence ainsi :

« Depuis des siècles, la terre des Wallons est une terre romane et n'a cessé de l'être. Voilà le fait capital de l'histoire des Wallons qui explique leur façon de penser, de sentir, de croire.
D'autre part, dans l'ensemble du monde roman, la terre des Wallons, coincée entre des territoires germaniques, occupe une position spéciale, une position d'avant-garde. En effet, une frontière de près de trois cents kilomètres sépare ces extremi Latini des Flamands au Nord, des Allemands à l'Est.[6] »

[modifier] Pays wallon

[modifier] Culture wallonne

[modifier] Pureté linguistique

« Wallons, prenons garde à cet aspect du problème. La Flandre prolifique nous envahit lentement; si ceux qui viennent vers nous et que nous accueillons fraternellement s'isolent en des groupements flamands linguistiques, si certains fanatismes les aident à ne pas être absorbés, si une législation administrative peu nette en matière linguistique favorise cette non-absorption, Wallons, prenez garde, dans cinquante ans votre terre ne sera plus à vous.
C'est dur, c'est amer de "lâcher" les français de Flandre, ce serait bien plus dur et plus dangereux de sacrifier notre unité linguistique.[7] »

[modifier] Îlots flamands

[modifier] Projet de société

Le projet de société que promeut le mouvement wallon avec la Wallonie est un projet progressiste basé sur l'idée d'une identité wallonne citoyenne. «La Wallonie est une société à faire, c'est en la faisant que les Wallons prendront conscience de leur identité».[8]

« La recherche de l'identité, du sens de la Wallonie est incontestablement le signe d'une évolution. Il ne s'agit pas seulement d'un discours militant, au sens premier du terme. En effet, des historiens, des sociologues, des politologues, des journalistes s'interrogent de plus en plus sur l'identité collective, sur l'essence même du devenir et sur l'absence d'avenir ou de projet sans une dimension collective commune.[9] »

[modifier] Identité wallonne

Icône de détail Article détaillé : Wallons.

Le mouvement wallon, s'inscrivant dans la tradition intellectuelle de la Révolution française, a mis comme pivot de son projet de société une identité wallonne citoyenne, basée sur des valeurs républicaines et sociales, que les militants wallons opposent à une identité ethnique, particulièrement celle proposée par le Mouvement flamand. Dans l'introduction de La Wallonie. Réalités et perspectives, un cours organisé par les Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix en 1992, Denise Van Dam met également en avant la nécessité d'une identité et d'un projet dans le cas d'une identité élective, comme le rappelle Chantal Kesteloot[10] :

« La plupart des régions essaient de se doter d'une identité culturelle ou de mieux la cerner, que ce soit de type ethnique - pensons au terme symbolique de peuple - ou électif - pensons au terme de plus en plus utilisé de projet. (...) Que ce soit l'identité ethnique ou l'identité élective qui est revendiquée, plus aucune région ne peut se permettre de ne pas connaître sa propre existence, les menaces qui pèsent sur son avenir, ses forces et faiblesses, les opportunités qui s'offrent à elle.[11] »

[modifier] Variantes du projet wallon

Le cadre de ce projet diffère pour chaque militant wallon selon le courant auquel il appartient :

[modifier] Wallonie socialiste

Icône de détail Article détaillé : Renardisme.

[modifier] Wallonie française

Icône de détail Article détaillé : Rattachisme.

Le courant rattachiste voit dans la Wallonie une terre appartenant à la République française, de par sa langue, ses habitants et leurs idées. Ce projet français spécifiquement pour la Wallonie commence en 1902 avec le Comte Albert du Bois d'Enghien et son Catéchisme du Wallon dans lequel il affirme l'identité française des Wallons.

[modifier] Wallonie, Région d'Europe

Certains fédéralistes wallons voient l'existence d'une Wallonie dans le cadre d'une Europe des régions. Des militants comme Jean Rey ou Fernand Dehousse ou des associations du mouvement wallon comme Wallonie, Région d'Europe ont revendiqué une implication des Régions dans le processus décisionnel européen. C'est dans cet engagement européen qu'est créé le 15 juin 1985 à Louvain-la-Neuve un projet porté par Edgard Faure et Fernand Dehousse : le Conseil des Régions d'Europe qui deviendra en 1987 l'Assemblée des régions d'Europe et à laquelle participe la Wallonie depuis le début.

