Poterie de Vallauris

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la série Céramique

Catégorie:Céramique
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Pichet de Ceramida, Vallauris années 60.
Pichet de Ceramida, Vallauris années 60.


Sommaire

[modifier] L'industrie culinaire

Si les argiles réfractaires de Vallauris présentent des qualités indéniables pour fabriquer de la céramique culinaire, on n'a trouvé, à ce jour, aucune trace d'activité potière dans la région de Vallauris avant l'époque moderne. On ne connaît aucune céramique antique ou médiévale fabriquée dans l'argile caractéristique de Vallauris.
Il faudra attendre le XVIe siècle pour que 70 familles venues des environs de Gênes, parmi lesquelles des potiers, repeuplent le village dévasté par la peste. La production locale se développe alors malgré la médiocrité des moyens de communication. Il faut descendre la «terraille» à dos de mulet jusqu’au rivage de Golfe-Juan où elle est embarquée sur des tartanes (bateaux à fond plat).
À la fin du XIXe siècle, l’arrivée du chemin de fer permet l’expansion massive de cette production. Les petits ateliers se transforment en véritables fabriques et des sociétés apparaissent, regroupant sous un nom collectif plusieurs fabricants afin de lutter contre la concurrence. Ces sociétaires vont marquer le début de la petite industrie.

[modifier] Crise et renouveau de la poterie à Vallauris

Vase soliflore, Vallauris années 60.
Vase soliflore, Vallauris années 60.

A la fin du siècle, comme dans les autres centres potiers français, la poterie culinaire commence à décliner, concurrencée par les récipients metalliques. La crise économique de 1930, et l’arrivée de matériaux plus appropriés: aluminium, fonte, inox, éloignent la poterie de sa fonction utilitaire pour amorcer vers la fin des années quarante une évolution toute différente: la céramique artistique.
Ce courant artistique est présent dès la fin du XIXe siècle avec la famille Massier. Clément, Delphin et Jérôme introduisent dans leurs céramiques des émaux de couleur et des pigments métalliques. En 1930, Jean Gerbino (1876-1966) ouvre un atelier dans lequel il crée de nombreuses poteries en appliquant son procédé unique de mosaïque de terres colorées. Mais c’est en 1947, avec l’arrivée de Picasso et son étonnante production céramique réalisée à l’atelier Madoura, que l’image de Vallauris comme centre de poterie traditionnelle cède définitivement la place à celle d'une ville où se côtoient artistes et artisans.

[modifier] Les années cinquante : un nouvel âge d'or

Issus des écoles des Beaux-arts, architectes et artistes convergent vers Vallauris. L'arrivée de Suzanne Ramié, André Baud, Roger Capron, Robert Picault, Jean Derval, Henri Grailhe ou Juliette Mazaudois marque le renouveau de la céramique locale. La première exposition des potiers de Vallauris en 1946, organisée par l'Atelier Madoura, André Baud et l'Atelier Callis (Capron et Picault) est le point de départ d'une nouvelle ère caractérisée par une grande diversité de styles.
La nouvelle vague d'artistes crée dans la liberté, s'oppose à tous les conformismes, applique les grands principes du modernisme où se mêlent formes expressionnistes et sensibilité méditerranéenne. Deux tendances générales se dégagent, l'intérêt pour les sujets animaliers et celui pour les décors géométriques.
La cohabitation entre les artistes importés et les potiers traditionnels sera cependant toujours conflictuelle et deux clans bien distincts se formeront.

La présence de Picasso à Vallauris amplifie le mouvement et attire d'autres céramistes, des peintres ou des sculpteurs venus s'essayer à la céramique. Picasso stimule, par sa puissance créatrice, l'émergence de vrais potiers. Un esprit novateur souffle sur Vallauris. Le premier concours national de céramique est créé en 1966 dans le but d'affirmer et de maintenir la qualité de la production. Les expositions se multiplient, consacrées à l'histoire des arts du feu, la première biennale est organisée en 1968.

Les différents céramistes que regroupe la ville sont tous d'excellents techniciens et des chercheurs passionnés. Parmi eux émergent les noms de Baud, Capron, Picault, René Maurel, Grailhe, Ozère, Juliette Laurent-Mazaudois, Max Boissaud, Les Archanges, La poterie du Grand Chêne, Innocenti, Juliette Derel, Les Argonautes, Fidler, Kostanda, Portanier, Raty, Derval, l'Atelier du Tapis Vert.
Leurs personnalités se détachent peu à peu de l'influence de Picasso. Vers 1972 la céramique vallaurienne est en pleine expansion.

Après le passage de Picasso, Vallauris demeure un centre de poterie d’art et de pièces uniques. De grands noms tels que Boncompain, Roger Capron, Roger Collet, Jean Derval, Robert Picault, Gilbert Portanier, Jaque Sagan, Marius Musarra, Olivier Roy, Gilbert Valentin, Albert et Pyot Thiry, conservent leur atelier dans la cité. La débauche de produits et objets décoratifs pour touristes masque cependant cette veine créatrice.

[modifier] Articles sur les potiers et les ateliers de Vallauris

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[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • L'âge d'or de Vallauris, A. Lajoix, Les éditions de l'amateur, Paris 1995. ISBN 2-85917-194-0
  • Vallauris, la céramique du soleil, Pierre Faveton in Art et décoration n°343 - 1999

[modifier] Liens externes