Pauline Viardot

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Pauline Viardot
Pauline Viardot
Buste de la Viardot à Baden-Baden
Buste de la Viardot à Baden-Baden

Pauline García, épouse Viardot née le 18 juillet 1821 à Paris où elle est morte le 18 mai 1910, est une mezzo-soprano française.

Sœur de la Malibran et mariée au critique et directeur du Théâtre des Italiens, Louis Viardot, sur les conseils de George Sand, Pauline commença ses études de musique par le piano, sous la férule de Franz Liszt. Par la suite, en complément de sa carrière de chanteuse, elle se produisit fréquemment en tant que pianiste, de nombreuses fois à quatre mains avec la non moins célèbre Clara Schumann.

Viardot donna son premier récital à l’âge de seize ans, et débuta sur une scène d’opéra l’année d’après, en 1839, dans le rôle de Desdémone dans Otello de Rossini. Moins virtuose, sur le plan strictement vocal, que sa sœur (dont elle était supposée prendre la relève), c’est par des dons dramatiques, intellectuels et musicaux qu’elle parvint à s’illustrer. Quelques années lui suffirent pour s’imposer : dès lors, elle eut le tout-Paris à ses pieds. Amie de Berlioz (qui recomposa pour elle l'Orphée de Gluck en 1859), de Meyerbeer (qui lui offrit son rôle le plus écrasant : Fidès, dans Le Prophète, 1845 ; nulle cantatrice, à ce jour, sauf, peut-être, Marilyn Horne, ne sut l’aborder dans son intégralité), de Gounod (Sapho et son air sublime « Ô ma lyre immortelle » fut composé à son intention), de Saint-Saëns, de Chopin (qui admirait son habileté au piano), elle réunissait tout ce beau monde dans son hôtel particulier au Quartier Latin de Paris. En 1855 elle avait acquis, au sacrifice d’une partie consistante de sa fortune, la partition autographe du Don Giovanni de Mozart (dont elle chanta le rôle de Zerline à Saint-Pétersbourg). Cette « relique » musicale fut à la fois l’objet de pèlerinage de la part des grands noms de l’époque et l’appât de nouvelles connaissances (le charme de madame Viardot y suffisait, paraît-il, amplement).

Viardot fut l’amie fidèle du grand écrivain russe Tourgueniev. Leurs résidences de campagne, à Bougival, séparées mais construites sur le même terrain, ont été aujourd’hui transformées en musées. La nature véritable de leur rapport est difficile à sonder : était-ce amour, était-ce de l’admiration ?

Après sa retraite (en 1863), Pauline Viardot se dédia à la composition (plusieurs opérettes, dont Cendrillon en 1903, sur des livrets de Tourguéniev) et à l’enseignement du chant, qu’elle dispensa uniquement à des élèves de sexe féminin, au Conservatoire national de Paris. Parmi elles les grandes Felia Litvinne et Jeanne Gerville-Réache.

Génie musical et théâtral, Viardot, disparue presque nonagénaire à l’ère du gramophone, emporta dans la tombe le son de sa voix, que Saint-Saëns compara, par synesthésie, à un goût : celui des oranges amères. Il lui dédia son Samson et Dalila (1877).

Viardot encouragea de jeunes talents tels que Charles Gounod, Fauré et Massenet. Si son nom est assuré à l’histoire, c’est bien grâce à la force de son intellect et à l’étendue interminable de ses dons.

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