Risque systémique

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En finance, le risque systémique est la probabilité d'occurrence d'un dysfonctionnement paralysant l'ensemble du système financier dans une vaste zone ou dans le monde entier, par le biais des engagements croisés, première étape avant des faillites en chaîne. Cela conduirait à un effondrement du système financier mondial. Il s’oppose au risque non-systémique, qui décrit les risques apparaissant lorsque l'économie mondiale doit faire face à un évènement extérieur majeur (tel qu'une guerre).

Sommaire

[modifier] Secteur bancaire

Les banques détiennent suffisamment de capital pour absorber le risque de crédit, le risque de marché et les risques opérationnels. Suite au développement récent des marchés de produits dérivés, on observe que les banques ont plus souvent tendance à vendre leurs risques de crédit. C'est ce que l'on appelle la titrisation.

[modifier] Un risque difficilement assurable

Dans le domaine assurantiel, il est difficile d'obtenir une protection financière contre le risque systémique, tout simplement parce qu'il est difficile de trouver une contre-partie désireuse d'accepter ce risque. Ainsi, les assureurs refusent de délivrer des assurances protégeant les individus et les habitations contre le risque d'une guerre nucléaire, parce que si une telle situation devait arriver, l'assureur ne pourrait faire face financièrement.

L'autre difficulté à laquelle les assureurs doivent faire face est celle de l'évaluation du risque, beaucoup plus difficile que dans le cas du risque systématique. Il est très difficile de se procurer des données sur le risque systémique. Si une banque se déclare en faillite et vend tous ses actifs, la chute du prix des actifs peut introduire des problèmes de liquidité chez les autres banques, conduisant à un mouvement de panique général.

[modifier] Pas de diversification possible

Ce risque peut être atténué de quatre manière principales en l'évitant, en le réduisant, en le retenant ou en le transférant.

Le risque systémique est un risque qui ne peut être réduit en le diversifiant. C'est pour cela qu'il est parfois appelé risque non diversifiable. Les acteurs des marchés financiers (tels que les hedge funds, ou fonds spéculatifs) peuvent eux-même être à la source d'une augmentation du risque systémique, et transférer ce risque vers eux peut, paradoxalement, augmenter le risque systémique.

L'une des principales raisons de la régulation des marchés financiers est justement de réduire le risque systémique. Seules les banques centrales, dans leur rôle de prêteur de dernier ressort, sont à même d'y remédier quand il se matérialise.

[modifier] Crises ayant comporté un risque systémique important

Icône de détail Article détaillé : Crises monétaires et financières.

Depuis 1973, les crises ayant comporté un risque important pour la pérennité du système financier ont été nombreuses. La crise pétrolière de 1973 qui a entraîné une forte inflation, laquelle s'est répercutée sur l'ensemble de l'économie. En 1974, a lieu la faillite de la banque Herstatt. La crise pétrolière de 1979 provoque un nouveau renchérissement des prix du pétrole. En 1982, la crise de la dette bancaire des PVD secoue le système bancaire international. En 1987, le krach du marché des taux d'intérêt est suivi de celui des actions. La crise économique mexicaine de 1994 fait suite a des années de gabegie de la manne pétrolière dans ce pays. Autre pays pétrolier, la Russie connait la crise financière russe de 1998. La fuite vers la qualité qui a suivi provoque la quasi-faillite du hedge fund Long Term Capital Management. En 2001, les attentats du 11 septembre 2001, en partie parce qu'ils ont lieu au cœur du système financier américain, envoie des secousses de par le monde. En 2007 : la crise des subprimes qui a trouvé son origine aux États-Unis, s'est traduite par une défiance sur les marchés, et plus pratiquement, une crise de liquidité.

[modifier] Voir aussi