Rhizosphère

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La rhizosphère est la région du sol directement formée et influencée par les racines et les micro-organismes associés. C'est un lieu d'intenses échanges entre le végétal et le substrat minéral, qui peut être affecté par le tassement du sol, un ennoiement durable, sa salinisation, son eutrophisation ou la pollution, ou encore par des phénomènes d'aridification.

La rhizosphère est riche en micro-organismes, et notamment en bactéries (PGPR) et champignons microscopiques qui se nourrissent des cellules et de substances rejetées par la plante dans un processus appelé rhizodéposition, incluant une grande quantité de protéines, sucres et autres sécrétions racinaires. De nombreuses symbioses et synergies sont observées entre plantes, bactéries et virus du sol, dopant l'activité biologique du sol : Dans cette zone parfois réduite à quelques centimètres d'épaisseur sous les pelouses, mais plus épaisses dans les forêts tempérées, jusqu'à 30 % de la biomasse photosynthétisée est rapidement réoxydée en CO2. La rhizosphère reçoit une partie de l'évapotranspiration de la plante (Une plante transpire chaque jour plus de 5 fois sa biomasse, soit près de 500 fois sa biomasse chaque année, jouant par exemple un rôle dans la dissolution de près de 30 % du calcaire du substrat ; il faudrait déverser 500 litres d'acide chloridrique concentré sur chaque mètre cube de sol pour avoir un équivalent purement chimique ![1]

Les protozoaires et nématodes qui se nourrissent des bactéries sont aussi concentrés autour des racines. Ainsi, la plupart du cycle des nutriments et de la suppression des maladies se déroule dans la zone immédiatement adjacente aux racines[2], ce qui la rend essentielle pour la phytoremédiation, notamment par la mycorrhizosphère.

L’activité microbienne dans la rhizosphère est régie :

  • par des facteurs de l’environnement climatique, notamment humidité de l’air, température, radiation solaire, teneur en CO2,
  • par des facteurs de l’environnement édaphique, notamment : teneur du sol en eau et en oxygène, température du sol, teneur du sol en éléments assimilables par les plantes, présence de composés phytotoxiques.[3]

[modifier] Etymologie

Le mot "Rhizosphère" a été introduit en 1904 par Lorenz Hiltner, bactériologiste pour les sols et professeur d'agronomie au collège Technique de Munich[4]. “Rhizo” vient du grec “rhiza,” signifiant “racine”. “Sphère” est le champ d'action ou d'influence, ici l'environnement naturel. On l'a aussi appelée la moitié cachée de la moitié cachée[5].

[modifier] Notes et références

  1. Hinsinger, P.;Jaillard, B.;Arvieu, J.C. 1996, INRA, Département de Science du sol; Paris ;Le sol, un patrimoine menacé, le point scientifique
  2. [1] Elaine R. Ingham, The Soil Food Web. National Ressources Conservation Service.
  3. [2] Y. Dommergues, Mycorrhizes et fixation d’azote. O.R.S.T.O.M. avril 1978
  4. [3]G.R. Gobran, W.W. Wenzel, E. Lombi, Trace Elements in the Rhizosphere. CRC Press 2001. Cité dans "Microbial Health of the Rhizosphere" (Researcher: Nikol Heckathorn ; Writer: Laura Reinhold ; Programmer: Tiffany White) [4]
  5. Bowen et Roriva, 1991

[modifier] Voir aussi