Rassemblement national des prisonniers de guerre

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Le Rassemblement national des prisonniers de guerre est un réseau de résistance français fondé au début de 1943, dans les premiers jours de février selon l'historien Christophe Lewin.

Dès 1942, Maurice Pinot, commissaire du Régime de Vichy au reclassement des prisonniers de guerre, maréchaliste mais hostile à la collaboration et peu enthousiaste face à la Révolution nationale, encourage la fabrication de faux papiers pour favoriser des évasions. En juin et juillet de cette année, deux réunions ont lieu au château de Montmaur, les subordonnés de Maurice Pinot penchant comme lui vers la dissidence, comme Marcel Barrois, Antoine Mauduit et François Mitterrand.

En novembre et décembre 1942, des amis de François Mitterrand rentrés de captivité rejoignent le réseau en cours de formation : Jean Munier, Bernard Finifter et Roger-Patrice Pelat. Pierre Bénouville, autre ami de F. Mitterrand, aide le réseau Mitterrand-Pinot sans y adhérer.

En janvier 1943, Pierre Laval exige le départ de Maurice Pinot, devenu beaucoup trop encombrant. Ses amis du commissariat aux prisonniers de guerre démissionnent en signe de protestation.

Lors de la réunion constitutive, qui a lieu peu après dans la Creuse, une direction collégiale se forme, avec Marcel Barrois, Jacques Bénet, Jacques de Montjoie, Pol Pilven, Maurice Pinot et, le plus actif de tous, François Mitterrand. Ce dernier se lie à l'Organisation de résistance de l'armée dès janvier-février, puis à Combat en mars (suite à sa rencontre avec Henri Frenay et Bertie Albrecht). Les deux mouvements financent le RNPG.

Maurice Pinot se considérant comme trop marqué par ses fonctions, c'est F. Mitterrand qui part pour Londres en novembre 1943, grâce à André Bettencourt (qui paie cette assistance d'un séjour dans une prison de Vichy), puis pour Alger deux semaines plus tard.

Une solution de compromis est trouvée avec le général de Gaulle : le RNPG fusionne avec les autres mouvements de prisonniers, formant le Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés (MNPGD), mais François Mitterrand en prend la tête, et les principaux postes sont confiés à des anciens du RNPG, ou des ex-membres des deux autres réseaux favorables à François Mitterrand, comme Philippe Dechartre.

[modifier] Bibliographie

  • Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, éd. du Seuil, 1998, tome 1
  • Christophe Lewin, Le Retour des prisonniers de guerre français. Naissance et développement de la FNDPG. 1944-1952, Publications de la Sorbonne, 1986
  • Pierre Péan, Une jeunesse française. François Mitterrand, 1934-1947, éd. Fayard, 1994