Racisme antiblanc

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Les expressions racisme anti-blanc, albophobie, racisme à l'envers ou racisme à rebours servent à désigner le racisme (série de phénomènes de stigmatisation ou d'agressions physiques ou verbales) envers les Blancs, à cause soit de leur apparence physique, soit d'une supposée responsabilité collective.

Dans la mesure où le concept de racisme désigne en général la discrimination sur base de l'appartenance à un groupe, une ethnie, une race supposée, une culture ou une religion sans distinction selon le groupe considéré, la notion de « racisme anti-blanc » distingue le racisme dont souffrirait les occidentaux du concept général de racisme.

À l'appui d'une spécificité du racisme anti-blanc, on constate que certains phénomènes visés par l'expression semblent liés à des éléments originaux[réf. nécessaire], telle qu'une attitude de rejet des blancs en raison de leurs avantages supposés ou comme défense ou réponse à leur racisme présupposé.

Sommaire

[modifier] Étymologie

  • Racisme : Composé du mot race et du suffixe -isme. Attitude de mépris et d'hostilité, pouvant aller jusqu'à la violence, envers des individus appartenant à une ethnie différente ; ces comportements, conscients ou non, sont supposés s'accorder avec une théorie raciste, en considérant telle catégorie de personnes comme inférieure. Le mot racisme commence à s'utiliser à partir du XIXe siècle.
  • Anti : préfixe grec signifiant « contre », « opposé ».
  • Blanc : de l'ancien allemand blank, « clair ». Désigne une personne ayant la peau de couleur blanche.

[modifier] En France

La distinction d'un racisme spécifique envers les blancs est récente. Le terme « racisme anti-blancs » est employé tout d'abord par des quotidiens nationaux (Le Monde)[réf. nécessaire], par des mouvements de droite et d'extrême droite, alors que les Renseignements généraux et le parquet donnent des explications plus nuancées au phénomène qualifié de violences anti-blancs[réf. nécessaire].

[modifier] Évocation chez Pascal Bruckner

Dès 1983, l'écrivain Pascal Bruckner utilisait le terme « racisme anti-blanc » dans son livre Le Sanglot de l'homme blanc[1].

Dans un article publié dans le Nouvel observateur en 2005[2], il se félicitait de son évocation précoce de ce racisme :

« Il y a vingt-trois ans, je publiais Le Sanglot de l’Homme blanc, où je dénonçais déjà la culpabilisation de l’Occident, accusé de tous les maux de la terre parce que lui et lui seul pratique l’autocritique et le repentir. J’y évoquais déjà, à l’époque, le racisme anti-Blancs dont je demandais qu’il soit dénoncé au même titre que les autres. Je fus, pour cet essai, mis au ban de la gauche pendant des années, y compris dans ce journal. Alain Finkielkraut lui-même jugea le livre, à l’époque, excessif. Je constate qu’il m’a rejoint sur ce point. »

« Et comment ne pas avoir la plus grande méfiance, le plus grand dégoût vis-à-vis de tout mouvement, toute révolte qui proclame son anti-occidentalisme a priori et prend le caractère macabre d'une croisade raciale contre l'homme blanc ? Quand l'ONU inscrira-t-elle l'anti-occidentalisme et le racisme anti-blanc au rang des crimes contre l'humanité ? »

[modifier] Emploi des expressions « racisme anti-blanc » et « racisme anti-Français »

En 1997, Henri de Fersan l'employait dans son livre politique Le racisme antifrançais Dans un article de Présent daté du 5 mai 1995, il avait employé le terme « françonnade » (calqué sur « ratonnade ») mais employa finalement le terme « racisme antifrançais » ultérieurement.

En France, le président du Front national, Jean-Marie Le Pen prononçait l'expression « racisme anti-blanc » dans son discours de l'université d'été de 1998[3], dans lequel il critiquait les luttes anti-racistes :

« L’anti-racisme, instrument politique d’aujourd’hui, comme le fut l’antifascisme avant guerre n’est pas un non racisme c’est un racisme inversé, un racisme anti-Français, anti-blancs, anti-chrétiens. »

Ce retournement du sens originel a été ensuite repris par les médias[réf. nécessaire].

Le terme semble impropre puisque tous les Français ne sont pas blancs, mais de nombreux non-Blancs, bien que de nationalité française, ne se considèrent pas comme Français et/ou ne se sentent pas reconnus comme Français, et utilisent « Français » pour décrire les Blancs. De plus, il détourne le sens originel du mot « racisme » qui est un cas de discrimination spécifique à la race et non à la nationalité ou à la culture. Il faudrait dans ce cas parler de discrimination ou tout simplement de haine. Finalement le terme "raciste anti-blanc" ne peut pas concerner, à strictement parler, les individus d'origine nord-africaine, puisque ceux ci-sont considérés d'un point de vue anthopologique comme appartenant eux-mêmes à la "race blanche"[4], plus exactement à la "race mediterranéenne"[5],[6].

