Solidarité française

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Solidarité française était un mouvement politique fasciste français créé en 1933 par le commandant Jean Renaud et François Coty — qui se faisait appeler le « Duce français » —, le célèbre parfumeur créateur des parfums Coty, ancien patron du Figaro, propriétaire du journal antirépublicain L’Ami du Peuple, qui avait financé le Faisceau de Georges Valois dans les années 1920 puis les Croix-de-Feu au début des années 1930 et a décidé de se doter de son propre parti.

Si le francisme s'inspirait du fascisme italien, Solidarité française imitait le parti nazi. Elle avait même un uniforme : des chemises bleues. Le mouvement recrutait ses troupes de choc dans le sous-prolétariat maghrébin, d'où le surnom que lui donna Le Canard enchaîné, puis les adversaires du mouvement : la « Sidilarité française ».

Le mouvement compte environ 10 000 adhérents en 1934. Cette faiblesse numérique n'entraîne pas son isolement, car il est pleinement intégré dans la coalition souple ( le Front national ) des mouvements d'extrême droite tels que l'Action française et les Jeunesses patriotes de Pierre Taittinger. L'important tirage de L'Ami du peuple assure aussi la diffusion de ses idées bien au-delà des militants.

Pour son malheur, son fichier fut vendu par un de ses membres à une organisation de gauche qui l'édita sous le titre Les Ennemis du peuple. On y constate qu'elle trouvait des adhésions dans la petite bourgeoisie et notamment celle de la boutique.

Solidarité française est ainsi connue pour s'être activement illustrée devant le Palais Bourbon le 6 février 1934 avec les autres ligues d'extrême droite et associations d'anciens combattants : l'Union nationale des combattants (UNC), les Jeunesses patriotes, les Camelots du Roi et l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC, communiste).

Après le décés du commandant Jean Renaud, le 25 juillet 1934, les adhérents se rallient majoritairement au Francisme. Le 6 février semble avoir profité à cette organisation, en Lorraine notamment et plus précisément en Moselle mais les effectifs sont faibles ( 700 membres en Moselle en janvier 1935 ). Le déclin est notable dès la seconde moitié de l'année 1935 et la ligue végète jusqu'en 1936.

Le mouvement est dissous en juin 1936 avec les autres ligues par le gouvernement de Léon Blum en application de la loi adoptée six mois plus tôt (et toujours en vigueur).

[modifier] Bibliographie.

  • Gilles Lahousse, Une ligue des années trente : la Solidarité française, Université Lille III, thèse de doctorat sous la direction de Jean-François Sirinelli, 1995.
  • Gilles Lahousse, « De la Solidarité française au parti du faisceau français : un exemple de radicalisation politique », p.43-54, Vingtième siècle, volume 58, 1993.

[modifier] Liens internes.

Autres langues