Soulèvement tibétain de 1959

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Le soulèvement tibétain de 1959, ou rébellion tibétaine de 1959 a commencé le 10 mars 1959, quand une révolte anti- chinoise et anti-communiste a explosé à Lhassa, la capitale du Tibet, qui avait été sous le règne du Parti communiste chinois depuis l'Invasion du Tibet en 1950.[1] Bien que l'événement majeur marqué par la fuite du 14e dalaï-lama est arrivé en 1959, une campagne armée entre la force de la rébellion tibétaine et l'armée chinoise a commencé en 1956 dans les provinces tibétaines du Kham et de l’Amdo qui avaient été exposées aux réformes sociales. La guérilla s'est étendue plus tard au reste de la région du Tibet et duré jusqu’en 1962.

L'anniversaire du soulèvement est observé par de nombreuses personnes et associations solidaires de la cause tibétaines comme le Jour du Soulèvement tibétain (ou Jour du Soulèvement National tibétain).

Sommaire

[modifier] Histoire selon la version officielle chinoise

Ce chapitre présente la version officielle chinoise de l'histoire récente du Tibet, telle qu'elle est décrite dans un Livre blanc sur la modernisation du Tibet[2],[3].

Pendant les centaines d’années qui ont précédé 1949, la population du Tibet était soumise à un servage féodal imposé par une théocratie confondant pouvoir politique et religieux. Ce système était extrêmement pourri et décadent, il empêchait toute évolution vers la modernité et le progrès social, jugulait le développement des forces productives, et plongeait ainsi le Tibet dans un état de régression et de pauvreté extrême.

En 1949, la création de la République populaire de Chine apporta une espérance de libération pour les Tibétains réduits à l’esclavage. Le gouvernement populaire central pris des mesures pour libérer pacifiquement le Tibet, comme la réforme démocratique, l'application de l'autonomie régionale des minorités ethniques, et la mise en place du processus de modernisation sur une grande envergure.

Le 23 mai 1951, le gouvernement populaire central et le gouvernement local du Tibet signèrent un Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet et la nécessité d'une réforme du système social. Il stipulait: « Le gouvernement local du Tibet devra procéder automatiquement à une réforme. Quand le peuple souhaitera une réforme, il devra en discuter avec les dirigeants tibétains pour la résoudre. » Mais, certains membres dirigeants tibétains n’ont pas respecté cet accord et se sont opposés à toute réforme pour maintenir le système de servage féodal. Il ont voulu conserver leurs privilèges et ont refusé de se soumettre à la demande de réforme démocratique qui prenait de l’ampleur au sein du peuple tibétain. Ces dirigeants tibétains privilégiés, soutenus par des forces anti-chinoises étrangères, ont organisé une rébellion armée le 10 mars 1959 dans le but de séparer le Tibet de la Chine et déclarer « l'indépendance du Tibet ».

Le gouvernement populaire central a réagi vivement pour sauvegarder la réunification du pays et les intérêts fondamentaux du peuple tibétain, il a réprimé la rébellion avec le soutien du peuple tibétain et ainsi pu procéder à la réforme démocratique du système social au Tibet.

La réforme démocratique a permis d'abolir le servage, de supprimer la préemption des terres par une minorité, les châtiments barbares, le système théocratique et les privilèges féodaux réservé aux moines. Un million de serfs et d'esclaves ont ainsi été émancipés sur le plan politique, économique et spirituel. Les tibétains ont ainsi pu s’approprier leur terre, leurs moyens de production, et être maîtres de leur propre destin.

[modifier] Histoire selon des sources pro-tibétaines

Le Bureau du Tibet de Londres a donné un compte rendu du soulèvement et ses conséquences[4].

A la fin des années 50, l'opposition à la présence chinoise au Tibet s’est accru dans la ville de Lhassa[4]. La révolte armée des Tibétains dans les provinces du Kham et de l’Amdo a commencé en 1956, et a entraîné le déploiement de forces militaires chinoises supplémentaires au Tibet oriental[4]. Des frappes punitives ont été commissent par le gouvernement chinois à l’encontre de villages et de monastères[4]. Des menaces de bombarder le Palais du Potala et le dalaï-lama ont été émises selon certaines sources par les commandants militaires chinois dans une tentative d’intimidation des forces de la guérilla[4].

Le 1er mars, une invitation inhabituelle pour assister une représentation théâtrale aux siège principal militaires chinois en dehors de Lhassa a été donné au dalaï-lama[4]. Le dalaï-lama – à ce moment, il étudiait pour passer le diplôme de Geshe Lharampa - a initialement ajourné cette invitation, mais la date a été fixée finalement pour le 10 mars[4]. Le 9 mars, le chef des gardes du corps du dalaï-lama a reçu la visite d’officiers de l'armée chinoise[4]. Les officiers ont insisté pour que le dalaï-lama ne soit pas accompagné de son escorte armée traditionnelle pour se rendre à la représentation, et qu'aucune cérémonie publique n’ait lieu lors du déplacement du dalaï-lama du palais au camp militaire, contrairement à l’usage tibétain[4].