[modifier] Lors de manifestations de lycéens en 2005

Un article du journaliste Luc Bronner paru dans le quotidien français Le Monde le 15 mars 2005, « Manifestations de lycéens : le spectre des violences anti-Blancs » a provoqué une controverse médiatico-politique en France quant à la labellisation « anti-blancs » de ces violences. Dans cet article, un agresseur affirmait « se venger des Blancs »[7].

À la suite de cet article, sept personnalités réputées « proches » de la gauche ont lancé, le 25 mars 2005, un « Appel contre les "ratonnades anti-Blancs" », appel soutenu et relayé par le mouvement sioniste de gauche Hachomer Hatzaïr et la radio communautaire juive Radio Shalom.

[modifier] Lors de la mort du gendarme Raphaël Clin en 2006

Dans son « bloc-notes » du Figaro du 3 mars 2006[8], Ivan Rioufol considère comme une preuve de leur « myopie » le délai (plus de deux semaines) pris par la Licra et par SOS-Racisme (qui a parlé d'« attitude raciste ») pour exprimer leur réprobation envers cet événement.

[modifier] Diffusion dans des chansons de rap

En France, plusieurs chanteurs de rap (comme le groupe Sniper) ont été accusés d'incitation à la haine et de racisme envers les personnes ayant une couleur de peau blanche, ils ont notamment fait l'objet de poursuites judiciaires de la part de députés UMP. Les propos de certaines de leurs chansons entretenant souvent un amalgame quant à la cible, entre Blancs (« Français de souche ») , policiers et la France en tant qu'État, la qualification de ces propos de racisme est encore une fois sujet à controverses. Voici un exemple de propos incriminés, où Ministère Amer semble viser le gouvernement, selon une de leurs interviews :

« Dommage mon petit que ta mère ne t'ait rien dit sur ce putain de pays
Où 24 heures par jour et 7 jours par semaine
J'ai envie de dégainer sur des faces de craie. » (Ministère Amer, Stomy Bugsy, Flirt avec le meurtre).

[modifier] En Belgique

En Belgique, le terme « Belge », « Flapi » ou « Flamand » utilisé comme une insulte est d'usage courant parmi les jeunes immigrés Bruxellois et wallons pour désigner toute personne d'apparence physique européenne, mais aussi toute personne immigrée qui a, du point de vue de ces jeunes, abandonné les normes sociales en vigueur dans sa communauté. Le terme "flapi" est également utilisé pour désigner des personnes appliquant, dans leur mode de vie, les normes morales de la société bourgeoise, indépendamment de l'origine de la personne visée. On relève cependant également des termes tels que « ( Sale ) blanc », « Face de craie », « Roumi » en Arabe ou « Babtou » (verlan de « Toubab », signifiant « Blanc » en wolof, langue parlée notamment au Sénégal.

L'association Belgique & Chrétienté (B&C) utilise également ce concept. B&C est une association incarnant en Belgique le courant catholique . Belgique & Chrétienté se présente sous la forme d'un organisme similaire à l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif). Initiée et animée en France par le courant catholique de la droite nationale , l'Agrif s'est spécialisée dans la lutte contre le racisme anti-Français.

Le mouvement Nation (fondé en 1999 par le dirigeant du groupe l'Assaut et par ailleurs très proche d'Alain Escada et de B&C) lancera une vaste campagne contre le « racisme anti-Belge et anti-Wallon ». Des milliers d'autocollants dans ce but furent édités. Mais, suite à une action judiciaire contre le mouvement Nation, l'ensemble du stock de ces autocollants fut saisi. La campagne contre le « racisme anti-Belge » stoppa d'un seul coup.

Les mouvements Nation et Belgique & Chrétienté vont également dénoncer ensemble le « racisme anti-chrétiens », comme le montreront les calicots d'une manifestation organisée, à Bruxelles le 1er avril 2006, contre l'islamisme.

[modifier] Aux États-Unis

Aux États-Unis, le racisme anti-blancs est évoqué dès les années 1930 et la formation des premiers groupements black-supremacists tel Nation of Islam.

L'utilisation de ce terme constitue une importation d'outre-Atlantique, ainsi Bruno Gheerbrant, auteur d'un ouvrage en ligne intitulé Le racisme antiblanc[9] a publiquement expliqué ses prises de position par « la découverte du racisme antiblanc aux États-Unis ».

Aux États-Unis, il existe des Black supremacists prônant la supériorité de la « race noire ». Il s'agit de groupes organisés comme les Black Muslims et Nation of Islam. Nation of islam fut notamment représenté par Khalid Abdul Muhammad qui teint des discours appelant au meurtre des blancs[10].

