Roman-fleuve

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Le terme roman-fleuve apparaît avec Jean-Christophe, l'œuvre de Romain Rolland, qui constitue d'ailleurs le premier véritable roman-fleuve.

Communément, il s'agit d'un vaste roman en plusieurs tomes (souvent plus d'une dizaine). Ils forment un tout, on retrouve en effet les mêmes personnages d'un tome à l'autre, mais peuvent néanmoins se lire séparément. Ils constituent souvent la fresque d'une famille bourgeoise sur un fond d'histoire contemporaine.

Ce sont les années 1930 qui marquent, par la suite, la faveur du roman-fleuve en France, avec notamment :

On peut voir la Comédie humaine de Balzac ou, de façon plus évidente, les Rougon-Macquart de Zola comme des précurseurs du roman-fleuve. Ils en possèdent en effet la forme, mais se définiraient plutôt comme des sagas familiales, ne proposant uniquement qu'un point de vue bourgeois de la société, à la différence des romans-fleuves de l'entre-deux-guerres.

Les Hommes de bonne volonté, de Jules Romains, montre en effet des points de vue totalement divers, du fait notamment de l'unanimisme, mouvement duquel l'auteur se revendique. Cette œuvre gigantesque (la plus importante somme romanesque de la littérature française du XXe siècle, avec 27 volumes et 779 chapitres) met en scène des personnages tout à fait différents socialement. On passe ainsi d'un abbé à un professeur, à un ouvrier, à un député, à un marquis... et même à de grands personnages de l'époque, tels Clemenceau, Jaurès, Joffre ou Briand.

On retrouve également une diversité des points de vue, certes moins marquée mais existant tout de même, dans les Thibault de Roger Martin du Gard. Jacques, le frère d'Antoine Thibault (le protagoniste), possède une vision de la société totalement opposée à celle de son frère et de sa famille, rejetant l'ordre bourgeois.

On peut penser à une opposition similaire des points de vue dans la Chronique des Pasquier, où Ferdinand, en échec professionnel, vit dans la rue. Ce roman montre également une assez grande diversité des milieux sociaux dans la catégorie aisée (milieu des affaires, du théâtre, de la science...).

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