Robert Campin

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L'annonce faite à Marie
L'annonce faite à Marie

Robert Campin, dit le «Maître de Flémalle», (vers 1378-1445) est un peintre flamand[1] né à Valenciennes (Comté de Hainaut).

Sommaire

[modifier] Biographie

Issu d'une famille de Valenciennes (Comté de Hainaut), il fait une partie de son apprentissage à Dijon. Sa première apparition en tant que peintre se situe à Tournai où plusieurs acquisitions immobilières sont à son nom, ce qui dénote une certaine réussite matérielle. Entre 1418 et 1432, il devient chef d'atelier à Tournai et a comme élève Rogier van der Weyden à partir de 1427 et Jacques Daret[2]. Il y rencontre probablement Jan van Eyck durant ses visites dans cette ville. Il va par la suite s'engager intellectuellement du côté des Français contre les pro-Bourguignons, ce qui lui occasionne plusieurs condamnations en justice.

[modifier] Ses œuvres

L'analyse de son œuvre est rendue excessivement difficile par l'absence totale de tableau signé de son nom et par la notion de travail d'atelier : l'artiste commence une peinture qui est achevée par ses élèves et n'hésite pas à en faire des copies de sa main ou par d'autres personnes. De plus, Robert Campin est le peintre qui paraît être le plus prompt à avoir été Maître de Flémalle, cependant la véritable identité reste pour le moins assez obscure. En effet beaucoup d'autres artistes de l'époque auraient pu incarner ce mystérieux personnage. L'attribution est donc sujette à caution et repose sur des arguments chronologiques (un seul tableau est daté), géographiques et stylistiques.

Campin reste cependant le grand précurseur de la peinture de la renaissance flamande où apparaissent des représentations réalistes et non plus symboliques de personnages, de décors ou d'objets. L'irruption de la vie réelle dans des œuvres à thématique sacrée n'est pas totalement neuve pour l'époque, mais fut traitée d'une manière particulièrement détaillée par le maître: sages-femmes dans la nativité du musée de Dijon, intérieur bourgeois dans la vierge à la cheminée (musée de l'Ermitage) ou dans le triptyque de l'annonciation conservé à New York.

Ce « réalisme » entraîne progressivement la disparition de certains symboles religieux : fonds dorés ou auréole et on passe successivement d'une nativité sur une « scène qu'aucun spectateur n'aurait pu jamais voir » à une annonciation « dans un espace théoriquement visible et néanmoins assez abstrait », enfin, à une Sainte Barbe « dont chacun d'entre nous pourrait s'imaginer en spectateur » (Tzvetan Todorov).

Il fit un certain nombre de portraits (dont deux sont visibles à la National Gallery à Londres), figés de trois-quart, les visages remplissant l'essentiel du cadre, et qui sont les premiers à prendre en modèle des notables locaux, témoins de « l'irruption triomphante de l'individu » (Tzvetan Todorov).

[modifier] Bibliographie

  • H. Installé : Le triptique Merode: Evocation mnémonique d'une famille de marchands colonais, réfugiée à Malines dans Handelingen van de Koninklijke Kring voor Oudheidkunde, Letteren en Kunst van Mechelen , 1992, , nr. 1 , pp. 55-154
  • A Chatelet : Robert Campin, le maître de Flémalle
  • Tzvetan Todorov : Éloge de l'individu, essai sur la peinture flamande de la Renaissance.

[modifier] Notes et références

  1. Dictionnaire Le Petit Robert 2
  2. Dictionnaire Le Petit Robert 2

[modifier] Liens externes

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