Raimondo Montecuccoli

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Raimondo Montecuccoli
Raimondo Montecuccoli

Raimondo, Comte de Montecuccoli (1609-1680) était un généralissime des troupes de l'Empereur germanique.

Il fut l'un des grands adversaires de Turenne. Il rencontra ce dernier sur le champ de bataille dès la guerre de Trente Ans. Les deux commandants d'armée se firent face une seconde fois à la bataille de Salzbach. Lorsqu'il apprit la mort de Turenne, Montecuccoli dit : « Aujourd'hui est mort un homme qui faisait honneur à l'homme. »
Montecuccoli était italien. Il venait de Modène, à l'époque un fief de l'empereur germanique. Il avait fait une belle carrière comme général impérial. Non seulement il était l'un des plus grands capitaines du XVIIe siècle, mais aussi un théoricien militaire important. Frédéric le Grand, Scharnhorst et Clausewitz ont admiré son œuvre.

Enseigne en 1628 ou en 1629, les dates varient, suivant les sources, pour son accession aux grades supérieurs. Lieutenant, il passe dans la cavalerie en 1631 à la tête de cuirassiers ; au cours de cette même année, il est blessé deux fois et sa bravoure le fait remarquer par Tilly, qui fut l’un de ses modèles, même s’il déplore les sacs des villes et le sort des civils. Fait prisonnier et vite libéré contre rançon, il a l’occasion de se battre, alors comme commandant, contre Gustave-Adolphe, dont il déplore la mort en 1632. Il est alors lieutenant-colonel sous les ordres de celui qu’il admire le plus tout au long de ses écrits, Wallenstein, un des maîtres de la logistique avant l’heure. Il ne semble pas avoir fait partie des conjurés en février 1634, il est encore trop jeune et trop peu gradé, d’autant qu’en 1633 il a perdu son protecteur et quasi père, Ernest Montecuccoli. En juillet 1634, il commande à la place de son colonel à Nördlingen et il se fait remarquer par un autre général italien, Matthias Gallas, le vainqueur de cette bataille. Il devient colonel d’un régiment de cuirassiers. Il est à Wittstock en septembre 1636, où il évite à l’armée des Habsbourg un désastre complet.

En mai 1639, blessé une nouvelle fois, il est fait prisonnier, au nord de Prague à Mělník, par les Suédois. Il reste trois ans enfermé, mais cette expérience douloureuse lui permet de devenir un grand théoricien de la guerre.

Il reprend le commandement des armées en Pologne actuelle dans la Première Guerre du Nord, à cause de l’entrée en campagne du Prince Georges II Rakoczi et il permet à l’Empereur de signer en vainqueur la paix d’Oliva (1660). En 1661, il est enfin commandant en chef des armées de Léopold Ier (souverain depuis 1658), et c’est le début de son expérience contre les Turcs, ennemis, tout aussi dangereux, sinon plus, que les Français. Il découvre également vraiment les Hongrois qu’il considère toujours comme des adversaires farouches. Il se heurte à Ahmed Köprülü et l'emporte à la tête des armées chrétiennes, dont pour une fois des contingents français, la bataille en 1664 de Saint-Gothard, sa plus grande victoire.