Robert Filliou

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Robert Filliou (Sauve, 1926 - Les Eyzies de Tayac, 1987), artiste "global" poète, membre du mouvement Fluxus. Son œuvre, drôle et humaniste, s'inspire beaucoup de la philosophie zen. Il est le père du « principe d'équivalence » entre le « bien fait », le « mal fait » et le « pas fait ».

« L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art »

Sommaire

[modifier] Biographie

Tour à tour résistant, manœuvre pour la Société Coca-Cola à Los Angeles, diplômé d’économie à l’Université de Californie à Los Angeles et fonctionnaire de l’ONU en Corée, Robert Filliou élabore une œuvre ambitionnant d’abolir les frontières entre l’art et la vie. À partir de 1960, proche de Daniel Spoerri, il développe une activité de poète, considérant que le langage et les mots constituent le matériau premier de l’artiste.

En 1961, il montre à la galerie Addi Köpcke de Copenhague ses premiers poèmes transcrits au pastel sur papier d’emballage et interprète un poème de 53 kilos (publié par la revue Phantomas, Bruxelles, 1964).

Les Poèmes en suspense, de la même période (L’Homme est solitaire, 1961), participent du Principe d’Économie Poétique, conçu par Filliou comme une théorie des implications sociales de l’art.

De cette époque datent également les Long poèmes à finir chez soi, ainsi que le poème action Kabou’inema, où l’élément sonore est fourni par la traduction en japonais des noms de quelques célébrités. Ce dernier sera réalisé en public par Emmett Williams, Jean-Loup Philippe et Robert Filliou lui-même.

En 1962, il rencontre George Brecht, Ben, Yves Klein, La Monte Young, Bernard Heidsieck, à la manifestation organisée par P.-A. Gette, à la Konsthall de Lunds : Fluxus La Cédille qui sourit Art Total Poésie Action.

Cette même année, il interprète avec Addi Köpcke, au Domaine Poétique organisé par Jean-Clarence Lambert, le poème action Le Père Lachaise N° 1.

Entre 1965 et 1968, il ouvre à Villefranche-sur-Mer, en compagnie de George Brecht, "La Cédille qui sourit", une non-boutique conçue comme un centre international de création permanente. Y sont nées des idées de films et de poèmes visuels, d’acheminement de poèmes en petite vitesse (imaginées dès 1961), et de Telefon-poems (avec Dick Higgins).

En 1967, installé à Düsseldorf, où il rejoint Spoerri et Dieter Roth, il rédige un livre d’enseignement en collaboration avec Joseph Beuys, George Brecht, John Cage et Allan Kaprow : Teaching and Learning as performing Arts.

Pensée comme un jeu, son œuvre s’articule autour de trios concepts — création permanente, réseau éternel et fête permanente — qui trouvent un prolongement dans la fondation d’une République géniale, pour le développement du génie humain, et du Poïpoïdrome (1963) avec Joachim Pfeufer.

Filliou appartient à cette catégorie d’artistes qui, de Roussel à Duchamp et de Schwitters à Cage, envisagent leur œuvre comme un travail sur le langage, les mots, les sons, les images, afin de remettre en question les fondements mêmes de la création. De nos jours, des artistes continuent à transmettre cette perception de l'art, tel René Riou, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts de Toulouse et fils spirituel de Robert Filiou. Son atelier est visible au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg.

[modifier] Aphorisme

Une phrase résume bien la pensée de Robert Filliou : "L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art."

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes

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