Républicains opportunistes

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On donne généralement le nom de républicains opportunistes à une fraction des républicains français qui après l'avènement de la Troisième République a considéré que le régime ne pourrait se consolider que par étapes successives. Pour les "opportunistes", l'équilibre du nouveau régime repose sur une alliance tacite entre la paysannerie rurale et la petite bourgeoisie urbaine, qui représente la majorité de la société, qu'il n'est pas opportun de contrarier. Ce mouvement domine la vie politique française de 1876 aux années 1890.

Ses figures emblématiques, parfois antagonistes, sont :

  • Léon Gambetta, leader de "l'Union républicaine", qui affirme avoir vocation à représenter "le français moyen" et est un pragmatique.
  • Jules Ferry, chef de file de la "Gauche républicaine", père de l'école laïque et promoteur de la colonisation, qui a une approche plus philosophique en liaison avec les idées des "Lumières".
  • ou encore Charles de Freycinet qui dirige plusieurs gouvernements durant cette période, Jules Favre, Jules Grévy et Jules Simon.

Les républicains opportunistes rompent avec les radicaux qui prônent des changements profonds et immédiats de la société, ce qui engendre des joutes mémorables au Parlement en particulier avec Georges Clemenceau. En fait, leur politique, qualifiée péjorativement "d'opportuniste", permet l'enracinement de la République dans le pays. L'essentiel du programme du mouvement est mis en œuvre.

Les successeurs des opportunistes qualifiés de "progressistes" transforment peu à peu la tactique de leurs ainés en conservatisme social, ce qui les amène au fil des années à se couper des réalités de la société. Un choix délicat se présente à eux : ordre ou mouvement?

A la fin du XIXe siècle, le courant opportuniste est supplanté par les radicaux en attendant la montée en puissance des idées socialistes.

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