République populaire du Kouban

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La République populaire du Kouban (Кубанская Народная Республика en russe), (Кубанська Народна Республiка en Ukrainien) était un État indépendant fondé par les cosaques du Kouban au Kouban lors de la guerre civile russe. Elle fut proclamée le 28 janvier 1918 et sa capitale basée à Iekaterinodar. La république s'engagea au côté des armées blanches et des forces nationalistes ukrainiennes dans la lutte contre le pouvoir bolchevik. Elle fut dissoute après l'occupation de son territoire par l'armée rouge en 1920.

[modifier] Histoire

Dans l'Empire russe, la région du Kouban était un territoire habité et régis par les cosaques. La partie occidentale du pays appartenait aux descendants du Voïsko des cosaques de la mer Noire, les parties méridionales et orientales au Voïsko des cosaques de la ligne du Caucase. Les cosaques étaient chargés de garder les frontières sud de l'Empire et possédaient une certaine autonomie. Peu avant la révolution russe, le Tsar Nicolas II attacha le corps des cosaques du Kouban à sa garde personnelle.

Après la révolution de Février, l'Armée russe se décomposa rapidement et nombre de soldats fraternisèrent avec l'ennemi, se révoltèrent ou désertèrent le champ de bataille. Les cosaques du Kouban quittèrent le front et retournèrent protéger leurs terres qui étaient sous la menace d'une invasion ottomane. Suite à l'abdication de Nicolas II, qui signifiait la fin de la souveraineté impériale sur le Kouban, les cosaques formèrent une Rada en mars 1917 dans l'intention de créer un gouvernement militaire qui contrôlerait et protégerait le Kouban. Le 17 juin 1917, le gouvernement militaire se constitua et envoya son projet sur une autogestion cosaque du Kouban au gouvernement provisoire de la nouvelle république russe. La République populaire du Kouban fut proclamée le 28 janvier 1918. Le 16 février 1918, un premier gouvernement fut formé avec à sa tête Mikoloï Riabovolom.

En mars 1918, les bolcheviks prirent Ekaterinodar, créèrent une République soviétique du Kouban et supprimèrent la Rada. Le succès de l'offensive Kornilov signa le rétablissement de la Rada, qui fut placée sous son autorité. Les cosaques se divisèrent sur le futur du Kouban, certains le considérant comme une part indivisible de la Russie, d'autres souhaitant l'indépendance. Cette lutte intestine fut également compliquée par la présence au Kouban de paysans non cosaques et de minorités adyguéennes et arméniennes hostiles à l'établissement d'un État cosaque. Le 4 décembre 1918, le jeune État se dota d'une constitution et demanda son entrée à la Société des Nations. Un drapeau tricolore bleu-rouge-vert fut créé.

La Rada se tourna vers l'Ukraine et contracta une alliance avec l'Hetmanat de Pavlo Skoropadski. Les cosaques du Kouban se divisèrent de nouveau sur le soutien à apporter, soit à l'Armée des volontaires du général Dénikine, soit aux Forces nationalistes d'Ukraine. Parmi les cosaques contestataires, certains quittèrent la Rada, une partie rejoignit les armées blanches et une minorité s'engagea dans l'Armée rouge.

Le 6 novembre 1919, les Forces armées du sud de la Russie commandées par le général Dénikine assiégèrent la Rada et, avec l'aide de l'Ataman Filimonov, arrêtèrent 10 de ces membres, dont l'ukrainophile P. Kourgansky, premier ministre de la Rada. Il fut publiquement pendu pour trahison. La majorité des cosaques rejoignit Dénikine et combattit dans l'Armée des volontaires. La défaite décisive de Dénikine en décembre 1919 poussa certains cosaques pro-ukrainiens à tenter de restaurer la Rada et casser l'alliance avec l'Armée des volontaires pour combattre les bolcheviks au côté des forces ukrainiennes. Début 1920, l'Armée rouge conquis le Kouban et imposa l'autorité soviétique.

Les couleurs de la République populaire du Kouban sont aujourd'hui présentes sur le drapeau du Kraï de Krasnodar.

[modifier] Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kuban People's Republic ».