Robertiens

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La famille des Robertiens est une famille de la noblesse franque qui tire son nom du prénom que portèrent une majorité de ses membres. Trois membres de la famille accédèrent au trône : Eudes, son frère Robert Ier, et le petit-fils de ce dernier Hugues Capet. Les descendants de ce dernier sont nommés Capétiens.

L'origine de la famille est longtemps resté méconnue. On les a longtemps crus descendants de Childebrand, mais cette théorie est maintenant abandonnée. Des travaux récents ont dégagé un certain nombre d'hypothèses et de quasi-certitudes sur la famille avant Robert le Fort.

Informations historiques et généalogiques parfois hypothétiques.

Certaines informations historiques et généalogiques contenus dans cet article, dû à la rareté des documents relatifs à cet époque. D'autre part les connaissances et les hypothèses sur la noblesse du Haut Moyen Âge évoluent relativement rapidement et le contenu de cet article peut se trouver dépassé par de nouvelles découvertes.

[modifier] Les Robertiens

[modifier] Tableau synoptique (Généalogie)

Les nobles de Thérouanne (hypothèse)
│
├──> Les comtes de Laon (hypothèse)
│
├──> Les comtes du Mans (hypothèse)
│    │
│    └──> Rorgonides (hypothèse)
│
└──> Les comtes de Hesbaye (quasi-certitude)
     │
     ├──> Les comtes de Troyes (hypothèse)
     │
     └──> Les marquis de Neustrie et duc de France (certitude)

[modifier] Les nobles de Thérouanne (hypothèse)

D'un père inconnu, probablement noble de Thérouanne, sont nés trois frères :

Robert, référendaire en 630, maire du palais de Neustrie en 654
Aldebert, qui fut moine
Erlebert, qui fut le père de Saint-Lambert, second abbé de Fontenelle , puis évêque de Lyon en 678.

Ce premier Robert peut être identifié avec un Robert, duc des Alamans en 632.

Un second Robert est cité entre 654 et 677 comme duc en Neustrie et comte palatin du roi Clotaire III. Il serait fils d'Erlebert.

Il a épousé Théodrade, et a eu :

Ragnobert, accusé de complot contre Ebroïn, maire de palais, et exécuté en 678.
Angadrisma, mariée à Ansbert, troisième abbé de Fontenelle et évêque de Rouen de 684 à 692.

Il aurait également eu :

Lambert, 8^e évêque de Liège, de 669 à 705.
Folchaide, mariée à Théodon II, duc agilolfinge de Bavière († 716)

À la génération suivante, on connait plusieurs robertiens qui seraient petit-fils du duc neustrien Robert :

Hervé, comte de Laon
Lambert, comte en Hesbaye
Robert, évêque de Worms en 715
Roger, duc du Mans

Plusieurs évêques font probablement partie de ces premiers Robertiens :

Robert, 32^e évêque de Tours, de 660 à 695.
Saint Rupert de Salzbourg, vivant en 699, évangélisateur de la Bavière, et hôte privilégié de Théodon II, duc de Bavière, et de Folchaide.^[1]

[modifier] Les comtes de Laon (hypothèse)

Hervé ou Hariveus est cité comme comte de Laon entre 680 et 692. Il meurt entre cette seconde date et 696. Selon les toutes dernières hypothèses, il aurait épousé Irmina, une fille d'Hugobert et aurait eu trois enfants :

Rolande, marié à Guy, abbé de Fontenelle, et ancêtre des Widonides
Théodrade, mariée à Heden de Thuringe et mère d'Irmina, abesse de Wurzbourg en 751
un fils anonyme, marié à Bertrade l'ancienne et père de Caribert de Laon et grand-père de Bertrade de Laon, femme de Pépin le Bref.^[2]

[modifier] Les comtes du Mans (hypothèse)

Roger apparaît comme comte du Mans en 710. A la mort d'Herlemond, évêque du Mans, en 724 Roger profite de la vacances du siège épiscopal pour administrer les domaines épiscopaux. Il a eu trois enfants :

Hervé, comte du Mans à la suite de son père
Gauziolène, évêque du Mans, et y mena une vie de grand seigneur
Rotilde, abbesse

Il est possible que les deux familles de comtes du Maine (les Rorgonides et les Hugonides) soient deux branches issues du comte Roger.^[3]

[modifier] Les comtes de Hesbaye et de Wormsgau (quasi-certitude)

Lambert, comte en Hesbaye, cité en 706 et mort en 714, eut au moins trois enfants :

Rotrude (v. 695 † 724), mariée à Charles Martel
Robert I^er, comte de Hesbaye et peut-être de Worms, mort avant 764.
Landrada, marié à Sigramn, comte, et mère de Saint Chrodegand

Robert I^er, comte de Hesbaye en 732, comte en Oberheingau et en Wormsgau, missus en Italie en 741 et comte palatin en 757, mort en 764, épousa vers 730 Williswinthe, fille du comte Adalelm et eut pour enfants :

Ingramn, père de l'impératrice Ermengarde, mariée à Louis Ier le Pieux
Cancor, comte
Thurimbert (v.740,†ap. 770), comte de Hesbaye.

