Silvio Pellico

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Silvio Pellico
Silvio Pellico

Silvio Pellico (Saluzzo, 1789 - Turin, 1854) est un écrivain et poète italien.

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[modifier] Biographie

Silvio Pellico nait à Saluces (Italie), dans une famille piémontaise de moyenne bourgeoisie. Le poète eut une enfance maladive. Il sortait d’une grave maladie pour tomber dans une maladie plus grave encore. Sa mère, d’origine savoisienne l’aimait beaucoup et prit soin de lui. Plus tard, du fond de sa prison, il se rappellera toujours celle qui passa tant de temps à son chevet et le souvenir de sa mère lui fut d’un grand secours.

Malgré sa maladie, il développa une intelligence très précoce et il n’avait pas plus de dix ans qu’il s’intéressa déjà à la poésie et surtout au théâtre. Naturellement porté à la mélancolie, il n’aimait des jeux de son âge que les représentations d’œuvres dramatiques. C’est à cette époque que sa famille vint s’installer à Turin. Un gouvernement républicain venait d’y être établi, et son père, bien que monarchiste, l’emmena souvent avec son frère aux assemblées populaires. Ces joutes oratoires l’impressionnèrent pour le reste de sa vie et firent de lui un fervent patriote.

Quelques années plus tard, son père l’envoya chez un cousin de sa mère à Lyon. Il y passa quatre ans, se livrant aux distractions du monde mais s’intéressant aussi aux mœurs et surtout à la littérature de notre pays.

Il oubliait sa patrie lorsque son frère lui envoya un nouveau poème de Foscolo, un poète qu’il avait déjà lu avec passion étant jeune : « En le lisant, il se sentit redevenir italien et poète… » et pris bientôt le chemin de Milan où était alors sa famille. Nommé professeur de français au collège des orphelins militaires, il disposait alors assez de temps pour se consacrer à sa véritable passion, la littérature et la poésie. Deux poètes se partageaient la gloire en Lombardie, Monti et Foscolo. Il se lia plus avec Foscolo, mais la façon de procéder du poète le déçu. Il publia une première tragédie, Laodicée, puis une seconde, Francesca da Rimini. En 1819, sa tragédie fut représentée à Milan, puis à Naples et bientôt, Silvio Pellico fut considéré comme l’un des poètes les plus distingués de L’Italie.

Dans le grand bouleversement de 1814, l’Italie avait espéré un moment que l’Europe consentirait à lui donner l’indépendance. Mais cet espoir fut bientôt déçu et le royaume de Lombardie-Vénétie fut rétabli. A la tête des patriotes qui tentèrent de résister aux Autrichiens se trouvèrent deux hommes très puissants : le comte Porro, que Silvio connaissait bien et aimait comme un père et le comte Frédéric Confalonieri. Silvio Pellico, sans doute membre des « carbonari », pris sa part de la lutte et pour fédérer les esprits, il conçut et proposa le plan d’un journal. Le Conciliateur fut fondé en 1819, dans la maison du comte Porro.

C’est à ce moment qu’éclata la révolution napolitaine, bientôt suivie par l’insurrection du Piémont. Une même idée de résistance semblait se propager dans toute l’Italie mais le mouvement, mal préparé et mal conduit, finit par s’arrêter. La réplique des Autrichiens fut terrible : tous les hommes éminents que comptait la Lombardie furent arrêtés. Silvio Pellico fut arrêté pour conspiration le 22 février 1823 et emprisonné à Venise. Condamné à mort puis gracié par l’empereur, il fut envoyé dans la terrible prison du Spielberg en Slovaquie. Sa vie de prisonnier est bien connue car il l’a racontée lui-même dans un livre qui connut plus tard un immense succès : Mes prisons – Mémoires de Silvio Pellico.

[modifier] Publications

  • Rafaella, H. Casterman, Tournai et Paris, Bibliothèque Internationale Catholique, 1859
  • Mes prisons. Mémoires de Silvio Pellico. Firmin-Didot, Paris Texte en ligne
  • Silvio Pellico, musique de F. Masini, texte et musique extraits d'un recueil de chansons du Canada.

[modifier] Références bibliographiques

  • Silvio Pellico, préface de Mes prisons
  • Louis de Loménie, Galerie des contemporains par un homme de rien. Louis de Loménie dit s’être inspiré de la notice de M. Antoine de Latour, qui accompagnait la première traduction de Mes Prisons.

[modifier] Silvio Pellico

Silvio Pellico écrivit un poême racontant sa vie de prisonnier. Sur ce texte, F. Masini composa une mélodie. Les paroles et la musique de cette chanson ont traversé l'Atlantique et sont devenus populaires jusqu'au Canada.

1.

Hélas! dans ma prison brise à la fraîche haleine,
Quand tu viens m'annoncer le doux retour des fleurs,
Quand tu viens m'apporter les parfums de la plaine,
Tu réveilles en moi de nouvelles douleurs!
Je le sais du printemps, ton haleine est remplie
Et ton aile a passé sur des gazons fleuris...
Mais pourquoi n'es-tu pas ma brise d'Italie?
L'air embaumé, l'air embaumé de mon pays...
Ah! pourquoi n'es-tu pas l'air embaumé de mon pays?
2.
Hélas! dans ma prison, quand d'un ciel sans nuage,
Glisse un rayon plus pur, comme un regard ami,
Loi de me consoler, je perds bientôt courage...
Je sens des pleurs venir, et mon cœur a gémi!
En voyant ce beau ciel, non, jamais je n'oublie
Qu'il n'est qu'un ciel, un seul, pour les pauvres proscrits...
Ah! pourquoi n'es-tu pas mon beau ciel d'Italie?
Le ciel aimé, le ciel aimé de mon pays...
Ah! pourquoi n'est-tu pas le ciel aimé de mon pays?
3.
Hélas! dans ma prison, parfois lorsque je rêve,
Un songe, cet ami de mon sommeil léger,
Me dit que je suis libre et que mon mal s'achève...
Que j'ai ma liberté sur un sol étranger!
Sur un sol étranger!... Oh! je vous en supplie,
Mon Dieu! je ne veux pas être libre à ce prix...
Qu'on me donne plutôt des fers en Italie...
Je veux mourir, je veux mourir dans mon pays!...

[modifier] Liens externes

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