Reting Rinpoché

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Reting Rinpoché est le titre du lama principal du monastère de Reting, ancien siège de l’école kadampa devenu monastère gelugpa, situé au Tibet central, dans la vallée Reting Tsampo au nord de Lhassa. La fonction se transmet par réincarnation. Les Reting Rinpoche ont parfois aidé à reconnaître le nouveau Dalaï Lama. Ce fut le cas du 5e, et c’est peut-être la raison pour laquelle les autorités chinoises ont voulu désigner elles-même le 7e Reting Rinpoché.

Le 1e Reting Rinpoché, Jigten Ngawang Chokten, fut l'enseignant en lettres classiques du 7e Dalaï Lama ; le 4e Reting, Ngawang Lobsang, fut l'enseignant en lettres classiques du 9e Panchen Lama.

Sommaire

[modifier] Le 5e Reting Rinpoché

Thupten Jampel Tishey Gyantsen (1911-1947), habituellement appelé Gyaltsap (Gyetsap) Rinpoché, est né à Dagpo de parents de condition modeste. Dès son jeune âge, il montre des signes de sagesse et est identifié comme le 5e incarnation du Reting Rinpoché. Il étudie au monastère de Séra où il obtient le degré de Geshe. Sous un extérieur frêle et doux, il cache une détermination considérable. En 1934, après la mort du 13e Dalaï Lama, il est nommé régent, conformement aux souhaits du défunt Dalaï Lama. En 1935, il se rend en compagnie de différents dignitaires sur les rives du lac sacré de Lhamo-Latso, le lac des visions, non loin du monastère Chokhorgyal, à la recherche des signes de la réincarnation du Dalaï Lama. Reting Rinpoché voit à la surface de l’eau trois syllabes : Ah, Ka et Ma. Il voit aussi apparaître un monastère aux toits de tuiles dorées et vertes ainsi qu’une petite ferme aux ardoises bleu turquoise. Deux ans plus tard, Kwetsang Rinpoché découvrira au nord-est de la province de l'Amdo le monastère de Kumbum avec ses toitures dorées et vertes, puis un peu plus loin, dans un hameau voisin à Taktser, une ferme couverte de tuiles turquoises. Ces deux bâtiments correspondent à la vision.

En 1936, Reting Rinpoché exprime par 2 fois le désir de démissionner du bureau de régent mais il lui est demandé de rester. Il accepte et ne partira qu’après que la re-incarnation du Dalai Lama aura été découverte. En 1936, il visite Samye afin d'exécuter la cérémonie de consécration à la ré-ouverture du monastère après des réparations importantes. Il souhaite visiter l'Inde en pèlerinage. Néanmoins, il est accusé de conspiration et de tentative d’assassinat contre un autre régent, Taktra Rinpoché. Il est enfermé dans la prison de Sharchen chog à Lhassa où il meurt le 8 mai 1947. Selon certaines sources,[1] sa mort pourrait ne pas être naturelle car un des officiers chargés de le surveiller, Lungshar Orgyen Namdol, avait un grief contre lui, Reting Rinpoché ayant jadis fait condamner son père. Par ailleurs, certains gelugpa "sectaires" comme Dzemey Tulku attribuent ses mésaventures au fait qu’il se serait éloigné de la tradition kadampa en s’intéressant à des pratiques nyingmapa comme le dzogchen.

[modifier] Le 6e Reting Rinpoché

Tenzin Jigme (1948-1997), né à Lhassa, est identifié comme réincarnation du 5e Reting Rinpoché en 1951. Il est intronisé au monastère de Reting en 1955. Il est le premier personnage religieux à occuper un poste au Comité du Tibet de l'Association des bouddhistes de Chine en 1956 à l'âge de 8 ans. Pourtant, il est persécuté pendant la révolution culturelle (1966-1976) où il subit des séances de "dénonciations publiques" et est emprisonné pendant un an. Réhabilité à la fin des années 70, il est nommé à divers postes officiels. Comme le 10e Panchen Lama, il se marie et mène une vie laïque. Il est décède le 13 février 1997.

[modifier] Controverse concernant le 7e Reting Rinpoche

Après le décès du 6e Réting Rinpoché, les autorités chinoises séléctionnent une vingtaine d'enfants et choisissent Soinam Puncog, (Sonam Phuntsok en tibétain), né dans la région de Lhari le 13 octobre 1997. Il est 'reconnu' 7e Reting Rinpoché par les autorités chinoises en 2000, juste après l'évasion du 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje. Pékin espère l'utiliser pour la reconnaissance du futur Dalaï Lama, tout comme le 5e Reting Rinpoche avait participé à la reconnaissance de l'actuel Dalaï Lama. "La Chine s'efforce par tous les moyens possibles d'accroître son contrôle sur les activités religieuses au Tibet et notamment sur les réincarnations" a commenté à ce propos Richard Oppenheimer, du Tibet Information Network (Londres).

A Dharamsala, le gouvernement tibétain en exil a indiqué en 2000 que Reting Rinpoché ne s'était pas encore réincarné. Selon Tashi Wangdi, ministre des affaires religieuses et culturelles : "Le système de réincarnation est unique au bouddhisme tibétain et il y a une procédure établie qui n'a pas été suivie dans ce cas". Il a ajouté qu'il s'agissait d'une "nomination politique", et expliqué que "Si quelqu'un est nommé politiquement, il n'aura aucune influence sur le peuple car celui-ci ne l'acceptera pas. C'est un exercice inutile. Le choix d'une réincarnation doit être fait avec l'approbation finale des lamas de haut rang, et dans le cas d'importants lamas tel que celui-là, par Sa Sainteté le Dalaï Lama".

[modifier] Références

  1. Notice biographique de Lungshar Kusho, père de Lungshar Orgyen Namdol ; Biographie du 5e Reting Rinpoche

[modifier] Voir aussi

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