Représentations d'Antinoüs

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Les représentations artistiques d'Antinoüs, le jeune amant de l'empereur Hadrien, se sont multipliées après sa mort par noyade dans le Nil, en 130. La plupart sont des statues, identifiables par les traits spécifiques du garçon et son attitude : tête tournée et penchée, yeux tournés vers le bas. La villa Hadriana est la source principale de ces représentations.

Sommaire

[modifier] Identification des traits

Si la beauté d'Antinoüs a peut-être été idéalisée, des traits communs à l'ensemble des statues qui le représentent reflètent sans doute le modèle original. Les portraits d'Antinoüs se caractérisent par une chevelure aux mèches irrégulières et drues, qui s'arrête souvent à la base de la nuque. Les yeux sont grands, soulignés par des sourcils marqués et arqués. L'expression du visage est souvent mélancolique, avec les yeux penchés vers le bas. Les joues et le cou pleins soulignent le jeune âge d'Antinoüs.

[modifier] Représentations divinisées

Bas-relief d'Antinoüs
Bas-relief d'Antinoüs

Antinoüs est souvent représenté avec les attributs d'autres dieux. L'Antinoüs colossal du Vatican lui donne les attributs de Dionysos : thyrse, ciste mystique (aux pieds du dieu), couronne de lierre et de pommes de pin, bandelettes dans la chevelure. Une autre interprétation est celle d'Osiris : la pomme de pin au sommet de la couronne peut aussi être considérée comme un uræus. Or Antinoüs a été divinisé par les Égyptiens comme une figure osirienne, en raison de sa noyade dans le Nil.

Cette identification est plus poussée dans le buste d'Antinoüs (musée du Louvre) portant l'uræus et le némès, attributs caractéristiques de pharaons, qui le séparent du reste des mortels.

Le bas-relief du palais Massimo alle Terme reprend l'identification en Dionysos, cette fois dans son rôle de dieu de la vigne : acompagné par un chien, familier du dieu, Antinoüs porte la serpe utilisée par les vendangeurs pour la récolte, dans un mouvement pour trancher une grappe. À ses pieds, une colonne porte une pomme de pin.

Antinoüs est encore parfois représentée en Aristée, divinité des jardins et domestiqueur des abeilles (Ma 578, musée du Louvre).

[modifier] Problèmes d'interprétation

Antinoüs Albani
Antinoüs Albani

L'Antinoüs Albani se trouve dans la salle du gladiateur du Palais neuf (musées capitolins, Rome). Il tire son nom de son premier acheteur moderne connu, le cardinal Albani, qui en fit l'acquisition en 1733 sous le nom « Antinoüs provenant de la villa Hadriana ». Elle fut ensuite achetée par le pape Clément XII pour le musée pontifical du palais du Vatican, actuel musée Pio-Clementino.

Le jeune homme tient dans sa main droite le bâton du héraut (actuellement mutilé), attribut d'Hermès (cf. caducée). En revanche, l'identification avec l'amant d'Hadrien a parfois été discutée. Les traits du jeune homme, cependant, sont conformes avec les autres représentations certaines d'Antinoüs ; la tête tournée et les yeux regardant vers le bas sont également des caractéristiques. Enfin, la provenance (villa Hadriana) de la statue achève de constituer un faisceau d'indices.

La statue originale est généralement attribuée à Praxitèle, Euphranor ou Polyclète. Hadrien aurait fait copier la statue avec les traits de son favori.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Guide des musées et de la cité du Vatican, Direction des monuments, musées et galeries pontificales, 1993
  • Les Musées capitolins, Electa, 2000
  • La Villa d'Hadrien, Electa, 2000

[modifier] Liens externes

  1. Michèle Goslar, Antinoüs, de la pierre à l'écriture de « Mémoires d'Hadrien », article dans la revue Bon à tirer, février 2006
  2. Musée virtuel : les portraits d'Antinoüs
  3. Antinoüs Homepage
  4. Antinoüs Forum