Richard FitzGilbert de Clare

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Le mariage d'Aoife et Strongbow (1854) par Daniel Maclise .
Le mariage d'Aoife et Strongbow (1854) par Daniel Maclise .

Richard FitzGilbert de Clare[1] dit Strongbow[2] (Arc-Fort) (1130 – 20 avril 1176, Dublin), 2e comte de Pembroke, lord de Netherwent (Galles du sud) et de Leinster (Irlande), seigneur de Bienfaite et d'Orbec (Normandie), fut un noble anglo-normand et cambro-normand, qui débuta la conquête normande de l'Irlande.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Héritage

Il était le petit-fils de Richard Fitz Gilbert, lord de Clare, et le fils de Gilbert de Clare († 1148 ou 1149), 1er comte de Pembroke, et d'Isabelle de Beaumont, fille du comte Robert Ier de Meulan, 1er comte de Leicester, et d'Isabelle de Vermandois. Il descendait donc de lignées prestigieuses.

Il hérita des possessions de son père en Galles du sud en 1148. Il fut loyal au roi Étienne d'Angleterre dans la guerre civile qui marqua tout le règne d'Étienne. Ce soutien lui coûta son comté de Pembroke à l'accession au trône d'Henri II en 1154. De même que de nombreux nobles déshérités, il était alors ouvert à toute proposition lui permettant de faire fortune, et l'Irlande lui en offrit l'opportunité.

[modifier] Irlande

En 1168, Dermot MacMurrough, roi de Leinster, est chassé de son royaume par le roi suprême d'Irlande Ruaidri O'Connor. Il vient en Angleterre solliciter l'aide d'Henri II. Depuis le début de son règne, ce dernier était pressé par les ecclésiastiques d'Angleterre d'envisager l'extension de sa domination sur le Royaume d'Irlande. La sollicitation de Dermot MacMurrough arrive donc à point nommé, et Henri II lui donne l'autorisation de recruter des Normands.

MacMurrough engage plusieurs lords des marches galloises, dont Robert FitzStephen et son demi-frère Maurice FitzGerald. Une armée est formée, composée notamment d'archers gallois. Menée par Maurice FitzGerald, elle prend Wexford et reconquiert le Leinster.

L'efficacité de l'armée anglo-normande s'explique par l'utilisation de techniques alors inconnues en Irlande, telles que la construction de mottes castrales, et les attaques coordonnées de la cavalerie, de l'infanterie et des archers.

MacMurrough conclut un traité de paix en 1169 avec le roi suprême d'Irlande Ruaidri O'Connor[3]. Mais devenu confiant, et cherchant probablement à conquérir le trône suprême pour lui-même, il s'attache les services de Strongbow en lui promettant la main de sa fille Aiofe, et une possible succession sur le trône de Leinster.

Clare envoie donc Raymond le Gros sécuriser une tête de pont en Irlande, en mai 1170, puis débarque en août avec environ un millier d'hommes[3]. Leur armée prend Waterford peu après. C'est à Waterford que MacMurrough donne sa fille en mariage à Strongbow.

Les deux armées cambro-normandes se rejoignent et se dirigent vers Dublin. La ville tombe en septembre 1170[3]. Au moment de la mort de Dermot MacMurrough en mai 1171, sa main-mise sur le Leinster était restaurée. Strongbow ayant épousé sa fille en 1170, revendique logiquement le trône. Henri II, se rendant alors compte que ses barons pourraient devenir très puissants et indépendants, est poussé à réagir.

La mort de MacMurrough est le signal de départ d'un soulèvement général des Irlandais. Waterford est reprise, Dublin est assiégée en juillet et août 1171. Mais l'armée de Ruaidri O'Connor, pourtant bien supérieure en nombre, est mise en déroute par la supériorité au combat des Normands[3].

En octobre, Henri II débarque avec une grande armée, et Strongbow n'a pas d'autre choix que de lui obéir. Il lui rend hommage pour ses terres irlandaises, et est confirmé dans son contrôle du Leinster. Le roi retient néanmoins les villes de Wexford, Waterford et Dublin pour lui, et désigne Hugues de Lacy comme justicier d'Irlande (c'est-à-dire comme représentant royal). Il lui donne le comté de Meath.

De 1173 à 1176, Strongbow semble agir comme un vice-roi d'Irlande, bien que Hugues de Lacy soit toujours là. Ensemble ils réduisent et pacifient la résistance irlandaise, et ce n'est pas avant 1175 qu'ils peuvent partager les terres entre leurs principaux vassaux. À sa mort en 1176, le Leinster revient à la couronne d'Angleterre.

Il laisse un héritier, Gilbert, qui meurt mineur, et une fille, Isabelle, qu'Henri II donne en mariage à Guillaume le Maréchal, avec les terres et les titres de son père. La branche cadette de la famille s'éteint alors.

Il est parfois considéré qu'il aurait été fait comte de Buckingham en 1164, ce qui semble assez peu probable, du fait de ses relations avec Henri II.

[modifier] Mariage et descendance

Il épousa Aoife (Eve) de Leinster († après 1189), fille de Dermot MacMurrough, le 26 août 1171 à Waterford. Elle était appelée comtesse d'Irlande en 1185, puis comtesse de Striguil en 1186.

Ils eurent deux enfants :

  • Isabelle de Clare (après 1172-1220), dite la pucelle de Striguil, épousa Guillaume le Maréchal en 1189, qui par sa femme obtint le titre de comte de Pembroke ;
  • Gilbert de Striguil (1173-1185), qui mourut avant d'être investi du titre de comte hérité de son père.

Il eut aussi 2 enfants illégitimes :

  • une fille non nommée, qui épousa (1171) Robert de Quency, constable de Leinster;
  • Aline, qui épousa (1174) William FitzMaurice, baron de Naas.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Il est le troisième Richard FitzGilbert de la famille de Clare
  2. Probablement d'après un jeu de mot sur l'un de ses titres, lord de Striguil (aujourd'hui Chepstow dans le Pays de Galles).
  3. abcd Ireland's History in Maps par Dennis Walch

[modifier] Sources