Robert III d'Artois

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Statue de Robert d'Artois à Versailles
Statue de Robert d'Artois à Versailles

Robert III d’Artois, né en 1287, seigneur de Domfront, reçoit en 1310 le comté de Beaumont-le-Roger en dédommagement du comté d’Artois auquel il prétendait justement.

Il est le fils du Capétien Philippe d’Artois, seigneur de Conches-en-Ouche, et de la Capétienne Blanche, fille du duc Jean II de Bretagne.

Il n'a que onze ans quand survient, le 11 septembre 1298, la mort de son père Philippe d’Artois suite aux blessures qu'il a reçues à la bataille de Furnes le 20 août 1297 contre les Flamands. La disparition précoce de son père sera une des causes indirectes de sa mise à l'écart de la succession du comté d’Artois.

Après la mort de son grand-père Robert II d'Artois à la bataille de Courtrai en 1302, c’est la fille de ce dernier, Mahaut, qui prend possession de l’héritage en tant qu'héritière directe. À ce moment-là, le jeune Robert III ne peut songer à faire valoir une représentation des droits de son père qu’ignore la coutume d’Artois.

Il s’oppose cependant très vite à sa tante, prend la tête d'un mouvement féodal en 1316, intente deux procès à Mahaut devant la Cour des pairs (1309 et 1318) et les perd.

La rancœur et les intrigues entre Mahaut (appelée parfois Mathilde) et Robert vont émailler toute une période de querelles entre la France et l’Angleterre, précédant la guerre de Cent Ans.

Marié à Jeanne de Valois, sœur du roi de France Philippe VI, il a une certaine influence au conseil royal.

L’exemple de la succession de Flandre le conduit à engager une nouvelle action judiciaire, pour laquelle il a le tort d’invoquer la volonté de son père, attestée par un faux fabriqué de toutes pièces par Jeanne de Divion.

Après la mort de Mahaut en 1329, le roi de France prend le comté sous sa garde. La mise en évidence du faux fait perdre à Robert son procès ; Jeanne de Divion est condamnée au bûcher, et Robert dépossédé de tous ses biens (1331) et banni en 1332. En 1331, son épouse Jeanne de Valois est emprisonnée à Château-Gaillard avec ses trois fils après le bannissement de son époux, qui trouve refuge dans un premier temps chez le duc de Brabant.

Définitivement dépossédé, sous la menace de la justice royale, c’est plein de rancœur qu’il fuit la France. Exilé en Flandre, puis au Brabant en 1331 et même à Avignon, il trouve finalement refuge en Angleterre en décembre 1336[1], où il incite Édouard III à reconquérir l'héritage du trône de France et à déclencher pour cela la guerre de Cent Ans. Il fournit beaucoup de renseignements sur la Cour de France.

Servant dans l’armée anglaise, il est mortellement blessé sous les remparts de Vannes au début de la guerre de Succession de Bretagne et meurt en 1342.

Il fut inhumé en la cathédrale Saint-Paul de Londres.

Maurice Druon en fait le personnage principal (le « héros », pourrait-on dire) de la suite de romans historiques Les Rois maudits.

De son mariage avec Jeanne de Valois, fille de Charles de Valois et de Catherine de Courtenay, il avait eu :

  • Catherine (1318-1368)
  • Louis (1320-1329)
  • Jean (1321-1387), comte d’Eu
  • Jeanne (1323-1324)
  • Jacques (1325-ap. 1347)
  • Robert (1326-ap. 1347)
  • Charles (1328-1385), comte de Pézenas

[modifier] A voir ...

Les Rois Maudits, série télévisée adaptée des romans de Maurice Druon et adaptée en télé-film par Claude Barma (1972), dans laquelle Robert d'Artois est (remarquablement) bien interprêté par Jean Piat (ou bien la dernière version, réalisée en 2005, avec Philippe Torreton dans le même rôle)

[modifier] Notes et références

  1. André Castelot et Alain Decaux Histoire de la France et des Français au jour le jour, volume 3 : 1270 à 1408, partie 2, page 34.