Régiment d'infanterie-chars de marine

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Régiment d'Infanterie-Chars de Marine

Insigne du RICM
Période 1914
Pays France France
Branche Armée de Terre
Type Troupes de marine
Rôle cavalerie légère
Fait partie de 9e BLBMa
Garnison Poitiers Quartier Ladmirault
Ancienne dénomination Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc
Couleurs rouge et bleu
Devise "Il revint immortel de la grande bataille"
"Recedit Immortalis Certamine Magno"
Inscriptions sur l'emblème La Marne 1914-1918
VERDUN-DOUAUMONT 1916
LA MALMAISON 1917
PLESSIS DE ROYE 1918)
L'AISNE-L'AILETTE 1918
Champagne 1918
ARGONNE 1918
MAROC 1925-1926
TOULON 1944
DELLE 1944
KEHL 1945
INDOCHINE 1945-1954
AFN 1952-1962
Anniversaire Bazeilles
Fête du R.I.C.M. : Douaumont (24 octobre)
Equipement 48 AMX-10 RC, 32 VBL, 30 VAB
Guerres Première Guerre mondiale
Guerre du Rif
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Guerre d'Algérie
Batailles Bataille de la Marne
Bataille de Verdun
Bataille de la Somme
Décorations Légion d'honneur
Médaille militaire
Croix de guerre 1914-1918
10 palmes
Croix de guerre 1939-1945
2 palmes
Croix de Guerre TOE
5 palmes
Ordre portugais de la tour et de l'épée
Mérite militaire Chérifien
Cravate bleue de la Presidential Unit Citation américaine

Le Régiment d'Infanterie - Chars de marine (RICM) est un régiment blindé français.

Crée en juin 1915, puis nommé ainsi en décembre 1958, par le changement de nom du Régiment d'infanterie coloniale du Maroc, il fait partie de l'arme des troupes de marine et est de spécialité cavalerie légère blindée. Il est basé à Poitiers. Le RICM a le drapeau le plus décoré de l'armée française.

Il appartient à la 9e brigade légère blindée de marine (9e BLBMa).

Sommaire

[modifier] Historique des garnisons, combats et batailles du RICM

Il est intervenu dans presque tous les conflits de l'armée française depuis sa création, et notamment :

[modifier] Première guerre mondiale

Jeune régiment, il naît à Rabat au Maroc au début du mois d'août 1914 sous l'appellation de 1er Régiment Mixte d'Infanterie Coloniale. En décembre, il devient le 1er Régiment de Marche d'Infanterie Coloniale .Le 17 août 1914 il débarque, puis et aussitôt engagé sur le front français au tout début de la Première Guerre mondiale. Le RICM, Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc, est officiellement crée le 9 juin 1915.

Quatre années durant, il livre des combats qui feront de son emblème le plus décoré de l'armée française (10 citations à l'ordre de l'armée). Le 24 octobre 1916, il écrit l'une des pages les plus glorieuses de son histoire lors de la prise du fort de Douaumont, ce qui lui vaut la Légion d'honneur et sa troisième citation à l'ordre de l'armée.

Au cours de la grande guerre le RICM aura perdu 15000 Marsouins (tués ou blessés) dont 257 officiers.

Son comportement exceptionnel l'aura placé en tête de toute l'armée Française.

Son drapeau ne portera pas moins de 10 palmes sur la croix de guerre 14-18, la Légion d'honneur (pour un fait similaire à la prise d'un emblème de haute lutte à l'ennemi qui sera la conquête du fort de Douaumont le 24 octobre 1916), la médaille militaire (le 5 juillet 1919), l'ordre portugais de la Tour et de l'Epée.

Le régiment sera stationné en Rhénanie de 1918 à 1925 avant de rejoindre le Maroc où la menace gronde.

[modifier] Le Maroc

Il est envoyé au Maroc, dans le Rif tout d'abord entre 1925 à 1926, puis de 1927 à 1932 en opération dans le sud du pays. Durant ces deux années 94 marsouins (dont 8 officiers) tomberont au champ d'honneur, 275 seront blessés (dont 7 officiers) ainsi que 10 disparus.

C'est durant cette période que le sultan décerna la croix du mérite militaire chérifien au drapeau.

