Piraterie autour de la corne de l'Afrique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Carte de la Somalie
Carte de la Somalie
Navires de la Combined Task Force 150 (CTF-150) en formation dans le Golfe d'Oman
Navires de la Combined Task Force 150 (CTF-150) en formation dans le Golfe d'Oman

La piraterie autour de la corne de l'Afrique a été une menace pour le transport maritime international depuis le début de la guerre civile en Somalie au début des années 1990[1]. Depuis 2005 de nombreuses organisations internationales, l'Organisation maritime internationale (IMO) et le Programme alimentaire mondial notamment, ont exprimé leur préoccupation devant l'augmentation de la fréquence des actes de piraterie[2]. Une force de coalition navale, la Combined Task Force 150 a notamment pour mission de combattre la piraterie dans cette région.

Sommaire

[modifier] Situation géographique

La corne de l'Afrique correspond à l'extrémité est du continent africain. La Somalie, pays en guerre civile, dispose d'une côte maritime importante : 3 025 km et 200 milles nautiques d'eaux territoriales[3]. Cette zone voit passer un trafic maritime important puisque l'essentiel du trafic entre l'Extrême-Orient, et l'Europe passe entre la corne de l'Afrique et la péninsule arabique dans le golfe d'Aden afin de rejoindre le canal de Suez qui a vu le passage de 20 410 navires en 2007 (contre environ 18 000 passages en 2005) soit plus de 7,5 % du transport maritime mondial [4].

[modifier] Historique

Icône de détail Article détaillé : Guerre civile somalienne.

Les difficultés de l'État somalien, son état chaotique et le manque de pouvoir d'un gouvernement central sont les facteurs ayant favorisés l'augmentation de la piraterie autour de la Somalie et près des côtes du Yémen, pays lui-même avec un État faible et ne disposant que de peu de moyens pour contrôler le golfe d'Aden. Bien que la piraterie ait temporairement diminué lors de la croissance de l'influence de l'Union des tribunaux islamiques en 2006, l'invasion de la Somalie par l'Éthiopie en décembre 2006 a détérioré la situation. Depuis lors, le gouvernement fédéral de transition a tenté de combattre la piraterie notamment en autorisant théoriquement les navires militaires étrangers à intervenir dans les eaux somaliennes au cas par cas[5][6] mais devant cette situation, le conseil de sécurité des Nations unies à adopter, le 2 juin 2008, la résolution 1816 autorisant les navires militaires des États agrée par le gouvernement somalien à pourchasser les pirates dans les eaux territoriales somaliennes [7] et sont désormais autorisés à recourir à tous les moyens nécessaires pour lutter contre « la piraterie et le vol à main armée en mer ».

Les autorités maritimes ont constaté 67 incidents dans cette zone en 2005, 23 en 2006, 32 en 2007 et 26 entre le 1er janvier et le 24 avril 2008 dont 6 prises d'otages, 6 tentatives et 14 approches suspectes [8].


[modifier] Modus operandi

Les pirates se qualifient souvent d'anciens pêcheurs et disposent d'un armement individuel relativement puissant (AK-47 et RPG-7 le plus souvent). Ils appartiennent souvent à des clans ou des villages qui leur donnent refuge.

Ils utilisent de petites embarcations rapide pour se lancer à l'abordage de leur cibles, lancé, lors d'attaques en haute mer depuis un navire-base. Dans la plupart des cas, la cible, si elle n'a pas réussit à s'échapper et détourné vers la côte et son équipage pris en otages jusqu'a ce qu'une rançon soit versé l'armateur ou sa compagnie d'assurance [9] .

[modifier] Capture d'un vaisseau pirate en janvier 2006

Le 21 janvier 2006, le USS Winston S. Churchill, un destroyer Classe Arleigh Burke a capturé un vaisseau suspecté de piraterie[10]

[modifier] Combat au large de la Somalie en mars 2006

Le 18 mars 2006, dans le cadre de l'operation Enduring Freedom, le USS Cape St. George, un croiseur de classe Ticonderoga et le USS Gonzalez, un destroyer de classe Arleigh Burke interceptent trois navires pirates et les détruisent après qu'ils ont ouvert le feu.

[modifier] Combat au large de la Somalie en juin 2007

Icône de détail Article détaillé : Combat au large de la Somalie en juin 2007.

