Paul Milliez

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Paul Milliez, né le 15 juin 1912 à Mons-en-Barœul (Nord) et décédé le 12 juin 1994, est un médecin français, résistant sous l'Occupation, pionnier de la recherche, célèbre pour ses prises de positions politiques et sociales.

Sommaire

[modifier] Une carrière médicale

Né en 1912 dans une famille modeste du Nord, Paul Milliez est instruit dans un collège jésuite, Saint-Louis de Gonzague (où on le dissuade d'abord de devenir médecin car il risque d' "y perdre son âme"), puis il entreprend des études de médecine, devient interne en 1935, épouse une fille du Pr Lemierre, et s'associe à la Résistance, période décisive pour replacer sa passion médicale dans un cadre humaniste plus global.

Il est successivement professeur de clinique médicale à la Faculté de médecine de Paris à partir de 1959, médecin à l’hôpital Beaujon, puis à Broussais. Il est enfin professeur titulaire de la chaire de clinique médicale propédeutique à la faculté Broussais - Hôtel-Dieu.

Paul Milliez a été un spécialiste mondialement reconnu de l'hypertension artérielle. Il a aussi été un des créateurs de la Fondation nationale pour la recherche médicale.

[modifier] Des engagements multiples

Grand médecin, catholique fervent, Paul Milliez a aussi pris souvent position dans des débats publics.
Pendant la guerre d'Algérie, il se prononce, en 1956, contre l'Algérie française. En 1967, il organise pendant la guerre des Six Jours un comité d'aide aux victimes arabes. Il s'engage aussi contre la dictature des colonels en Grèce ou encore contre l'internement des dissidents soviétiques en hôpitaux psychiatriques.

Lors du procès de Bobigny autour de l'avortement en 1972, il témoigne en faveur de la défense et déclare : « Je ne vois pas pourquoi nous, catholiques, imposerions notre morale à l’ensemble des Français ». Le conseil national de l’ordre des médecins lui adresse un blâme à la suite de son soutien à l'IVG.

En 1974, il est un des fondateurs de l'Association médicale franco-palestinienne (AMFP).

En 1981, le ministre de la Justice Robert Badinter lui confie la présidence d'une commission sur le suivi de la victime. Le rapport de la commission Milliez propose entre autres de soutenir la création d'un réseau associatif d'aide aux victimes.

Paul Milliez est l'auteur de plusieurs livres, dont Médecin de la liberté (Prix Georges Dupau en 1982).

Une rue de Champigny-sur-Marne a reçu le nom de Paul Milliez en 1994. [1]

[modifier] Œuvres

  • Médecin de la liberté (1980, rééd. 1982), Le Seuil, ISBN 2020060639
  • Du bon usage de la vie et de la mort (1983)
  • Ce que j'espère (1989), éditions Odile Jacob, ISBN 2-7381-0076-7

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes et références

  1. La Résistance à l’honneur, L'Humanité du 26 septembre 1994.