[modifier] Au Zimbabwe

Le président Mugabe a mis en œuvre au Zimbabwe une réforme agraire en 2000 visant essentiellement les grands fermiers du pays, spécifiquement les fermiers blancs qui avaient été maintenus sur leurs terres à l'occasion de l'indépendance. Les redistributions de terre se sont passées de manière semi-anarchique, en ce sens que souvent, des groupes ou milices notamment d'anciens combattants de la guerre d'indépendance prenaient purement et simplement possession de la terre, chassant les fermiers blancs et leurs employés. Certains fermiers et aussi certains de leurs employés noirs ont été confrontés à la violence, et il y eut des morts sans que les autorités interviennent autrement que pour soutenir les envahissements. Robert Mugabe et son parti ont donc été accusés de complicité au moins de fait dans les meurtres survenus et de mener une politique raciste. La force publique a refusé d'appliquer des décisions de justice donnant raison à des fermiers blancs qui contestaient leur expropriation.

Suite à cette réforme, qui a eu des conséquences catastrophiques sur la situation alimentaire du pays, ainsi que suite à la dégradation de la situation politique notamment avec les élections truquées de 2002, le pays a été suspendu de sa participation au Commonwealth. Suite à cet événement et à la levée de bouclier que cette politique a provoqué dans le monde, les autorités zimbabwéennes dénoncent un complot des « pays blancs » (notamment les pays blancs du Commonwealth, le Canada, la Grande-Bretagne, et Australie). En 2005, il reste encore environ 400 fermiers blancs au Zimbabwe (sur 4500 avant la réforme agraire), et le président Mugabe a exprimé son souhait de les « chasser » à court terme. En 2005, le parti au pouvoir, le ZANU-PF a lancé une campagne appelé « tous les blancs dehors en 2005 ».

Par ailleurs, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe a fait à de nombreuses reprises des déclarations pouvant parfois être qualifiées de racistes[11] :

  • « Notre parti doit continuer de faire entrer la peur dans le coeur de l'homme Blanc, notre véritable ennemi » (s'adressant au ZANU-PF)
  • « Le seul homme blanc que vous pouvez croire est l'homme blanc mort »
  • « L'homme blanc est ici comme le second citoyen : vous êtes en numéro un. Il est numéro deux ou trois. C'est ce qui doit être enseigné à nos enfants »


En juillet 2007, Mugabe et son parti le ZANU-PF proposent au parlement de voter une loi qui interdira toute fusion, restructuration ou acquisition d'une entreprise si 51% de son capital n'est pas en possession de Zimbabwéens noirs[12].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Pascal Bruckner, Le Sanglot de l'homme blanc, édition poche, « Points Actuels », p. 246, chapitre « La fin du messianisme » / « Les mains sales »
  2. Pascal Bruckner, « Finkielkraut, le Sarkozy des intellos », Le Nouvel observateur n°2143, 1er décembre 2005.
  3. Discours de Jean-Marie Le Pen, lors de l'université d'été de 1998 du FN, accédé en 2005 sur le site du Front national, plus disponible en juin 2006 Archive du discours de Jean-Marie Le Pen, sur web.archive.org, archive crée le 4 juin 2004
  4. White : "people having origins in any of the original peoples of Europe, the Middle East, or North Africa", through racial categories used in the UCR Program adopted from the Statistical Policy Handbook (1978) and published by the Office of Federal Statistical Policy and Standards, U.S. Department of Commerce Uniform Crime Reporting Handbook, U.S. Department of Justice. Federal Bureau of Investigation. P. 97 (2004)
  5. "Méditerranéens de type majoritairement Ibéro-insulaire et Atlanto-méditterranéens", "La position anthropologique des populations Arabo-Berbères a montré qu'il existe des affinités entre eux et certaines populations de l'ouest méditerranéen comme les Corses, les Sardes, les Espagnols, les Italiens du Sud", Marie-claude Chamla, Les populations Arabo-Berbères du Nord de l'Afrique, Etude anthropologique, 1974
  6. Caucasoid Subraces, by Carletoon Coon
  7. Article du Monde du 15 mars 2005, intitulé « Manifestations de lycéens : le spectre des violences anti-Blancs »
  8. Le Figaro – Actualité en direct et informations en continu
  9. Le racisme Antiblanc - Table des matières
  10. ADL ALERTS NATION'S ACADEMIC LEADERSHIP ABOUT VIRUS OF BIGOTRY BEING SPREAD BY KHALID ABDUL MUHAMMAD
  11. www.racismeantiblanc.bizland.com - Compilation d'articles relatifs au Zimbabwe
  12. BBC NEWS | Africa | Mugabe vows to save sick economy

[modifier] Liens externes