Récif artificiel

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Le principe du récif artificiel est d'utiliser et valoriser la capacité naturelle de colonisation et de bioconstruction des organismes aquatiques
Le principe du récif artificiel est d'utiliser et valoriser la capacité naturelle de colonisation et de bioconstruction des organismes aquatiques
Fin en 2006 de l'USS Oriskany (CV-34), un porte-avions de l'US Navy qui devient un récif artificiel dans le golfe du Mexique
Fin en 2006 de l'USS Oriskany (CV-34), un porte-avions de l'US Navy qui devient un récif artificiel dans le golfe du Mexique
De simples parpaings, liés (en attendant une accrétion naturelle) pour qu'ils résistent aux tempêtes à un éventuel accrochage par filet, chalut ou ancre de mouillage
De simples parpaings, liés (en attendant une accrétion naturelle) pour qu'ils résistent aux tempêtes à un éventuel accrochage par filet, chalut ou ancre de mouillage
Un banal tuyau de PVC est colonisé en quelques semaines par divers organismes (algues, éponges, invertébrés, dont ici un poisson qui y trouve un habitat de substitution. Attention, certaines PVC contiennent jusqu'à 50 % de plomb ou cadmium toxiques (agents stabilisateurs). On ignore leur devenir à très long-terme
Un banal tuyau de PVC est colonisé en quelques semaines par divers organismes (algues, éponges, invertébrés, dont ici un poisson qui y trouve un habitat de substitution. Attention, certaines PVC contiennent jusqu'à 50 % de plomb ou cadmium toxiques (agents stabilisateurs). On ignore leur devenir à très long-terme

L'expression récif artificiel désigne toutes les structures immergées volontairement, à des fins

- d'étude scientifique,
- de protection physique d'un lieu (contre les vagues et les effets du vent),
- de production halieutique
- de loisir (plongée et photo sous-marine).

La plupart des récifs artificiels concernent des milieux marins, mais quelques expérimentations ont porté sur des eaux douces.

Dans la plupart des cas, les récifs artificiels sont colonisés en quelques mois, d'autant plus facilement que toute masse posée à faible profondeur dans l'océan attire spontanément de nombreuses espèces de poissons et crustacés.

Sommaire

[modifier] Principes

Les récifs sont d'abord le support d'une colonisation par des espèces pionnières, puis offrent un milieu de substitution à une biodiversité plus importante. Ce sont des lieux où les alevins et jeunes organismes peuvent mieux se protéger de la prédation.

Le principe est d'offrir aux espèces un habitat leur convenant, et le cas échéant une offre en nourriture.

Au Japon, seul pays a avoir réussi à quasi-stabiliser et localement restauré sa ressource halieutique marine, environ 350 modèles de récifs répondant aux besoins de différentes espèces et aux conditions de milieu ont été construits sur environ 20000 sites (en 2001, avec un budget annuel d'un milliard d'euros pour l’étude et bio-aménagement des fonds marins) après des travaux empiriques, puis scientifiques, basés sur l’étude in situ des comportements, besoins et capacités de migration/recolonisation des espèces locales..
Ces récifs protègent et attirent aujourd’hui des dizaines de millions de poissons et crustacés. Les plus grands de ces récifs mesurent plusieurs milliers de mètres cubes et 80 mètres de haut.

En France où seule une quarantaine d’expérience a été mise en place, essentiellement à l’initiative de 2 chercheurs spécialisés de l'Université de Montpellier, et quelques autres projets sont en cours (dont ceux étudiés par Sylvain Pioch qui avec Egis-eau doit installer 200 récifs au large d'Agde (10 m 3 chacun environ, posés à des profondeurs de 10 à 30 mètres), avec le concours et suivi de l'école des mines d'Alès et le CNRS.

[modifier] Histoire

En méditerranée, on pêche depuis longtemps les pieuvres en les piégeant dans des amphores immergées.

Le 1er exemple de récif artificiel connu est cité par l’empereur Joo en 1652 ; des épaves coulées après avoir été remplies de pierres attiraient et abritaient les poissons, ainsi plus faciles à pêcher, près des ports.

[modifier] Limites, risques, échecs

Quelques tentatives (récifs constitués de matériaux polluants, récifs détruits par les tempêtes d'équinoxe ; par exemple devant le port de Morgat en Bretagne dans les années 1970) ont été des échecs.

Certains et pourraient être assimilées à des tentatives de se débarrasser à moindre coûts de déchets toxiques. Des récifs artificiels ont ainsi été constitués de milliers de pneus, qui n'ont d'ailleurs pas été colonisés en raison de leur toxicité pour la flore et la faune), récifs constitués d'accumulation de chars d'assaut, ou de carcasses de navires (avec moteurs, antifooling toxique..) moins propices à la colonisation que des structures spécialement conçues.

[modifier] Conditions de réussite

Le récif doit être positionné à un endroit où un minimum de nutriment et de lumière sont disponibles, et présenter des caractéristiques convenant à l'attraction, la protection et la nourriture des espèces qu'il doit attirer et abriter. Il doit aussi résister aux vagues, courants et tempêtes ou tremblement de terre le cas échéant, voire aux Tsunamis, dans la mesure du possible.

Des introductions de coraux et organismes permettent une colonisation plus rapide.

Le récif doit être constitué de matériaux environnementalement neutres (non toxiques, non éco-toxiques) et biogéographiquement judicieusement positionné. Il doit présenter les conditions de vie des espèces qu'on veut y attirer (Ex : cavités ombreuses et de diamètres et longueurs adaptées pour le congre ou la rascasse (qui apprécient que leurs corps soit en contact direct avec les parois). Inversement le loup ou le sar recherchent une cavité plus grande où ils peuvent nager plus à l'aise. Et ces deux derniers poissons attendront que quelques pionniers de leurs espèces aient inspecté et adopté ce nouveau décor, avant de le coloniser massivement.

Pour des raisons de sécurité (dont sécurité alimentaire) et d'écotoxicologie les récifs, sauf s'ils ont aussi un rôle de dépollution ne doivent pas être exposés à des panaches de pollution organique ou chimique, ou posés à proximité de zones de munitions immergées ou de zones mortes.

[modifier] Dispositifs d'attraction

Un cas particulier et ancien est celui de structure de bambous ou branches construites par des pêcheurs et maintenue sous la surface de l'eau par un flotteur. Ces structures attirent et regroupent des poissons qu'il est alors plus facile de piéger ou pêcher. On parle alors plutôt de dispositif d'attraction, mais ces dispositifs contribuent aussi à nourrir et protéger des poissons.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

  • Emission thalassa (Cf. Emission "Main basse sur l'Océan" consacrée à l'épuisement des océans et aux récifs artificiels, le 18 avril 2008)

[modifier] Notes et références


Autres langues