Le 3° bataillon et le groupe franc du RICM seront décorés de la croix de guerre des T.O.E. à l'ordre de l'armée.

[modifier] Seconde guerre mondiale

En Charente le 23 juin 1940, le RICM combattait encore à La Hayes-Descartes le 24 juin. Commandé par le colonel Avre, le régiment combattait depuis dix jours et avait perdu beaucoup d'hommes lorsqu'il se trouva à la hauteur de Civray au sud de l'Esvre, petit affluent de la Creuse. Deux petits détachements, commandés par le lieutenant Stevenson, officier des transmissions, et le capitaine Londes, adjoint au colonel, manœuvrèrent pour défendre le poste de commandement et réussirent à s'emparer de plusieurs engins ennemis. Ces combats lui ont couté 600 tués, blessés ou disparus durant les combats d'Amboise.

Pendant la période d'armistice, en zone libre, le 2e RIC à Perpignan et le 21e RIC à Fréjus, Toulon et Marseille. Le RICM fut reconstitué en Afrique du Nord, ainsi que le 43e RIC.

Printemps 1943, la 9e DIC fut mise au point par le général Blaizot et son régiment de reconnaissance fut le fameux RICM de Rabat, lorsque fin avril elle embarqua pour la Corse. C'était une formation solide qui allait entrer en lice. Le 17 juin 1944, elle partit à la conquête de l'île d'Elbe et ce coup d'essai fut concluant. Deux mois plus tard, c'était le débarquement de Provence à la Nartelle, la chute de Toulon, puis le regroupement à Vierzon.

Le RICM est le premier à atteindre le Rhin, l'aspirant Delayen trempe le fanion de son escadron à Rosenau le 20 novembre1944, fin novembre, l'ennemi est chassé de Sundgau et la division dont le RICM monte à Mulhouse qui devient un môle invulnérable. La 9e DIC s'empare de près de 200 villes ou villages, parcourant environ 300 km, anéantissant cinq divisions allemandes.

La campagne de la libération coûte au RICM 54 marsouins (dont 2 officiers), 143 blessés (dont 6 officiers).

Deux citations à l'ordre de l'armée viennent alourdir la cravate de son drapeau.

Une décoration américaine, la Distinguished Unit lui est décernée avec le droit au port permanent pour l'excellence de son comportement lors des combats dans la trouée de Belfort, Mulhouse, Seppois.

[modifier] Guerre d'Indochine

Le 4 novembre 1945, les premiers éléments du régiment arrivent à Saigon. Le premier tué du régiment en terre indochinoise le sera dès le 6 novembre.

Le RICM sera quasiment de toutes les opérations : opération Gaur (1946), opérations de contrôle en Cochinchine et Sud Annam (1946 à 1947), au Cambodge (1946 à 1947), au Tonkin (1946 à 1947, opération Léa (Lang-Son, Cao-Bang, Bac-Kan), Haute région (février 1948 à février 1951), opérations dans le Delta (Janvier 1948 à février 1951), le Tonkin (1952-1954), Dien Bien Phû (pour le 2° peloton du 1° escadron) et mènera les derniers combat jusqu'en juillet 1954. Ses dix années de présence en terre indochinoise vaudront au régiment pas moins de 5 citations à l'ordre de l'armée.

100ppx

Le groupement blindé du Tonkin sera décoré également à l'ordre de l'armée tout comme le 1°, le 4° escadron, l'escadron de vedettes (celui ci sera également décoré à l'ordre de l'armée de mer) tout comme le groupe d'escadrons de marche. Une citation à l'ordre du corps d'armée viendront honorer également le 2°, 3°, 5°( 2 fois cité à ce niveau), le bataillon de marche du RICM, le groupe d'escadrons de marche du RICM ainsi que le 2° peloton du 1° escadron. Enfin le le 4° escadron recevra également une citation à l'ordre de la division.

Ce ne sont pas moins de 15 citations qui seront décérnées à des unités du RICM durant cette guerre (et 5 au régiment).

Elle aura couté 1300 marsouins (dont 57 officiers et 167 sous-officiers tués ou blessés).

