Règle de saint Benoît

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La règle de saint Benoît est écrite par Benoît de Nursie - œuvre commencée en 529 - pour les membres d'un ordre monastique connu comme l'Ordre de saint Benoît. Au-delà de sa grande influence religieuse, c'est un des plus importants travaux écrits durant la formation de la société médiévale, incarnant en tant que telle l'idée d'une constitution écrite, et d'une autorité limitée par la loi. Elle s'adresse à des moines débutants, et plus particulièrement aux novices qui se préparent durant un an à leur future vie de moine.

Sommaire

[modifier] La vie de Benoît

Benoît de Nursie laisse de côté le confort de la vie d'étudiant à Rome vers l'an 500 pour la recherche de la sainteté.

Pour ce faire, il écrivit une règle qui s'inscrit dans le contexte d'un développement de la vie monastique qu'il compare à l'âge d’or des Pères du désert. Ainsi, Benoît rédige une règle simple qui met en place une vie communautaire solidement structurée, sous l'autorité d'un père spirituel, l'abbé. Il organise la vie des moines à travers trois activités : le travail manuel, la lecture divine et l'office divin. Il privilégie la prière personnelle afin d'avoir une communication plus intime avec Dieu et d'amener à la perfection intérieure. Il limite également les exigences ascétiques, qui se traduisent par une plus forte intensité lors du Carême dans l'imitation de Jésus-Christ. Il prône également les vertus monastiques, comme l'humilité, le renoncement à soi-même, la charité.

Des compagnons le rejoignirent dans cet idéal, et le plan de vie qu'il établit pour ces moines est connu comme Règle de saint Benoît.

La nouvelle communauté fonda semble-t-il le monastère du Mont-Cassin (Monte Cassino, en italien), entre Rome et Naples. La Règle de saint Benoît fut conservée grâce aux moines du Mont-Cassin qui, lors d'une attaque des Lombards, réussirent à en sauver le texte. Grégoire le Grand put ainsi la reprendre dans sa Vie de saint Benoît.

Cette règle deviendra le fondement du monachisme en Occident.

[modifier] La règle

La règle se résume dans la devise de l'ordre bénédictin : PAX (Paix). La vie de religieux ou celle de religieuse est divisée en de régulières périodes de sommeil, de prière, de lecture de la Sainte Ecriture, de repos et de travail physique. Dans des périodes postérieures le travail intellectuel et l'enseignement remplacèrent les travaux agricoles, les artisanats, et les autres formes de travail manuel comme la plupart du peuple chrétien.

St. Benoît écrivant les règles; portrait (1926) par Hermann Nigg 1849-1928)
St. Benoît écrivant les règles; portrait (1926) par Hermann Nigg 1849-1928)

Le modèle de la vie monastique sous Saint Benoît était la famille avec l'abbé semblable au père (abbas) et tous les religieux comme des frères (nonnis). Le sacerdoce était initialement une importante part du monachisme - Les prêtres offraient leurs services à l'évêque du lieu. De ce fait, le monachisme féminin avec une abbesse comme mère travaillait de la même façon que les hommes.

La journée du moine y est minutieusement organisée comme 'Oeuvre de Dieu' (Opus Dei) et basée sur huit heures liturgiques, huit fois par jour la prière liturgique doit être accomplie. Les horaires sont définis en fonction de la longueur saisonnière du jour. Les équivalents actuels ne sont donc là que pour donner un ordre d'idée.

Le jour commence à minuit, avec le service des matines, suivi de l'office de prime, suivi à l'aurore par le chant des laudes. Avant l'arrivée des bougies de cire au XIVe siècle cela était fait dans l'obscurité ou avec un minimum d'éclairage et on pense que les moines apprenaient tout par cœur. Ces offices pouvaient être très longs, parfois jusqu'à l'aube mais consistaient généralement à chanter trois psaumes, trois répons, une leçon (lecture de la Bible), et un hymne, en ajoutant chaque jour la célébration d'un saint local.

Les religieux se retiraient ensuite pour quelques heures de sommeil et alors s'éveillaient à 6 heures, se lavaient (et entendaient la messe). Ensuite, ils s'assemblaient afin de recevoir les consignes et ordres pour la journée, aussi bien que pour les affaires juridiques. Il y avait en plus le temps pris par les activités personnelles comme la lecture ou le travail jusqu'à 9 heures du matin, quand « l'office de tierce » était dit, puis venaient les autres travaux. À midi, ils disaient l'office de sexte puis déjeunaient. Après une brève période de temps pour la sieste, le moine pouvait se retirer jusqu'à l'office de none, vers 15 heures. Cela fait, il vaquait au travail dans le jardin et d'autres services jusqu'à deux heures avant le crépuscule, vers 18 heures, les vêpres, puis les complies vers 19 heures, et au final au lit béni avant de se lever bientôt encore pour les matines.

D'autres règles ont été écrites par ou attribuées aux principaux fondateurs d'ordre monastique - Les règles de Saint Pacôme et la règle de Saint-Basile dans l'Orthodoxie orientale et les règles d'autres ordres orientaux. Benedict se rendait assurément compte d'elles, mais à quel degré auquel la règle bénédictine a été basée sur une connaissance directe de ces organisations est plus débattu.

La règle de Saint Benoît est un des travaux écrits les plus importants dans la formation de la société occidentale, l'incarnation, comme cela le doit, les idées d'une constitution écrite, autorité limitée par la loi et en vertu de la loi, une société sans distinction de naissance, et une qui dans le travail manuel est regardée comme une action noble et non dérogeante.

[modifier] Ordres monastiques vivant sous la règle de saint Benoît

[modifier] Références

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Liens externes