Poïkilotherme

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Les animaux poïkilothermes (ou à « sang froid » ou hétérothermes) sont des animaux ayant une température corporelle qui varie. Par cette caractéristique, ils diffèrent des homéothermes qui contrôlent leur température interne.

Cette non-maîtrise de leur température interne les empêche d'avoir une activité « normale » lors des périodes froides, mais c'est une caractéristique beaucoup plus économe en énergie que les homéothermes. Les deux types ont survécu car ils sont caractéristiques de modes de vie différents, même si on considère que l'homéothermie est un caractère évolué.

Sommaire

[modifier] Classification

Les animaux à sang froid font référence à 3 principaux mécanismes de thermorégulation.

  1. L'exothermie : les animaux contrôlent la température de leur corps grâce à des moyens externes (se mettre au soleil, par exemple).
  2. La poïkilothermie : la température de ces animaux varie, souvent en fonction de la température ambiante de l'environnement immédiat.
  3. Le bradymétabolisme : le métabolisme au repos est bas (p.e. en cas de conditions hivernales extrêmes, ou par manque de nourriture) ; ces animaux peuvent "sombrer" dans des états proches de la mort, jusqu'au retour de conditions favorables (comme pour l'hibernation).

Très peu d'animaux possèdent seulement l'une de ces 3 caractéristiques ; la plupart utilisent une combinaison de ces 3 aspects de thermophysiologie (avec leurs contreparties : endothermie, homéothermie et tachymétabolisme), pour couvrir un large spectre de tous les types de températures corporelles.

[modifier] Stratégie

Différentes stratégies de contrôle de température incluent :

  • Les serpents et les lézards, profitant du soleil sur des rochers
  • Les poissons, changeant de profondeur en fonction de la température de l'eau
  • Les animaux du désert, tirant profit du sable pendant la journée
  • Les insectes, réchauffant les muscles de leurs ailes en produisant des vibrations

Souvent, les poikilothermes ont un métabolisme plus complexe que les homéothermes. Pour une réaction chimique importante, ils peuvent en effet avoir des systèmes de 4 à 10 enzymes, qui opèrent à différents niveaux de températures. En conséquence, les poikilothermes ont souvent des génomes plus complexes que leur homologues homéothermes dans une même niche écologique. Un bon exemple est la grenouille, ainsi que le crapaud.

[modifier] Conséquences

  • À cause de leur métabolisme variable, les poïkilothermes ne sont pas très adaptés pour les systèmes complexes, ou avec de grandes exigences énergétiques, comme un cerveau plus volumineux.
  • Certains grands poïkilothermes, grâce à un rapport volume/surface de peau favorable, sont capables de maintenir une température de corps relativement élevée et un métabolisme élevé. Ce phénomène, appelé gigantothermie, a été observé sur les tortues de mer.
  • Le métabolisme anaérobique des Poïkilothermes reptiliens, qui fonctionne pratiquement sans oxygène musculaire, permet, à volume égal, d'avoir une puissance musculaire 2 à 3 fois supérieure à celui des homéothermes[1]. En contrepartie, l'endurance des Poïkilothermes est moindre que celui des homéothermes.

[modifier] Entre sang-chaud et sang-froid

Nos connaissances s'améliorant, des animaux précédemment « catalogués » à sang froid (comme le thon ou l'espadon) furent déclassés car ils possèdent également des caractéristiques d'animaux à sang chaud. Ils sont donc dans une catégorie intermédiaire (voir paragraphe ad hoc dans l'article sur les homéothermes).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien interne

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes

  1. Bennet et d'autres. 1981, 1985