[modifier] Ne pas oublier les morts de la guerre d'Indochine

[modifier] Guerre d'Algérie

En mai 1956, le Régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM) rejoint l'Algérie. Lors de la disparition de l'infanterie coloniale en 1958, remplacées par l'infanterie de marine puis par les troupes de marine, il obtient de conserver ses initiales en raison du prestige du régiment. Il devient alors le Régiment d'infanterie-chars de marine, seule unité TDM à combattre sur blindé léger. Le 1er RIMa le rejoint dans cette spécialité en 1986. Les cadres du régiment sont formés à l'école d'application de la cavalerie, à Saumur.

[modifier] Le retour en garnison en métropole

En 1990/1991, il intervient dans l'opération Salamandre puis dans la phase active de la guerre du Koweït.

En 1994, il est engagé dans l'opération Turquoise au Rwanda.

Il est cantonné à Vannes de 1963 à 1996 et est actuellement (juillet 2007) basé à Poitiers.

En 2004, le RICM prend la tête du Groupement Tactique Interarmes N°1 de l'opération Licorne en Côte d'Ivoire. Le 6 novembre, un bombardement mené par l'aviation ivoirienne sur le lycée Descartes à Bouaké tue neuf soldats français et un civil américain réfugié sur cette emprise occupée par le Train de Combat N°2 du groupement. Cinq marsouins du RICM seront tués (adjudant-chef Barathieu, adjudant-chef Capdeville, sergent-chef Delon, sergent Derambure, caporal Decuypère) et une trentaine d'autres blessés.

[modifier] Faits d'armes faisant particulièrement honneur au régiment inscrits sur le drapeau[1]

LA MARNE 1914-1918
VERDUN-DOUAUMONT 1916
LA MALMAISON 1917
PLESSIS DE ROYE 1918)
L'AISNE-L'AILETTE 1918
CHAMPAGNE 1918
L'ARGONNE 1918
MAROC 1925-1926
TOULON 1944
DELLE 1944
KEHL 1945
INDOCHINE 1945-1954
A.F.N. 1952-1962

[modifier] Chefs de corps

  • Lieutenant-colonel Pernot : 1914
  • Lieutenant-colonel Larroque : 1914-1915
  • Lieutenant-colonel Régnier : 1915-1917
  • Lieutenant-colonel Debailleul : 1917-1918
  • Lieutenant-colonel Modat : 1918-1918
  • Lieutenant-colonel OZIL : 1919
  • Colonel Mouveaux : 1919-1922
  • Colonel Duplat : 1922-1924
  • Colonel Barbassat : 1924-1927
  • Lieutenant-colonel de Scheidhauer : 1927-1930
  • Colonel de Bazelaire de Rupiére : 1930-1932
  • Colonel Petitjean : 1932-1933
  • Colonel Deslaurens : 1933-1935
  • Colonel Allut : 1935-1938
    AMX 10RC
    AMX 10RC
  • Colonel Turquin : 1938
  • Colonel Avre : 1940
  • Colonel Panis : 1940
  • Colonel Lupy : 1940-1941
  • Lieutenant-colonel Kieffer : 1941-1942
  • Lieutenant-colonel Magnan : 1942
  • Lieutenant-colonel Hebpeard : 1942
  • Colonel Thiabaud : 1942-1943
  • Colonel Le Puloch : 1943-1945
  • Colonel de Brebisson : 1945-1946
  • Chef de bataillon de La Brosse : 1946-1947
  • Chef de bataillon Deysson : 1947
  • Lieutenant-colonel Mareuge : 1947-1949
  • Lieutenant-colonel Capber : 1949-1950
  • Lieutenant-colonel de La Brosse : 1950-1952
  • Chef de bataillon Lacour : 1952
  • Lieutenant-colonel Maurel : 1952-1954
  • Lieutenant-colonel Thiers : 1954-1956
  • Lieutenant-colonel Cochet : 1956
  • Colonel Thiers : 1956-1957
  • Colonel Cochet : 1957-1958
  • Colonel Deysson : 1958-1959
  • Lieutenant-colonel Kerourio : 1959
  • Lieutenant-colonel de Gouvion-Saint-Cyr : 1959-1961
  • Lieutenant-colonel Kerourio : 1951
  • Lieutenant-colonel Dercourt : 1961-1963
  • Colonel Routier : 1963-1964
  • Colonel Pascal : 1964-1966
  • Colonel Duval : 1966-1968
  • Colonel Pierre : 1968-1970
  • Colonel Hiliquin : 1970-1972
  • Colonel Garen : 1972-1974
  • Lieutenant-colonel Fouilland : 1974-1976
  • Colonel Gibour : 1976-1978
  • Lieutenant-colonel Leroy : 1978-1980
  • Lieutenant-colonel Collignon : 1980-1982
  • Colonel Lagane : 1982-1984
    V.A.B.
    V.A.B.
  • Lieutenant-colonel Boutin : 1984-1986
  • Colonel Jean-Michel de Widerspach-Thor : 1986-1988 *
  • Colonel Henri Bentégeat : 1988-1990 **
  • Colonel Xavier de Zuchowicz : 1990-1992 *
  • Colonel Patrice Sartre : 1992-1994
  • Colonel Sandahl : 1994-1996
  • Colonel Pierre-Richard Kohn : 1996-1998
  • Colonel Arnaud Rives : 1998-2000
  • Colonel Dominique Artur : 2000-2002
  • Colonel Éric Bonnemaison : 2002-2004
  • Colonel Patrick Destremau : 2004-2006
  • Colonel Frédéric Garnier: 2006-

