Organisation spéciale

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir OS.

L'Organisation spéciale (O.S.) est une dénomination qui recouvre différentes structures clandestines au sein du Parti communiste français (P.C.F.) au cours de la période 1940-1944.

Sommaire

[modifier] Première période juillet 1940 - juin 1941

En juillet 1940, le P.C.F. est un parti clandestin depuis sa dissolution par le gouvernement Daladier en septembre 1939. Dès octobre 1940, la direction du P.C.F. met en place des « groupes spéciaux » que l'on appelle aussi « groupes O.S. », constitués au départ d'éléments aguerris pour effectuer un certain nombre de tâches relevant du service d'ordre et des coups de main : récupération de fonds, intimidation des traîtres, protection des militants qui prennent la parole sur les marchés, distribuent des tracts, collent des affiches, des papillons, participent à des manifestations patriotiques ... Le 15 mai 1941, le P.C.F. prend l'initiative d'appeler à un vaste rassemblement de tous les Français « sauf les capitulards et les traîtres ». Ainsi naît le « Front national de lutte pour l'indépendance de la France » [1].

Alain Guérin fait état d'actions anti-allemandes telles que des sabotages de lignes téléphoniques ou de voies ferrées qui auraient été menées dés 1940 [2]. Cette thèse n'a pas été reprise par des historiens du parti communiste depuis 1980, y compris par les historiens proches du parti communiste comme Roger Bourderon [3] ou Serge Wolikow [4]. Jean-Yves Boursier note l'absence de toute trace d'une « organisation armée de résistance », « d'une unité combattante » aussi bien dans les communiqués allemands que dans les documents d'époque de la propagande du PCF. [1]

[modifier] Deuxième période : juillet 41 - début 44

Après la rupture du Pacte germano-soviétique et l'invasion de l'U.R.S.S. par les troupes hitlériennes, un certain nombre de responsables recrutent des militants pour effectuer un travail anti-allemand. Beaucoup de ces nouvelles recrues sont de jeunes militants qui vont perpétrer les premiers attentats communistes contre les troupes allemandes, comme celui de Pierre Georges (Fabien) et Gilbert Brustlein au métro Barbès [1].

Sur le plan national, l’Organisation Spéciale est assimilée, ainsi que d’autres mouvements de Résistance Intérieure Française, à une unité combattante dont l’activité est attestée d’octobre 1940 à mai 1941 (Bulletin Officiel du Ministère de la Guerre : édition méthodique- Unités Combattantes de la Résistance ; Paris, Editions Charles-Lavauzelle, 1958). Sur le plan local, ses groupes (ou détachements) sont homologués au titre des Formations des régions militaires au cas par cas, reflétant l’implantation du Parti Communiste et son activité (par exemple, le groupe de l’Organisation Spéciale de Seine-Maritime est rattachée à l’Etat-Major FTPF pour la période du 01/05/1941 au 30/09/41).

Jusqu'au début 1942, la police française enregistrera certains des militants communistes interpellés comme faisant partie de l'O.S.[5].

[modifier] FTPF et groupe Valmy

À partir du début de l'année 1942, les communistes engagés dans la lutte armée contre l'occupant sont regroupés dans les Francs-tireurs et partisans (FTP ou FTPF) dont la responsabilité est confiée à Charles Tillon.

Les groupes de choc auquel on confie les missions autrefois attribuées à l'O.S. s'appellent souvent les « groupes Valmy ».[6]

[modifier] Statut administratif après la Libération (histoire)

Dans un premier temps le bulletin officiel du ministère de la guerre reconnait l'O.S. comme unité combattante à dater d'octobre 1940, et cette reconnaissance a souvent été utilisée par les historiens du P.C.F. (par exemple, Alain Guérin, La Résistance, LCD, 1973) comme la preuve de l'engagement résistant du P.C.F. avant juin 1941, alors qu'on n'a jamais retrouvé la trace d'un acte anti-allemand effectué par des groupes de l'O.S. avant août 41. Le 16 mars 1959, le bulletin du ministère des armées indiquait la radiation de l'O.S. du registre des unités combattantes.[1]

[modifier] Notes et références

  1. abcd Jean-Yves Boursier, La politique du PCF, 1939-1945, L'Harmattan, 1992 p.112-124
  2. Alain GUERIN, Chronique de la Résistance, éditions Omnibus, 2000 (également éditée en 1972-1976 par le Livre-Club Diderot)
  3. Roger Bourderon, article Francs-tireurs et partisans français dans le 'Dictionnaire historique de la RésistanceRobert Laffont, 2006, p.188-190
  4. Serge Wolikow, erticle Parti communiste français et Internationale communiste dans le 'Dictionnaire historique de la RésistanceRobert Laffont, 2006, p.205-206
  5. Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, Le sang des communistes, les bataillons de la jeunese dans la lutte armée, Automne 1941,Fayard, 2004
  6. Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, Liquider les traîtres, la face cachée du PCF,Robert Laffont, 2007

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Yves Boursier, La politique du PCF, 1939-1945, L'Harmattan, 1992 ;
  • Alain GUERIN, Chronique de la Résistance, éditions Omnibus, 2000 (également éditée en 1972-1976 par le Livre-Club Diderot).

[modifier] Voir aussi


[modifier] Liens externes