Ce projet d'une Wallonie intégrée dans un espace européen régionalisé est toujours promu : l'Institut Jules Destrée organise à Liège du 20 au 23 septembre 1995 un séminaire appelé La Wallonie, une Région en Europe pour défendre ce point de vue et y sensibiliser le public.[12] Philippe Suinen, militant wallon et directeur général du Ministère des Relations Extérieures de la Région wallonne, est par exemple un fervent défenseur de cette vision européenne de la Wallonie.

Philippe Destatte estime dans son livre L'identité wallonne que la construction européenne est aujourd'hui un des moteurs du mouvement wallon.[13]

[modifier] Vers sa signification politique

La lutte pour la reconnaissance de la Wallonie par le Mouvement wallon, s'est concrétisée en 1970 par la fédéralisation de la Belgique et en 1980 par la création de la Région wallonne.

[modifier] Région de langue française

[modifier] Région walllonne

Icône de détail Article détaillé : Région wallonne.

[modifier] Géographie

[modifier] Histoire

[modifier] Culture

[modifier] Langues

[modifier] Notes

  1. «De même, si, pour dresser l'histoire de l'affirmation de la Wallonie, nous avons pris comme point de départ la naissance du concept dans son sens actuel - en 1886 -» Philippe Destatte, L'Identité wallonne, Institut Jules Destrée, coll. Notre Histoire, Charleroi, 1997, p. 19
  2. «Il est vrai que […] allait se dégager l'accord sur la création de la Région wallonne, la thèse de la réforme de l'Etat basée sur les provinces allait rendre la vie difficile aux partisans de la création d'une entité de droit public sur base du concept de Wallonie.» Jean-Paul Demacq, Discours d'ouverture in La province, une institution à redéfinir. Actes du colloque organisé le 30 janvier 1996, Institut Jules Destrée, Charleroi, 1996. [1]
  3. Albert Henry, Histoire des mots Wallons et Wallonie, Institut Jules Destrée, Coll. «Notre histoire», Mont-sur-Marchienne, 1990, 3e éd. (1re éd. 1965), p.12
  4. Albert Henry, ibid., p. 13.
  5. «C'est cette année-là [1886] que naît le mot Wallonie, dans son sens politique d'affirmation culturelle régionale, lorsque le Liégeois Albert Mockel crée une revue littéraire sous ce nom» Philippe Destatte, L'identité wallonne, ibid., p. 32.
  6. Félix Rousseau, La Wallonie, Terre romane, Institut Jules Destrée, Charleroi, 1962, 3e éd., p. 9.
  7. La Province de Namur, le 5 et 6 octobre 1929, p. 1 cité dans Pour la défense intégrale de la Wallonie - François Bovesse, Institut Jules Destrée, Collection Écrits politiques wallons, Mont-sur-Marchienne, vol. 4, p. 165.
  8. Michel Molitor, Wallonie : autour d'un manifeste dans La Revue Nouvelle, janvier 1984, p. 17.
  9. Chantal Kesteloot, Tendances récentes de l'historiographie du mouvement wallon (1981-1995), Revue Belge d'Histoire Contemporaine, XXV, 1994-1995, 3-4, p. 563. [lire en ligne]
  10. Chantal Kesteloot, op. cit., p. 564.
  11. Collectif, La Wallonie. Réalités et perspectives, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur, 1993.
  12. Un livre a été édité à la suite de ce séminaire : Institut Jules Destrée, La Wallonie, une région en Europe, Institut Jules Destrée, Liège, 398 p., (ISBN 2870350031)
  13. Philippe Destatte, L'identité wallonne, ibid., p. 415-418.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Félix Rousseau, La Wallonie, Terre romane, Institut Jules Destrée, Charleroi, 1962, 3e éd.
  • L'Encyclopédie du Mouvement wallon, Institut Jules Destrée, Charleroi, 2000
  • Philippe Destatte, L'Identité wallonne, Institut Jules Destrée, coll. Notre Histoire, Charleroi, 1997 (ISBN 2870350007)
  • Maarten Van Ginderachter, Le Chant du Coq., Cahiers Jan Dhondt 3, Acamedia Press, Gand, 2005 (ISBN 9038208308)
  • La Wallonie, une région en Europe, Institut Jules Destrée, Liège, 1997, 398 p., (ISBN 2870350031)