(*) Officier qui devint par la suite général de corps d'armée.
(**) Officier qui devint par la suite général d'armée.

Henri Bentégeat fut chef d'état-major des armées de 2002 à 2006.

[modifier] Devise

« Recedit immortalis certamine magno », qui signifie en français : Il revint immortel de la grande bataille

[modifier] Décorations

Fourragère d'un membre du RICM
Fourragère d'un membre du RICM

Le RICM est le régiment le plus décoré de l'armée française. Son drapeau porte :

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Les marsouins du RICM portent :

  • la fourragère double aux couleurs de la Légion d'honneur et de la croix de guerre (récompensant ses dix citations à l'ordre de l'armée pendant la première guerre mondiale), avec une olive aux couleurs de la croix de guerre 1939-45 (récompensant ses deux citations pendant la seconde guerre mondiale) ;
  • la fourragère aux couleurs de la médaille militaire avec olive aux couleurs de la croix de guerre des TOE (récompensant ses cinq citations lors des conflits extérieurs) ;

Le drapeau du RICM est le plus décoré de tous les drapeaux de France avec celui du Régiment de marche de la Légion étrangère; ce régiment a obtenu sa 18e citation à l'ordre de l'armée en 1978 pour ses actions au Tchad et au Liban.

[modifier] Chant du RICM

  • Mon régiment est le premier de France
  • RICM dont le drapeau flottant.
  • Des grands aînés rappelle la vaillance
  • Debout les gars et toujours en avant.
  • Les jours de défilé, de l'Arche à la grand place
  • Depuis le colonel jusqu'au moindre soldat
  • Peuple regarde bien c'est une âme qui passe
  • Dans tout le régiment c'est un seul coeur qui bat
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  • De tous les régiments il en est un que j'aime
  • Plus que tout autre corps de servir dans ses rangs
  • C'est un honneur si grands que le plus grand lui même
  • Plein d'un profond respect frissonne en y songeant
  • Nous aimons posséder la gloire toute nue
  • Il faut voir au combat monter nos escadrons
  • Nos briscards chevronnés et nos jeunes recrues
  • Dieu nous donna du coeur et nous le détaillons
  • Garde à vous c'est la guerre le peuple nous regarde
  • Montrons nous courageux et digne du passé
  • Que partout où nos morts montent l'ultime garde
  • On dise un jour de nous ils les ont égalés

[modifier] Traditions

La fête des troupes de marine
  • Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire des combats de BAZEILLES . Ce village qui a été quatre fois repris et abandonné sur ordres, les 31 août et le 1er septembre 1870.
Et au nom de Dieu, vive la coloniale
  • Les marsouins et les bigors ont pour saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui font partie de la vie des régiments.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et Références

  1. Service Historique de la Défense, Décision N°12350/SGA/DMPA/SHD/DAT du 14 septembre 2007

[modifier] Liens externes

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