Le 3 juin 2007, le USS Carter Hall attaque des pirates mais ne réussit pas à les capturer.

[modifier] Combat au large de la Somalie en octobre 2007

Icône de détail Article détaillé : Combat au large de la Somalie en octobre 2007.

Le 28 octobre 2007, le USS Porter un destroyer ouvre le feu contre des pirates qui avaient capturé un navire de transport et avec le renfort d'autre navires bloque le port vers lequel les pirates cherchaient a se réfugier.

[modifier] Escorte des navires du PAM

Devant les attaques qui frappaient ses navires, le Programme alimentaire mondial dû, en 2007, quasiment cesser l'envoi de cargos d'aide humanitaire vers la Somalie; La France proposa d'escorter ces navires 2 mois et demi à partir de fin novembre 2007 [11]; Deux avisos de la marine nationale française sont dans le cadre la mission Alcyon chargés de cette tache [12]; En février 2008, la marine du Danemark a pris le relais et des États comme les Pays-Bas et l'Inde ont manifesté leurs souhaits de participer à ce type d'opérations [13]

[modifier] Le Ponant

Icône de détail Article détaillé : Acte de piraterie contre le Ponant.

En avril 2008, Le Ponant, un voilier de luxe est attaqué et ses 30 membres d'équipage sont pris en otage avant d'être libéré sur rançon. Six des pirates et complices sont arrêtés par les forces françaises lors d'une opération au sol.

[modifier] Le Playa de Bakio

Le dimanche 20 avril 2008, le Playa de Bakio, un thonier senneur congélateur espagnol, est attaqué à 250 milles des côtes et les 26 membres d'équipage sont tenus en otage[14].. Outre la presse espagnole, les médias français particulièrement se sont rapidement faits l'écho de cette affaire qui suit de près la conclusion de l'acte de piraterie contre le Ponant[15]. Le 21 avril 2008, le premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero a demandé l'aide de l'OTAN, de la France, de l'Union africaine et du Royaume-Uni[16]. L"équipage et le navire sont libérés le 26 avril 2008 après négociations.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. (en) Sana Aftab Khan, « Tackling Piracy in Somali Waters: Rising attacks impede delivery of humanitarian assistance » sur un.org, United Nations Department of Public Information, Outreach Division
  2. (en) Piracy in waters off the coast of Somalia sur imo.org, Organisation maritime internationale
  3. (en) Somalie sur le CIA World Factbook sur cia.gov, CIA World Factbook
  4. (fr) Le péril maritime : l'exemple du canal de Suez, Simon Letendre, 24 février 2008, Perspective Monde, Université de Sherbrooke
  5. (en) Barbara Starr, « U.S. destroyer pursuing hijacked ship in Somali waters, military says » sur cnn.com, CNN
  6. (en) Nick Rankin, « No vessel is safe from modern pirates » sur bbc.co.uk, BBC News
  7. (fr)[pdf]Résolution 1816 (2008) Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 5902e séance le 2 juin 2008
  8. (en)[pdf] Carte des attaques et statistiques au 24 avril 2008
  9. (fr) En garde à vue, les pirates du Ponant racontent leur fortune de mer, AFP, 17 avril 2008
  10. (en) Suspected Pirates Captured Off Somali Coast, 22 janvier 2007, United States Central Command
  11. (fr) Somalie : La marine débutera en fin de semaine l'escorte des cargos du PAM, Mer et Marine, 14 novembre 2007
  12. (fr) PAM/Somalie : Fin de mission pour les marins français, État-Major des Armées Françaises, 3 février 2008
  13. (fr) Escorte des convois en Somalie : L'initiative française fait des émules, Mer et Marine, 23 janvier 2008
  14. Spanish fishing boat with 26 crew hijacked off Somalia sur guardian.co.uk, The Guardian
  15. Voir par exemple Nicolas Moscovici, « Pirates: Au tour de l'Espagne... » sur lejdd.fr, 21 avril 2008, Journal du dimanche. Consulté le 21 avril 2008
  16. (en) U.S., France Draft U.N. Resolution to Battle Pirates Off Somalia, 22 avril 2008, Fox New Mexico

[modifier] Lien externe

Autres langues