Scribe dans l'Égypte antique

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Les scribes de l'Égypte antique sont chargés de répertorier, classer, recopier en utilisant l'hiératique, écriture cursive permettant d'écrire rapidement à l'aide d'un calame sur du papyrus ou des ostraca.

Les scribes forment une caste de lettrés. En Égypte, le bon fonctionnement de l'État repose essentiellement sur les scribes. Administrateurs, comptables, littérateurs ou écrivains publics, ces maîtres de l'écriture sont omniprésents. Ils servent à tous les étages de l'administration jusqu'au scribe royal qui domine l'administration centrale.

À l'origine, les scribes sont recrutés parmi les privilégiés formés dans l'entourage de la famille royale. À la fin de l'Ancien Empire, le développement de l'administration entraîne l'apparition d'une caste de scribes. Les postes se transmettent souvent de père en fils, le célèbre texte dit « de l'enseignement de Khéti » en fait un métier noble. Nombreux sont les pères de famille qui considèrent que pour leurs enfants, « il n'y a pas de plus beau métier que celui de scribe ». Instruits dans une maison de vie, dépendant du temple, les apprentis scribes étudient, dès l'âge de cinq ans et pendant une douzaine d'années, l'écriture hiéroglyphique et hiératique, la grammaire et les textes classiques, mais aussi le droit, les langues étrangères, l'histoire, la géographie et la comptabilité.

Avant d'écrire, les scribes récitaient une prière à Thot, leur patron.

Scribe (Musée du Caire)
Scribe (Musée du Caire)

[modifier] Pharaon, le premier des scribes

Il est normal pour Pharaon de quitter son costume d'apparat pour enfiler le pagne qui caractérise la modeste tenue des scribes. D'essence divine, le souverain ne fait que se conformer à un illustre modèle : le dieu Thot. Créateur des langues et de l'écriture, scribe et vizir des dieux, auteur de livres, Thot est le patron des scribes. À l'époque tardive, l'image du babouin, l'animal qui lui est consacré, sert à désigner le scribe. Comme Snéfrou, Thoutmôsis III, Amenhotep IV/Akhénaton, Horemheb ou Séthi Ier, nombreux sont les pharaons qui ont écrits des Enseignements destinés à leurs successeurs. Le grand papyrus Harris aurait été rédigé par Ramsès III pour son fils Ramsès IV.

[modifier] Le scribe des Archives royales

Le scribe accroupi (Musée du Louvre)
Le scribe accroupi (Musée du Louvre)

Le scribe Khououiou, qui vivait sous la Ve dynastie, était à la fois « chargé d'affaires du roi », « scribe des Documents royaux » et « directeur des Scribes ». Sous la VIe dynastie, Djâou, dont on a retrouvé la tombe à Abydos, était « scribe des Rouleaux divins », « directeur des scribes royaux » et « prêtre lecteur ».

Sous l'Ancien Empire, le scribe des Archives royales, dont on trouve trace à partir du règne de Néferirkarê (Ve dynastie), est responsable du département des Documents royaux, également appelé le « Double Laboratoire ». À cette institution se rattachent d'autres services d'archives et de bibliothèques. Les compétences du scribe des Archives royales sont étendues. Il coiffe, contrôle et enregistre les actions de toutes les autres institutions. L'ampleur de sa charge souligne, dès les plus hautes époques, l'importance que l'État accorde à l'écrit, c'est le témoin indispensable de tout ce qui constitue la vie d'un pays dont le gouvernement est fondé sur une connaissance précise des personnes, des biens et des situations.

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