Thurimbert, comte de Hesbaye et de Wormsgau, fut le père de Robert II, comte de Hesbaye et de Wormsgau, qui eut lui-même :

Robert III, comte de Hesbaye et de Wormsgau, mort en 834.

Robert III, comte de Hesbaye et de Wormsgau, épousa Waldrade, fille du comte Adrien, donc nièce d'Hildegarde, femme de Charlemagne, sœur d'Eudes d'Orléans et tante d'Ermentrude d'Orléans, femme de Charles le Chauve. De ce mariage, ils eurent :

quasi-certainement Robert le Fort († 866), marquis de Neustrie.
probablement Eudes († 871), comte de Troyes.
probablement Adalhelm, comte de Laon, conseiller de Louis II le bègue en 877 et père de Gautier, comte de Laon exécuté en 892.

Lors des luttes de pouvoir entre les fils de Louis Ier le Pieux, les fils de Robert III de Hesbaye prirent parti pour Charles le Chauve. Face aux représailles de Lothaire Ier, ils durent quitter leurs domaines rhénans et se réfugier en Francie Occidentale, où Charles le Chauve leur donna des fiefs.^[4]

[modifier] Les comtes de Troyes (hypothèse)

On a longtemps cru que ces comtes de Troyes étaient issus de Guillaume, frère d'Eudes d'Orléans, mais des recherches récentes ont remis cette filiation en question.

Eudes I^er († 871), comte de Troyes (853-858) marié à Wandilmodis, fille d'Aleran, comte de Troyes, et père de :

Eudes II, comte de Troyes (871-876)
Robert Porte-carquois, comte de Troyes (876-886), marié à Gisèle, fille de Louis II le bègue
une fille, mariée à Émenon, comte de Poitiers^[5]

[modifier] Les marquis de Neustrie et duc de France (certitudes)

Comme il est dit précédemment, c'est en soutenant Charles le Chauve que Robert le Fort, s'installa en Francie Occidentale. Dès 852, il est abbé laïc de Marmoutier, puis en 853 comte de Tours, de Blois et d'Anjou. En 858, Charles le Chauve ayant donné le Maine à son fils Louis le bègue, il se révolte, et ne se soumet qu'en 861, recevant en échange le marquisat de Neustrie. Il est tué en 866 en luttant contre les Vikings, lors de la Bataille de Brissarthe. Ses deux fils Eudes et Robert étant trop jeunes pour lui succéder, tous ses honneurs furent confiés à un parent de sa femme, Hugues l'Abbé. Eudes, devenu adulte ne put obtenir l'héritage paternel avant la mort d'Hugues l'Abbé et le comté de Paris lui fut confié en attendant. C'est là qu'il fit la preuve de sa vaillance, en repoussant une attaque viking et qu'il devint marquis de Neustrie. A la mort de Charles le Gros, l'héritier carolingien, Charles le simple, n'était encore qu'un enfant et Eudes fut élu roi de France, confiant ses honneurs à son frère Robert. A la mort d'Eudes, ce fut Charles le Simple qui fut élu roi de France, et Robert fut le second personnage du royaume. Il se révolta en 920 et se proclama roi de France, mais mourut peu après.

Son héritier Hugues le Grand, n'ayant pas de fils ou frère apte à recevoir ses charges, déclina la couronne, la laissant à son beau-frère Raoul de Bourgogne, roi de 923 à 936, puis au fils de Charles le Simple, Louis IV d'Outremer. Il mourut en 956, deux ans après Louis IV, tous deux laissant des fils mineurs et dont le tuteur fut leur oncle Brunon, archevêque de Cologne et frère d'Othon I^er.

Hugues Capet, le fils d'Hugues le Grand, fut comme son père le second personnage du royaume. À la mort du carolingien Louis V, en 987, il fut élu roi de France. Ses descendants furent les Capétiens.

Durant leur ascension, les Robertiens tentèrent de s'étendre dans le Poitou et la Bourgogne. Ils perdirent la Normandie, donnée aux Vikings par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, échouèrent au Poitou, mais des frères d'Hugues Capet réussirent à se maintenir en Bourgogne.^[6]