Slavomir Rawicz

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Slavomir Rawicz , né en 1915 à Pinsk (alors en Pologne, maintenant en Biélorussie), mort en Grande Bretagne le 5 avril 2004, est officier de cavalerie polonaise de la Seconde Guerre mondiale, auteur d'un ouvrage unique, À marche forcée, récit controversé de son évasion du goulag.

Officier dans l'armée polonaise, il est capturé par les Soviétiques lors du partage de la Pologne en 1939 et est déporté en 1939 dans un camp du goulag en Sibérie. Il ne tarde pas à organiser une évasion avec six autres détenus. La suite est un incroyable périple de survie depuis le camp du Goulag jusqu'à l'Inde, en traversant le lac Baïkal, la Bouriatie, la Mongolie, le désert de Gobi, le Tibet et l'Himalaya. C'est ce récit qui est raconté dans son livre A marche forcée publié en 1956 et qui se vendra à plus de 500 000 exemplaires et sera traduit dans 25 langues. Mais la véracité de certains passages voire plus récemment de l'intégralité du récit et de la réalité de cette fuite sont remises en cause.[1]

Sommaire

[modifier] Résumé du livre

Slavomir et ses compagnons se sont évadés avec l'aide de la femme du chef de camp 303. Elle a donné des idées à Rawicz pour l'évasion, lui a procuré une lame de hache et aussi des sacs pour l'ensemble de ses compagnons d'évasion. Il y a, parmi l'équipe, soigneusement choisie par le jeune Rawicz, trois Polonais, un Lituanien, un Yougoslave et un Américain. Rawicz est le plus jeune. Ils ne tardent pas dès les premiers jours de leur fuite à rencontrer une très jeune femme de dix-sept ans, qui vient de fuir le kolkhose où elle était employée. Sur sa supplication, ils décident de l'intégrer à leur groupe, le meilleur gage en étant qu'elle apporte du bien-être à «l'expédition». Ils la considèrent alors comme un porte-bonheur. Après avoir rejoint la rive orientale du lac Baïkal, ils traversent le reste de la Bouriatie en longeant le lac pour parvenir à la frontière qu'ils passent sans encombre, l'Américain en tête, offrant un "cadeau", des pommes de terre dérobées aux Russes.

La deuxième partie de l'ouvrage est la plus émouvante du livre mais aussi la plus ouverte à la critique car elle comprend de nombreux trous, inexactitudes et erreurs, sur lesquels Rawicz ne donnera pas de réponse, refusant de se défendre face aux attaques de ses détracteurs. Les fugitifs abordent le désert de Gobi, où deux d'entre eux meurent, dont la jeune Polonaise. Affaiblis, ils atteignent le Tibet. Sans cesse affamés durant leur parcours, ils ne se déplacent que le jour car incapables de se repérer aux étoiles. Il sont tributaires de la généreuse hospitalité des Tibétains. L'un des membres du groupe meurt une nuit avant d'affronter le dernier obstacle, le rempart de l'ouest de l'Himalaya. Ils réussissent à le franchir mais en perdent de nouveau un compagnon. Les survivants seront secourus par une patrouille indienne.

[modifier] Les critiques

À marche forcée fait figure d'avant-garde dans les témoignages d'évasion du goulag tant il émeut. Le récit effroyable n'en est pas moins extraordinaire. Aussi, des critiques sont venues ternir l'oeuvre avec des question sur l'authenticité de cette histoire. Rawicz s'est fait aider par un journaliste pour écrire le récit. Il aurait insisté auprès de lui pour que toute son expression apparaisse et s'impose devant d'éventuels développements littéraires qu'aurait pu ajouter le journaliste. Mais rien pourtant, ne permet de dire que ce dernier n'ait pas pris de liberté avec le récit. Cette mise en garde concernant ce point sera sans cesse mise en exergue dans les critiques sur l'ouvrage mais aussi dans l'introduction du livre.

De plus, certaines situations irréalistes sont relevées :

  • L'oasis qu'ils auraient rencontrée avec des palmiers semble des plus improbables.
  • Rawicz dit avoir survécu douze jours sans boire dans le Gobi.
  • Il cite dans la traversée de l'Himalaya, la rencontre de deux créatures qu'il ne peut s'empêcher de décrire en donnant à entendre qu'il pourrait s'agir des « abominables Hommes des neiges ».
  • Enfin ils traversent affamés, décharnés, une partie de ce même Himalaya, sans équipements et en plein hiver.

Il reste toutefois que Slavomir Rawicz fut le premier à relater en Occident le monde du goulag, Soljénitsyne et Chalamov ne seront publiés que bien plus tard.

A l'heure actuelle on sait toujours pas si c'est Rawicz qui a pris quelques libertés, particulièrement sur la fin de son témoignage, si ces dernières ont été prises par le journaliste rédacteur face à un contenu du récit qui lui aurait semblé aride par moment où si l'œuvre, puisqu'il en s'agit d'une, n'ait été purement imaginée. Une enquête dans les années 2000 de journalistes de la BBC en Pologne, en Russie et dans d'autres pays semblent mettre sérieusement en doute que le fait Rawicz ait accompli ce périple.[1]

[modifier] Une "reconstitution"

L'aventurier Sylvain Tesson a tenté de reproduire l'exploit de Rawicz, tentative qu'il relate dans son livre "L'Axe du loup". Bien que les conditions soit différentes (il dispose notamment d'une bicyclette), le périple, 60 ans plus tard, paraît faisable. Mais l'auteur se refuse à se prononcer sur la véracité du récit.

[modifier] Editions du livre


[modifier] Notes et références

  1. ab BBC News, 30 octobre 2006, "Walking the talk" [1]


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