Royaume de Kediri

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Kediri ou Daha était un royaume de l'est de Java, dans la région de l'actuelle ville de Kediri.

Les inscriptions sur plaque de cuivre sont une des sources par lesquelles ont connaît l'histoire de Java. On sait qu'en 907 après J.-C., le roi Balitung étend son pouvoir depuis le centre vers l'est de l'île, et que le roi Mpu Sindok transfère définitivement sa capitale dans l'est. On constate ensuite un "silence" entre la dernière inscription de Mpu Sindok, datée de 948, et la première de Java Est, datée de 1021, due à un roi nommé Airlangga (règne 1016-45), fils d'un prince balinais, Udayana.

Le royaume d'Airlangga, Janggala, était constitué par l'arrière-pays au sud-ouest de l'actuelle Surabaya, dans la vallée du Brantas. Une inscription datée de 1041 nous apprend qu'Airlangga a sauvé le royaume d'une "grande catastrophe" en 1016 (cet événement pourrait avoir inspiré le cycle balinais de Calon Arang, dans lequel la sorcière Rangda jette un sort sur le royaume, que sauve ensuite le Barong).

En 1045, Airlangga abdique pour se retirer dans un ermitage, et partage son royaume entre ses deux fils. L'un garde le nom de Janggala, l'autre est Kediri, qui devient le principal royaume de l'est. Ce qu'on connaît des rois de Kediri provient des chartes qu'ils émettent de 1059 à 1205. Ces rois se présentent comme des avatars de Vishnu. Ils maintiennent les liens avec Bali.

D'après le Pararaton ("Livre des rois"), poème épique écrit en moyen-javanais, donc au XVIe siècle, le roi Kertajaya est tué par un certain Ken Arok, aventurier d'origine obscure qui fonde un nouveau royaume, Singasari, à l'est de Kediri en 1222, et prend le nom de règne de Rajasa.

Suit ensuite un autre "silence" de l'épigraphie, jusqu'à une charte, datée de 1264, émise par un souverain de Singasari.

Le nom de Kediri réapparaît avec la révolte en 1292 de son prince, Jayakatwang, contre son suzerain, le roi Kertanegara de Singasari. La répression de cette révolte par le gendre de Kertanegara, Raden Wijaya, qui s'assure l'alliance de troupes sino-mongoles qui ont débarqué pour une expédition punitive envoyée par l'empereur Kubilai Khan contre Singasari, est marquée par le pillage de Kediri par les Sino-Mongols, qui remportent un substantiel butin. Raden Wijaya fonde un nouveau royaume, Majapahit.

Par un curieux retour des choses, il semble que des conflits de succession à la fin du XIVe siècle fassent passer Majapahit sous le contrôle des princes de Kediri en 1478.

Kediri est prise par les troupes du royaume musulman de Demak en 1527.

[modifier] Héritage

Les rois de Kediri n'ont pas laissé beaucoup de monuments. Leurs successeurs de Singasari et Majapahit bâtissaient des temples pour s'attirer les faveurs des clergés bouddhistes et hindouistes.

Pour les obtenir, les rois de Kediri préféraient les retraites monastiques. En revanche, leurs règnes ont produit une littérature, notamment sous formes de kakawin, mot qui provient de kavya, un genre poétique en sanscrit apparu au VIIe siècle dans les cours de l'Inde. Les kakawin étaient des poèmes en strophes de quatre vers au nombre de pieds fixes. On appelle kawi la langue dans laquelle ils ont été écrits, le vieux-javanais.

Parmi les oeuvres créées durant la période de Kediri, on trouve l'Arjunawiwaha ("le mariage d'Arjuna") et le Bharatayuddha (""la guerre des Bharata"), tous deux tirés de la grande épopée indienne du Mahabharata.

Voir la suite : Singasari et Majapahit