Skandha

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Skandha (sanskrit, pali : khandas), signifie "tas", "amas", "monceau", et est souvent traduit par "agrégat d'attachement". Il s'agit d'une notion importante du bouddhisme.

Sommaire

[modifier] Introduction

Les cinq skandhas sont, dans le bouddhisme, les constituants de ce qui est communément appelé : une personne, un être. Ils sont alors les agrégats d'attachement, les choses auxquelles s'attache celui qui croit en "son" existence.
Dans ce cadre, "les cinq agrégats d'attachement sont souffrance" (Dhammacakkapavattanasutta).

Skhanda peut également désigner la totalité de l'univers, l'ensemble de tous les phénomènes conditionnés.

[modifier] Skandha et impersonnalité

La conception d'agrégats va à l'encontre de la croyance en la personne et son essence, ou atmân, concept hindouiste.
La notion d'agrégat affirme au contraire la caractéristique du « non-soi », anatta.

[modifier] Métaphore du char

Les skandhas sont donc l'analyse des différentes parties de ce qui est pris pour un tout - tout comme est pris pour un char l'ensemble des roues, essieux, chevaux, etc.

[modifier] Analyse des skandhas

Il y a un constituant physique et quatre mentaux, soit cinq au total :

  1. La forme, Rūpa
  2. Les sensations, Vedanā
  3. Les perceptions, Samjñā
  4. Les formations volitionnelles, Samskāra
  5. La conscience, Vijñāna, qui est à la base d'une croyance en la dualité sujet/objet.
  • Une autre dénomination de ces constituants est namarupa.

[modifier] Skandhas et dépendance mutuelle

Dans la coproduction conditionnée, les samskāra sont conditionnés par l'ignorance et conditionnent vijñāna. Vedanā est conditionnée par le contact et conditionne la soif.

[modifier] Risque d'incompréhension des skandhas

Le but des skandhas est donc de casser la croyance en l'existence d'un soi fixe et inchangeant. Cependant, le risque existe de considérer les skandhas comme des entités fixes et inchangeantes (et commettant ainsi la même erreur, à un niveau « inférieur »), alors que chaque skandha est en réalité un processus.

C'est pour éviter ce risque que, dans le bouddhisme mahāyāna, la perfection de la Sagesse affirme avec force et insistance la vacuité des cinq skandhas. Ceci est notamment exprimé dans le Sūtra du Cœur.

[modifier] Références

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Seuil, 2001



Bouddhisme

Vocabulaire et concepts · Personnalités · Écoles et traditions · Textes
Histoire · Temples · Culture · Art · Dans le monde · Index alphabétique