La rumeur de l'invitation a atteint les Tibétains à Lhassa, générant des craintes qu’un projet d’ enlèvement du dalaï-lama par les Chinois[4]. Le 10 mars, environ 300 000 Tibétains ont entouré le palais du dalaï-lama pour l'empêcher de partir ou d’être enlevé[4]. Cet événement a marqué le commencement du soulèvement à Lhassa, bien que les forces chinoises avaient eu un accrochage avec les guérillas hors de la ville au mois de décembre de l'an précédent[4].

Le 12 mars, les manifestants sont apparus dans les rues de Lhassa réclamant l'indépendance du Tibet[4]. Des barricades furent monté dans les rues, et les forces chinoises et tibétaines ont commencé à fortifier leurs positions dans et autour de Lhassa en préparation d’un conflit[4]. Une pétition de soutien pour les rebelles armés hors de la ville a été réalisé, et un appel d'assistance a été donné au consul indien[4].

Les troupes chinoises et tibétaines ont continué à défendre leurs positions les jours suivants, et des éléments d'artillerie chinoise ont été déployés dans la région du palais d'été du dalaï-lama, le Norbulingka[4]. Le 15 mars, des préparations pour l'évacuation du dalaï-lama de la ville ont été amorcées, et des troupes tibétaines auraient été employées pour obtenir une voie d'évasion de Lhassa[4]. Le 17 mars, deux projectiles d'artillerie ont atteint le palais du dalaï-lama, déclenchant sa fuite puis son exil[4].

Le conflit ouvert a commencé la nuit du 19 mars, incluant le bombardement du Norbulingka et des monastères principaux de Lhassa. Le combat n’a duré que deux jours, les forces tibétaines étaient bien moins nombreuses mal équipées[4].

La Loi martiale a été imposée en mars 1959.[5],[6]

[modifier] Implication des États Unis

Selon des documents du renseignement étasunien rendus public[7], la CIA a aidé le mouvement tibétain exilé pendant une grande partie des années 60 fournissant jusqu'à 1,7 millions de dollars par an pour des opérations contre la Chine, avec une subvention annuelle de 180.000 dollars pour le Dalaï Lama.[8]

Selon un mémoire écrit par de haut responsables stratégiques américains :

"L'objet de ce programme... est de garder en vie le concept d'un Tibet autonome, au Tibet comme dans les pays étrangers, principalement en Inde, et de construire un mouvement de résistance contre des développements politique possible à l'intérieur de la Chine communiste"[9]

La CIA a formé et armé secrètement des soldats tibétains à la guérilla pour organiser des rebellions au Tibet. [10]

Voir Camp Hale et passages restant à traduire de la version anglaise de la page

[modifier] Conséquences selon la version officielle chinoise

L'échec de la contre-révolution a permis au Tibet de bénéficier de la bonne administration chinoise.

[modifier] Conséquences selon des sources pro-tibétaines

Selon le Gouvernement tibétain en exil, 86.000 Tibétains sont morts dans les événements entourant le soulèvement de 1959[4]. Le Norbulingka a été frappé par 800 obus environs, tuant un nombre inconnu de Tibétains dans et autour du palais[4]. Les trois monastères majeurs de Lhassa - Sera, Ganden, et Drepung- ont été sérieusement endommagé par les bombardements, les dommages de Sera et Drepung étant quasiment irréparable[4]. Les gardes du corps du dalaï-lama restés à Lhassa ont été désarmés et exécuté en public, ainsi que les Tibétains qui ont été trouvés avoir des armes dans leurs maisons[4]. Des milliers de moines tibétains ont été exécutés ou arrêtés, et les monastères et les temples autour de la ville ont été pillés ou détruits[4]. En 1960, 80.000 tibétains ont fuit leur mère patrie pour suivre leur guide spirituel. Ils ont trouvé asile à Dharamshala en Inde, constituant un "Gouvernement en exil".[11]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Liens internes

[modifier] Références

  1. The Tibetan Rebellion of 1959 and China’s Changing Relations with India and the Soviet Union par Chen Jian
  2. Livre blanc: La modernisation du Tibet (1) Agence Chine Nouvelle, presse officielle chinoise
  3. Livre blanc: La modernisation du Tibet (2 et dernier) Agence Chine Nouvelle
  4. abcdefghijklmnopqrstuvwx Official Website of the Tibetan Government in Exile. History Leading up to March 10th 1959. 7 Septembre 1998.
  5. Tibet, Proving Truth From Facts
  6. 1959: Dalai Lama escapes to India
  7. Jim Mann, CIA funded covert Tibet exile campaign in 1960s (La CIA a financé secrètement la campagne d'exil du Tibet dans les années 60), The Age (Australie), 16 septembre 1998.
  8. Jeu géopolitique risqué : Washington joue le Tibet à la roulette avec la Chine, F. William Engdahl, le 10 avril 2008
  9. Declassified documents shed new light on American support to Dalai Lama
  10. A British Documentary about the CIA and Tibetan resistance movement Vidéo Youtube
  11. A Spot in the Mountains, Arjun Sawhney

[modifier] Liens externes