Roger Denux

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Roger Bœufgras dit Roger Denux est un écrivain français né le 6 février 1899 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) et mort au même endroit le 16 août 1992.

Sommaire

[modifier] Biographie

Roger Bœufgras dit Roger Denux est un instituteur et homme de lettres (1899-1992) lié au monde des instituteurs libertaires de la première moitié du XXe siècle. Originaire de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), de tempérament sédentaire, Roger Bœufgras exerce le métier de maître d’école à Cuzy (Saône-et-Loire) de 1923 à 1932, dans le Morvan, avant d’être nommé à Écuisses (Saône-et-Loire) (1932-1955), une bourgade de 2000 habitants, où il résida pendant près de soixante ans. De son côté, Roger Denux, syndicaliste et écrivain, participe à Paris, en 1919, à la fondation d'une revue d'avant-garde : les Primaires qu’il dirige avec René Bonissel de mars ou avril 1928 à mars 1940.

[modifier] Vie professionnelle

En Bourgogne, Roger Bœufgras, discret par nature, mène une existence d’instituteur rural, cultive son jardin, arrose ses salades au quotidien, récolte lui-même ses pommes de terre, se préoccupe de l’avenir de ses élèves. Toutefois, « Un de ces instituteurs, écrit Régis Messac en 1938, plus nombreux qu’on ne pense, qui entretiennent dans ce qu’on appelle d’ordinaire " un trou perdu " une activité intellectuelle que bien des soi-disant " maîtres de la culture " pourraient leur envier. »

[modifier] Activité éditoriale

De 1925 à 1940, à Paris, Roger Bœufgras est Roger Denux. Là, il est directeur de revue, ou plus exactement co-directeur de la revue des Primaires, « revue de culture à l'usage des primaires », vraisemblablement la revue la plus radicale en termes d’analyse et de prise de position politique qu’on puisse trouver, en France, au cours de la décennie qui précède la Seconde Guerre mondiale. Roger Denux signe quelques papiers et publie des comptes-rendus de lecture à la rubrique des livres de vers. Les titres de ses ouvrages, à eux seuls, résument assez bien la personnalité de leur auteur. En 1961, rendant compte de Il pleut sur mon jardin (éditions de la Fenêtre ouverte), Émile Henriot rendra hommage à « ce distributeur du savoir primaire, élémentaire, homme de large culture, qui peut être un bon lecteur et un bon critique ».[1]

[modifier] L'après-guerre

Retraité en 1955, Roger Denux consacre le reste de sa vie à l'écriture. Attaché à la pureté du style, à la rigueur de la forme, aux exigences du vocabulaire, ce serviteur passionné de la langue française, spécialiste de Chateaubriand, fonde en 1968 le prix littéraire du Morvan. Membre de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon (Côte-d'Or), membre de l'Académie du Morvan, membre de la Société Chateaubriand, vice-président de la Société des auteurs de Bourgogne, Roger Denux connaîtra bien des honneurs : lauréat de l'Académie française (1961), prix Albert-Marfant (1975), lauréat de l'Académie de Toulouse (1975 et 1981), chevalier des Arts et des Lettres en 1978, officier de la Légion d'honneur. Son nom a été donné à la bibliothèque municipale d'Écuisses (2004).

[modifier] Œuvres

  • Cendres douloureuses (1921)
  • Sainte odeur de la vie (1924)
  • L'Aube sur les morts (1931)
  • Le Magister (1934)
  • Pour quelques-uns (1937)
  • Le Drame d’enseigner (1944)
  • Ces roses-ci, (1947)
  • Six de mon village (1948)
  • Il pleut sur mon jardin (1960)
  • Le Vin du souvenir (1964)

[modifier] Notes

  1. le Monde, c. mars 1961